Africa Conflict Monitor
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February 18, 2025 at 10:59 AM
⚠️ Analyse de situation : *La 3ème guerre du Congo pourrait avoir commencé* À l’est de la République Démocratique du Congo, Bukavu, bastion stratégique du Sud-Kivu, vient de tomber sous le contrôle du M23 et de l’armée rwandaise. Frappant par son efficacité, cette conquête évoque les offensives fulgurantes des guerres congolaises des années 1990. Rien ne semble entraver cette coalition, désormais maîtresse des principaux axes frontaliers. Il y a à peine trois semaines, Goma, capitale du Nord-Kivu, subissait le même sort. Comme un écho aux conflits passés, cette guerre se régionalise dangereusement, attisant les craintes d’un embrasement généralisé. Avec chaque victoire rebelle, l’Afrique centrale retient son souffle. Corneille Nangaa, ex-garant des élections congolaises, incarne aujourd’hui la face politique du M23, déterminé à renverser Kinshasa. Officiellement soutenu par le Rwanda, ce mouvement fusionne ambitions militaires et rhétorique « révolutionnaire ». Nul hasard si les Forces armées congolaises (FARDC), malgré l’appui du Burundi ou de l’Afrique du Sud, reculent sous la pression. Face à cette menace, l’Ouganda déploie ses troupes en Ituri, officiellement pour « sécuriser » Bunia. L’ironie est cruelle : Kampala clame défendre les Tutsis tout en contenant l’expansion du M23 au nord. Ces alliances paradoxales rappellent les jeux trouble de la Deuxième Guerre du Congo (1998-2003). Tandis que les civils de Bukavu survivent sans eau ni électricité, la communauté internationale se contente de condamnations timides. Mais jusqu’où ira le M23 ? Objectif affiché : Kinshasa. Néanmoins, son avancée inquiète bien au-delà des frontières congolaises. Inquiet, le Burundi, dirigé par des Hutus, redoute une contagion de la rébellion tutsie. Tandis que l’Angola et le Tchad évoquent une intervention, la Tanzanie et le Malawi se retirent, illustrant les fractures régionales. On mesure aussi l’impuissance des puissances occidentales : malgré les critiques de Paris et Londres, le Rwanda continue d’armer les rebelles. Rien n’indique un reflux prochain. Dans les ruines de Goma, les nouvelles autorités tentent de restaurer les services essentiels, symbole fragile d’une normalisation illusoire. Alors que le spectre des guerres passées hante les mémoires, la RDC semble prise au piège de son histoire. Minerais, rivalités ethniques et ingérences étrangères alimentent ce conflit. Si le scénario catastrophe se réalise, ce ne sera pas seulement une troisième guerre du Congo, mais un séisme géopolitique pour l’Afrique tout entière.

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