Le camp des raisonnables nous demande de nous habituer. Nous habituer à voir se succéder des gouvernements qui ont en commun de rassembler ceux qui n’ont pas gagné les élections. Nous habituer à un usage de la démocratie qui n’a jamais été aussi dégradé. Nous habituer à ce qu’un budget, si difficile et déterminant pour l’avenir de notre pays soit bouclé discrètement, dans une commission mixte paritaire, sans que l’Assemblée nationale, la seule représentante du peuple tout entier, puisse en débattre. Ce qui domine aujourd’hui c’est la tactique, pour durer. Mais durer pour quoi faire ? Quel est le projet ? Quel est le cap ? Quelle est l’ambition ? Quel est l’idéal ? Rien.