Hamid N'gadé
Hamid N'gadé
February 21, 2025 at 08:54 PM
đŸŸ„đŸ“°TragĂ©die d’une Ambition Politique AvortĂ©e / Par Ali SĂ©kou MaĂŻna Dans une obsession d’un infertile Ă  avoir un enfant, Issoufou Issa Dan Halima, infatigable et inlassable, multiplie intrigue sur intrigue, Ă©chec sur Ă©chec, pour vouloir accoucher au forceps d’un pouvoir que personne ne dĂ©sire. Pour une de ses initiatives mise Ă  mal, il en ressort avec une autre plus rocambolesque, comme l’immortelle Hydre de Lerne : pour une de ses tĂȘtes coupĂ©es, il en repousse deux ! En effet, l'homme a tout imaginĂ© et manigancĂ© pour son retour. Échec aprĂšs Ă©chec, il reprend et relance son projet de restauration. L’homme propose, Dieu dispose, dit-on ! De manipulateur hors pair, le Gourou de Kombo va-t-il ĂȘtre manipulĂ© ? Un nouveau scĂ©nario est en train de se dessiner. Le Mali et le Burkina viennent de prolonger leur « transition » respectivement de trois ans et trois ans et demi. Rien d’étonnant pour ces pays qui ne sont pas Ă  leur coup d’essai, raison pour laquelle ils ont quittĂ© la CEDEAO. Le problĂšme vient du fait que, depuis fort longtemps, le Niger et le Burkina se sont mis en orbite autour de l’astre GoĂŻta du Mali qu’ils imitent jusqu’au ridicule dans tous ses faits et gestes. Le sigle CNSP de la junte nigĂ©rienne, elle-mĂȘme, n’est-elle pas la premiĂšre appellation de celle du Mali ? Cette situation, somme toute banale pour le commun des mortels, met pourtant Tiani dans un grand embarras, un drame cornĂ©lien. Doit-il emboĂźter le pas Ă  son modĂšle GoĂŻta, option que veulent, plus que tout, ses alliĂ©s opportunistes de la junte Toumba et Mody, faisant semblant eux aussi d’ĂȘtre avec Dan Halima ? « Too, Kaaka ? » Comment faire ? Le jusqu’ici plus que fidĂšle de Dan Halima, Tiani, n’ignore pas que son mentor, directeur de conscience avec qui il serait liĂ© par un serment, tient plus que tout Ă  une transition la plus courte possible pour reprendre les rĂȘnes du pouvoir. À cet effet, il a financĂ© sa DCTR, facilitĂ© ses tournĂ©es en mettant en branle l’appareil administratif, mĂȘme si elle semble embourbĂ©e, voire paralysĂ©e, dans les multiples contradictions au sein du laboussanisme ! L’ambivalence ou la dualitĂ© interne de Tiani, entre son attachement au modĂšle de ses amis putschistes de l’AES d’une part, et de l’autre, sa fidĂ©litĂ© et son amana pour son gourou, ne va-t-elle pas s’extĂ©rioriser et se manifester par un vrai duel entre cow-boys ? Ce qui, pour certains, si duel il y a, risque de ne pas ĂȘtre Ă  la loyale entre deux retors de faux jeux ! Issoufou n’est pas un novice dans ce domaine et la Trahison. La liste des tĂ©moins est plutĂŽt longue. Il faut se contenter d'Adji Kirgam, Adolphe Sagbo, Madame Bayar, Mahamane Ousmane, Hama Amadou, Abdou Labo, Ibrahim Yacouba, Bazoum Mohamed pour le Niger et Ă  l’étranger SaĂŻf al-Islam Kadhafi, Blaise Compaoré  À ce jeu, Tiani aussi n’est pas nĂ© de la derniĂšre pluie ! Il est loin de l’image de l’officier dĂ©bonnaire enfermĂ© dans la caserne de la garde prĂ©sidentielle. Les frĂšres d’armes croupissants dans les prisons pour avoir, dit-on, tentĂ© des putschs, l’ont appris Ă  leurs dĂ©pens, tout comme les nombreux officiers qui ont vu leurs carriĂšres dĂ©truites. Il sait ce qui arrive Ă  ceux qui se mettent en travers des intĂ©rĂȘts de Dan Halima, comme Bazoum, et que, lui-mĂȘme, Tiani ne doit pas ignorer qu’il n’est pas lĂ , comme on dit, pour la beautĂ© de ses yeux ! Un militaire dans un Ă©tat d’exception, un vrai Far West, est plutĂŽt comme un cow-boy : sa survie tient Ă  l’art de la manipulation de la gĂąchette, « tirer plus vite que son ombre », comme le cĂ©lĂšbre Lucky Luke ! Sont Ă©galement nĂ©cessaires la tĂ©mĂ©ritĂ© et la pugnacitĂ© du cĂ©lĂšbre cow-boy de la conquĂȘte de l’Ouest, Pecos Bill, que beaucoup d’amateurs de Western connaissent du temps des cinĂ©mas Vox et Rex. PĂ©cos ordonnait Ă  un de ses hommes blessĂ©s : « Si ton bras droit te gĂȘne, coupe-le », la gauche peut toujours servir Ă  tenir le colt ! Pour la petite histoire, le cĂ©lĂšbre gĂ©nĂ©ral de Abraham Lincoln, William Rufus Shafter, fut surnommĂ© Pecos. . Un avortement annoncĂ© Tiani aurait-il fait son choix ? Le doute n’est pas permis Ă  en croire la trĂšs officielle voix de son maĂźtre, la RadiotĂ©lĂ©vision NigĂ©rienne, dans le journal tĂ©lĂ©visĂ© du soir, le 26 mai 2024. La speakerine a introduit les propos d’un observateur. Elle disait en substance : « Pour les États de l’AES, faut-il organiser des Ă©lections rapidement pour revenir Ă  une vie constitutionnelle normale, quitte Ă  retomber aussitĂŽt dans l’instabilitĂ© de la classe politique traditionnelle ? De plus en plus d’observateurs penchent pour une plus longue durĂ©e avec l’objectif de garantir la stabilitĂ© de nos États loin des ingĂ©rences extĂ©rieures prĂ©judiciables aux intĂ©rĂȘts de nos pays ». D’observateurs, il y en a un seul. Il a un fort accent Ă©tranger, un physique presque non sahĂ©lien. L’élĂ©ment semble avoir Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© ailleurs qu’au Niger. Les techniciens d’Abdoulaye Coulibaly, DG de la RTN, ont pris le soin de masquer son nom en oubliant le cadre oĂč il Ă©tait Ă©crit. Pourquoi toute cette gymnastique ? Il est une habitude, une tradition dĂ©sormais bien Ă©tablie des dirigeants de fait, de vouloir convaincre les NigĂ©riens par des Ă©trangers : Nathalie Yamb, Kemi Seba, Alain Foka et autres... L’observateur disait tout haut ce qui est envisagĂ© : « 
Je ne vois pas de transition, c’est le gouvernement dĂ©finitif parce que les choses iront selon les plans de ces gouvernements et non des anciens corrompus dĂ©mocratiquement Ă©lus. Il n’y a pas de transition ! On part d’un point par un intermĂšde, on retourne au point. On ne va pas retourner aux Ă©lections dĂ©mocratiques au Mali, au Burkina et au Niger. C’est fini cette affaire
 Aujourd’hui, si on organise des Ă©lections au Sahel, les autres vont revenir et la rĂ©volution perdra
 ». VoilĂ  ce qui a le mĂ©rite d’ĂȘtre clair. C’est fini pour la classe politique ! Dan Halima, malgrĂ© tous ses pouvoirs et son argent, n’est pas militaire et n’a jamais Ă©tĂ© sous le drapeau, comme Bazoum ou Massaoudou. Que se passera-t-il alors ? Tiani, la mĂšre porteuse du bĂ©bĂ© du couple stĂ©rile du Gourou et de Malika, va-t-il avorter ou prendre pour lui le bĂ©bĂ© qui ne peut que survivre artificiellement dans une couveuse ? Le chapitre suivant se penche sur, pas la Gestation Pour Autrui (GPA), qui est une des formes de procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e connue, mais plutĂŽt sa transplantation par le Gourou au plan politique ou GPPA. . La Gestation d’un Pouvoir Politique Pour Autrui (GPPA) En mĂ©decine, on connaĂźt bien la GPA. Elle consiste Ă  transplanter un embryon appartenant Ă  un couple dans l'utĂ©rus d'une autre femme appelĂ©e "mĂšre porteuse" qui portera l'enfant jusqu'Ă  sa naissance. Une fois l'enfant nĂ©, la femme le remet Ă  ses parents biologiques. Dan IllĂ©la a fait le pari d'une GPA en politique depuis le 26 juillet 2023. En demandant Ă  Tiani de faire une rĂ©volution de palais et de lui passer rapidement le tĂ©moin. La transition serait ainsi de courte durĂ©e et sanctionnĂ©e par des Ă©lections militairement contrĂŽlĂ©es devant dĂ©boucher sur son retour triomphal Ă  la tĂȘte de l'État. En accomplissant sa forfaiture, Dan Halima, malgrĂ© son absence d’ñme dĂ©sormais connue, ne devait pas ĂȘtre Ă  l'aise. Il n'avait pas manquĂ© de se rappeler ses lectures de Shakespeare et notamment ces propos de Macbeth dĂ©cidĂ© Ă  tuer son cousin le roi Duncan pour prendre sa place : "Astres, voilez vos yeux ! Que la lumiĂšre ne puisse pas voir mes dĂ©sirs, qui sont tĂ©nĂ©breux, et que l'Ɠil se dĂ©tourne de la main ! Que celle-ci ait pouvoir d'accomplir librement ce que l'Ɠil craindrait trop de voir." Mais les astres, apparemment, n'ont pas voilĂ© leurs yeux parce que notre Macbeth n'avait pas comptĂ© avec la rĂ©action de la communautĂ© internationale, de l’UE, de la CEDEAO, et surtout le courage hors pair du prĂ©sident Bazoum. Au lieu d'une rĂ©volution de palais, presque en catimini comme il le pensait, les astres qui n'ont pas voilĂ© leurs yeux en ont fait du putsch le coup d'État le plus compliquĂ©, le plus mĂ©diatisĂ© et non encore achevĂ© et consommĂ©. Tiani n'a dĂ» son salut qu'Ă  Hama Amadou qui lui a mobilisĂ© une bonne partie de ses militants et Ă©lecteurs de Niamey Ă  travers ses Laboussanistes. Tiani a dĂ» pour cela se convertir au souverainisme et au panafricanisme, lui qui, le 26 juillet encore, ignorait jusqu'Ă  l'existence de ces deux termes. . L’arroseur arrosĂ© Depuis lors, l'affaire de la GPPA s'est singuliĂšrement compliquĂ©e. Le rĂ©gime militaire a dĂ©cidĂ© de quitter la CEDEAO et s’est arrimĂ© Ă  l'AES, certainement dans le but secret d’éviter toute transition, ce qui se confirme. En effet, une dynamique vient d'ĂȘtre enclenchĂ©e Ă  l'AES. Les militaires maliens ont dĂ©cidĂ© de prolonger leur transition de trois ans, ceux du Burkina de cinq ans. Au Mali comme au Burkina, les dirigeants des transitions en question prĂ©voient de se prĂ©senter aux futures Ă©lections prĂ©sidentielles. Le rĂ©gime militaire du Niger va un jour emboĂźter le pas Ă  ses prĂ©curseurs. Il sera alors question d'une transition qui va au total durer sept ans comme chez les voisins. Et comme chez eux, une recommandation ou une rĂ©solution d’un forum, d’une assise nationale ou tout autre organe concoctĂ©e sur le dos du peuple demandera aux dirigeants de la transition de se prĂ©senter Ă  la prochaine Ă©lection prĂ©sidentielle. Nathalie Yamb et Kemi Seba, conseillers spĂ©ciaux des trois juntes, veilleront au respect par tous des exigences de leur engagement souverainiste. . Le dindon de la farce Dans cette situation, quid de l'embryon de Mahamadou Issoufou ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que sa GPPA est mal partie. Le risque est grand que la porteuse avorte ou qu'elle garde pour elle-mĂȘme le bĂ©bĂ©. L’ex-fĂ©lin risque d’ĂȘtre en situation de Gros-Jean comme devant : « aprĂšs avoir espĂ©rĂ© de grands avantages ou s’ĂȘtre cru dans une brillante position, se retrouver dans l’état oĂč l’on Ă©tait avant ». En somme, ĂȘtre en situation, dans le meilleur des cas, de Perrette de la fable de la Fontaine. Sur la base de la fructification du capital gĂ©nĂ©rĂ© par son lait, elle rĂȘvait de bĂątir des chĂąteaux en Espagne quand soudainement elle trĂ©bucha et laissa tomber son pot, et le capital lait se rĂ©pandit par terre. Tout comme Perrette a dit adieu veau, vache, cochon et couvĂ©es, un jour viendra oĂč, malgrĂ© leur tĂ©nacitĂ© et leur rage du come-back, Malika et Zaki diront adieu PrĂ©sidence, RĂ©gence de la RĂ©publique, PNDS, gĂąteries et oripeaux du pouvoir. Le peuple a sa soif Ă©ternelle de justice ! Ce jour-lĂ , Dan Halima prendra la mesure de la tragĂ©die shakespearienne dans laquelle il s'est engagĂ© depuis ce jour funeste du 26 juillet 2023. Ali R. SĂ©kou MaĂŻna
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