
L'Info en Clair
February 26, 2025 at 11:08 PM
Niger : le camp de Mohamed Bazoum subit un nouveau coup dur.
Dans les étendues désertiques du sud libyen, un coup de filet vient d’ébranler les derniers soutiens actifs de l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum.
En effet, selon plusieurs sources dont l’AFP et RFI, Mahmoud Sallah, figure de proue de l’opposition armée au régime militaire de Niamey, aurait été capturé ce dimanche 23 dimanche 2025 par les forces fidèles au maréchal Haftar, portant un nouveau coup sévère aux partisans de Mohamed Bazoum.
Toujours d’après les mêmes sources, l’homme fort du Front patriotique pour la libération (FPL) a été arrêté à Qatrun, localité libyenne proche de la frontière du Niger, lors d’une opération menée par l’unité 87 de l’Armée Nationale Libyenne.
Cinq de ses lieutenants ont également été appréhendés dans ce raid matinal qui marque un tournant dans la traque de ce chef rebelle déterminé.
Un juriste devenu chef de guerre après le renversement de Mohamed Bazoum au Niger
Juriste de formation et originaire de la région pétrolifère du Kawar, Mahmoud Sallah s’était imposé comme une figure centrale de la résistance contre la junte au pouvoir à Niamey.
Son mouvement, créé dans la foulée du coup d’État de juillet 2023 qui renversa Mohamed Bazoum, revendiquait ouvertement le retour à l’ordre constitutionnel et la libération de l’ancien président, toujours détenu avec son épouse.
Le FPL avait fait parler de lui en juin 2024 en revendiquant le sabotage d’un oléoduc stratégique reliant le Niger au Bénin, démontrant sa capacité à frapper des infrastructures clés.
Composé principalement de combattants Toubous, ethnie transfrontalière présente au Niger, au Tchad et en Libye, le groupe bénéficiait d’une connaissance approfondie de ce territoire désertique aux frontières poreuses.
Un mouvement en perte de vitesse
« Ce qui s’est passé, c’est que l’armée de Haftar, et plus précisément Saddam et Khaled Haftar, les deux fils les plus actifs, les deux généraux qui mènent de facto l’armée de Haftar – le père n’est plus du tout aussi actif qu’autrefois – ont pris une décision assez radicale », analyse Jalel Harchaoui, chercheur au Royal United Services Institute de Londres.
Cette décision concernait la destruction d’une brigade importante, la Brigade 128, composée d’environ 8 000 hommes appartenant à la tribu arabe des Ouled Slimane – la même que celle du président Bazoum.
« Aujourd’hui que la Brigade 128 a été de facto détruite, il n’y a plus de raison d’avoir cette retenue », poursuit le chercheur, expliquant ainsi pourquoi Sallah, qui bénéficiait jusqu’alors d’une forme de protection tacite, s’est retrouvé soudainement exposé.
Cette arrestation intervient dans un contexte d’affaiblissement du FPL, marqué par des défections significatives, notamment celle de son porte-parole Idrissa Madaki, qui s’était rendu aux autorités nigériennes en novembre 2024.

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