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February 28, 2025 at 09:06 PM
FRAPP : STOP À L’OMERTA NATIONALE SUR LE PATRONAT VOYOU !
Ce 27 février, lors de la rencontre tripartite entre le Gouvernement, les Syndicats et le Patronat, l’État employeur a été interpellé sur ses responsabilités. Le gouvernement actuel, bien qu’héritier du passif social du régime précédent, a fait face aux revendications et proposé un nouveau pacte social. Cependant, tandis que l’État était tenu de rendre des comptes, un acteur clé a échappé à toute remise en cause : le patronat.
Ce patronat, qui ne cesse de quémander des exonérations et un soutien public, est pourtant celui qui précarise, exploite et bafoue les droits des travailleurs. Il impose des contrats d’intérim abusifs, transforme des employés en journaliers à vie, licencie sans scrupules et piétine les droits des femmes enceintes sous prétexte de flexibilité. Il évolue dans un environnement où l’impunité règne, où l’entreprise privée devient une zone de non-droit.
Nous entendons hier le patronat dire « c’est l’économie qui nourrit le social », comme pour légitimer ses abus en prétendant qu’il faut d’abord produire des richesses avant d’améliorer les conditions de vie des travailleurs. Mais cette affirmation est une supercherie idéologique qui sert à perpétuer l’exploitation. L’économie n’est pas une entité autonome et désincarnée ; elle est le produit des travailleurs, de leur sueur et de leur force productive. C’est le social qui rend l’économie viable, en garantissant une main-d’œuvre en bonne santé, éduquée et protégée. Partout où les droits sociaux ont été sacrifiés au nom de la rentabilité, les inégalités ont explosé, la précarité s’est généralisée et la stabilité économique elle-même s’est effondrée.
Nous le disons clairement : le patriotisme économique ne saurait justifier l’exploitation. Un patronat patriote est un patronat qui respecte les travailleurs.
Nous exigeons des mesures immédiates :
- Une révision du Code du travail pour interdire l’intérim abusif et les contrats précaires.
- Une réforme en profondeur de la Caisse de Sécurité Sociale (CSS) et de l’IPRES, afin de garantir une protection réelle et effective des travailleurs.
- Une lutte sans concession contre l’évasion sociale, avec la même rigueur que celle appliquée à l’évasion fiscale.
Le gouvernement a fait face aux revendications et proposé un cadre de rupture. Il est désormais temps d’aller jusqu’au bout et de briser l’impunité du patronat voyou. L’État ne doit plus être son complice, et les centrales syndicales doivent cesser de détourner le regard. Cette complaisance envers les pratiques abusives des patrons voyous doit cesser.
Secrétariat exécutif national du FRAPP
Dakar, le 28 février 2025
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