Selon une analyse du professeur James Boyard, les gangs armés en Haïti compteraient environ 15 000 membres. Ce chiffre alarmant souligne l’ampleur du défi sécuritaire auquel le pays est confronté. Le professeur Boyard a également évalué les perspectives de neutralisation de ces groupes criminels, en prenant en compte différents scénarios. Dans l’hypothèse optimiste où 10 membres de gangs seraient blessés mortellement chaque jour, il faudrait environ 4 ans pour parvenir à les neutraliser tous. Cependant, cette approche, bien que théoriquement possible, semble peu réaliste et pose des questions éthiques et pratiques. En effet, une telle stratégie reposerait sur une intensification des affrontements, ce qui pourrait entraîner des pertes civiles supplémentaires et aggraver l’instabilité. Face à ces défis, le professeur Boyard propose une alternative plus pertinente : cibler les sources d’approvisionnement des gangs. Ces groupes criminels dépendent en effet de flux réguliers d’armes, de munitions et d’autres ressources pour maintenir leurs activités. En perturbant ces réseaux d’approvisionnement, il serait possible de réduire considérablement leur capacité opérationnelle, voire de les affaiblir durablement. Cette stratégie nécessite une coordination renforcée entre les forces de sécurité, les agences de renseignement et les partenaires internationaux. Elle implique également de s’attaquer aux réseaux de corruption qui facilitent l’acheminement des armes et des ressources vers les gangs. Par ailleurs, une approche holistique combinant des mesures sécuritaires à des initiatives sociales et économiques pourrait s’avérer essentielle pour prévenir le recrutement de nouveaux membres et offrir des alternatives à ceux qui souhaitent quitter ces groupes criminels. En conclusion, bien que la neutralisation des gangs armés représente un défi colossal, une stratégie ciblant leurs sources d’approvisionnement, associée à des efforts de prévention et de réinsertion, pourrait offrir une voie plus durable pour rétablir la sécurité et la stabilité en Haïti. #skandalnews