*"Au départ, c'est l'amitié… Puis, les travaux forcés" : en RDC, la population de Goma apprend à connaître le M23* À Goma, le M23 cherche à rassurer sur un avenir plus stable, malgré des décennies de conflits qui ont profondément marqué la ville et ses habitants. Alors que la ville de Bukavu vient également de tomber aux mains du groupe armé, un modèle d’organisation pourrait-il exister ? « C’est trop dangereux ce matin d’ouvrir les boutiques, ça a été interdit » confie un vendeur en téléphonie situé dans une des grandes artères de Goma, capitale provinciale du Nord Kivu. Les rues sont vides et calmes. Mais un calme trompeur pour cette agglomération d’environ 2 millions d’habitants et « plus de 650 000 personnes déplacées par les combats ces derniers mois ou années qui vivent à proximité de la ville, dans des camps insalubres » selon Médecins Sans Frontières. La population a été appelée à se rendre au stade de l’Unité, à 10 heures, pour assister au premier meeting du M23 (mouvement du 23 mars), pour annoncer les nouvelles autorités locales. Un mégaphone passe dans la rue. Le message est clair, tous les commerces doivent être fermés. Devant le stade, la foule est à cran. Un bruit retentit et elle détale, traumatismes des derniers jours de combats qui ont éclaté. Le groupe armé M23 a pris possession de la ville de Goma une semaine auparavant, aux côtés de soldats rwandais. Selon le bureau humanitaire de l’ONU à Goma, cette offensive aurait fait entre 700 000 et un million de déplacés et au moins 2 900 morts. Les guerres s'enchaînent en RDC depuis plus de trente ans et ont fait plus de 6 millions de morts d'après différentes sources.