
Hamid N'gadé
February 18, 2025 at 09:05 AM
Mali:
Nouveaux massacres à Gao et kidal: le couplet FAMA-Wagner s'illustre encore dans l'horreur et le crime gratuits.
La junte malienne n'en finit pas de faire couler le sang d'innocents. Les FAMA, sont permises de tuer dans l'impunité, Wagner dispose d'un permis de massacrer, les deux réunies ensemble commettent des crimes abominables, allègrement.
Le consortium du crime vient de frapper encore dans une violence aveugle. Deux véhicules de marque Toyota hilux transportant des civils, pour la plupart des migrants, qui ont quitté Gao pour l'Algérie ont été arraisonnés en cours de route par l'attelage de la mort composé des FAMA et de leurs alliés russes dans la région de Gao. La suite illustre la cruauté avec laquelle ces forces coalisées qui semblent bénéficier d'un brevet d'impunité opèrent.
Selon plusieurs sources locales, les images en font foi, les militaires et mercenaires russes ont froidement exécutés au moins 30 innocentes personnes. Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes. L'un des véhicules a été incendié avant que ses occupants ne soient supprimés. Le second a essuyé des tirs nourris. Cependant, il a pu s'échapper grâce à la maîtrise du volant de son conducteur et sans doute aussi à la Providence. Au cours de la course-poursuite, certains passagers ont chuté du véhicule. Grièvement blessés, ils ont été achevés par leurs poursuivants. D'autres, ont été gravement atteints ou n'ont pas survécu. Le chauffeur, a eu la vie sauve. Il s'en est sorti avec 2 ou 3 survivants blessés. Les autres passagers, à bord, qui n’ont pas chutés dont des femmes, ont trouvé la mort . L’on voit leurs corps sans vie entreposés : les images l’attestent.
Cette nouvelle attaque de véhicules de transport en commun, vient allonger la liste de massacres déjà perpétrés et dirigés contre les populations civiles du Nord Mali. Déjà le 16 février 2025, la localité d'Aslagh dans la région de Kidal, fut le théâtre d'une énième atrocité commise par le duo FAMA-Wagner. Quatre personnes ont été assassinées, sommairement. En plus de cela, les soldats et leurs alliés se sont adonnés à une destruction systématique des habitations ainsi qu'au pillage de tous les commerces. Les criminels de guerre n'ont pas épargné le cheptel: toutes les bêtes ont été abattues.
La série de massacres n'est pas un acte isolé et n'a pas un caractère gratuit. C'est une stratégie très cynique visant à dépouiller les populations locales de leurs terres, de leurs ressources et de leurs moyens de subsistance. En s'en prenant violemment aux civils, en détruisant tout sur leur passage, la coalition FAMA-Wagner semble décidée à vider les régions du nord de tous leurs habitants.
Depuis que Wagner a fait irruption au Mali, vers la fin de l'année 2021, les bavures s'accumulent et les exactions ne se comptent plus. Le groupe paramilitaire, tristement célèbre, en syrie, en Centrafrique, en Ukraine, à cause de sa bestialité, opère au Mali, sous mandat express de l'armée malienne à sa dévotion. A deux, ils mènent une campagne d'épuration et de nettoyage éthique féroce avec l'alibi de lutter contre le terrorisme. Dans le fond, sur le terrain, au quotidien, ce sont les populations civiles qui sont décimées dans une purge sauvage. Les organisations de défense des droits de l'homme lancent sans cesse des alertes et depuis trop longtemps à propos de l'escalade de la violence dans le Nord du Mali. A ce jour, aucune enquête n'a été ouverte ou diligentée pour faire toute la lumière sur les crimes dont se rendent coupables, quotidiennement, les FAMA et le groupe Wagner. Pourtant, il y'a des preuves accablantes et des témoignages édifiants qui méritent d'être examiné.
La communauté internationale détourne le regard et se montre étrangement inerte. La France, et l'occident, en général, ont dénoncé la collusion entre le Mali et la Russie sans faire cependant pression sur Bamako ni prendre aucune mesure concrète et énergique à son encontre en guise de rappel à l'ordre. L'union africaine et la CEDEAO, de leur côté aussi, brillent par leur silence et leur incapacité à s'indigner et à prendre des mesures de retorsion afin de contraindre les autorités militaires de transition à respecter les droits humains.
Pendant ce temps, les populations du Nord Mali continuent de subir l'honneur quotidienne, des représailles impitoyables, des exécutions sommaires, des pillages systématiques. L'impunité absolue garantie aux FAMA et aux mercenaires russes est de nature à aggraver la situation en jetant de l'huile sur le feu. Le conflit qui oppose les différentes communautés du Mali, naturellement, sera davantage exacerbé.
Les tragédies de Gao et d'Aslagh doivent être denoncées, documentées et surtout ne doivent pas rester impunies. Sans justice pour les victimes après avoir situé les responsabilités, on ne peut rêver de paix ni d'unité nationale pour le Mali, un pays transformé en une jungle par une junte qui, pour garder le pouvoir qu'elle a usurpé, n'épargne personne, ne recule devant rien. Jusqu'à quand, la laissera-t-on faire?
Samir Moussa
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