*L'appel du vide* L'aplatissement du parti socialiste devant Bayrou au prétexte d'un "besoin de stabilité" est un révélateur important de ce qu'est devenu le parti à la rose. Alors que Macron, via Bayrou, avance un budget encore plus antisocial et anti service public que Barnier. Alors que le résultat des coupes budgétaires va être une augmentation drastique de coût de la vie pour les petites gens. Alors que le gouvernement pousse des politiques infâmes sur l'immigration qui sont ni plus ni moins que ce que le FN réclamait du temps de Le Pen père... le PS, qui a été élu pour s'opposer, décide que finalement il vaut mieux composer. Depuis quand c'est de gauche de composer avec la droite la plus réactionnaire et agressive de la 5e ? Tout cela éveille, pour ceux qui ont lu leur Histoire, l'écho écoeurant des manoeuvres des socio-démocrates allemands qui ont tué la révolution de 1918 et ont ensuite servi de marchepied à l'ascension du 3e Reich. Parce que oui, le parallèle se justifie. Quand un pays comme le nôtre est au bord du gouffre de l'extrême droite et qu'un parti élu pour s'éloigner du bord décide qu'on est bien mieux assis les jambes dans le vide, on est au même point de bascule. Olivier Faure parlait du RN comme d'un "soutien sans participation" du macronisme lorsque celui-ci décidait de ne pas voter les motions de censure de la gauche contre le gouvernement Barnier. Et le PS vient de faire quoi ? La même chose avec Bayrou. La messe est dite, et les choses sont claires : si le pays bascule dans le précipice, avec son "soutien sans participation", plus personne ne peut imaginer qu'on puisse compter sur le PS pour empêcher la chute. L'union des gauches se fera. Sans le PS, puisqu'il n'est plus de gauche.