𝐋𝐚 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐞 𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐯𝐚𝐥𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜 𝐂𝐅𝐀 Il y a 22 ans, un séisme économique frappait l’Afrique francophone. Le 11 janvier 1994, à Dakar, une décision historique était annoncée : la dévaluation du franc CFA. En une nuit, sa valeur était réduite de moitié, passant de 1 franc français pour 100 F CFA à 1 pour 200. Un choc brutal pour des millions d’Africains, qui ont vu leur pouvoir d’achat s’effondrer. Cette mesure, dictée par des impératifs économiques et politiques, a été perçue comme un coup de force imposé par la France, malgré l’opposition de figures comme Jacques Foccart et Fernand Wibaux. Pourtant, à Paris, l’urgence était évidente : la zone CFA était exsangue, et la dévaluation apparaissait comme inévitable. 𝗟𝗲𝘀 𝗮𝗰𝘁𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗱𝗲 𝗹'𝗲́𝗽𝗼𝗾𝘂𝗲 Des figures influentes ont joué un rôle clé dans cette décision. Charles Konan Banny, alors gouverneur de la BCEAO, allait plus tard devenir Premier ministre de Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara, déjà impliqué dans la gestion économique du pays sous Houphouët-Boigny, préparait depuis longtemps le terrain à cette réforme. Pendant ce temps, d’autres chefs d’État, comme Idriss Déby, Paul Biya ou Teodoro Obiang, ont traversé la tempête sans vaciller. 𝗠𝗮𝗶𝘀 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝗶𝗿𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗲𝗿𝘁𝗮𝗶𝗻𝘀 𝗮𝗳𝗳𝗶𝗿𝗺𝗲𝗻𝘁, 𝗧𝗶𝗱𝗷𝗮𝗻𝗶 𝗧𝗵𝗶𝗮𝗺 𝗻'𝗮 𝗷𝗮𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗲́𝘁𝗲́ 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗶𝗲 𝗽𝗿𝗲𝗻𝗮𝗻𝘁𝗲 𝗱𝗲 𝗰𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗰𝗲𝘀𝘀𝘂𝘀. Il n'a ni initié, ni contribué à cette dévaluation, contrairement aux contre-vérités avancées par lui-même et par le PDCI. 𝗨𝗻 𝘀𝗽𝗲𝗰𝘁𝗿𝗲 𝗲𝗻𝗰𝗼𝗿𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁 Si la dévaluation de 1994 appartient à l’histoire, son ombre plane encore sur l’avenir monétaire de la région. La question d’une nouvelle dévaluation se pose régulièrement, tandis que le débat sur l’indépendance monétaire et la fin du franc CFA reste plus que jamais d’actualité.