Fabrice Grosfilley : l'actu
Fabrice Grosfilley : l'actu
February 22, 2025 at 10:58 AM
1. La piste associant MR-Engagés-PS d’un coté au quatuor Groen-NVA-Open VLD-Vooruit de l’autre conduit à une impasse. Ceux qui voudront s’entêter à l’emprunter à nouveau s’exposeront à la même issue fatale. 2. Le MR a renoncé in-extremis à organiser une conférence de presse pourtant annoncée (même s’il n’y avait pas eu d’invitations formelles de nombreuses rédactions étaient au courant et plusieurs télévision avait déjà installé leurs caméras). On peut y voir le souci d'une communication modérée pour de pas jeter excessivement d’huile sur le feu, ou la crainte que Georges-Louis Bouchez et David Leisterh ne puissent pas y tenir un discours parfaitement aligné. 3. La famille libérale associée à la N-VA aurait souhaité que l’on force le PS à prendre l’initiative en le désignant explicitement comme responsable de la suite des événements. Il n’y a pas eu de consensus sur ce point, ce qui a forcé le MR à communiquer seul, sans le soutien des autres formations. 4. Le Parti Socialiste a refusé de prendre la main car il apparaît à ce stade toujours isolé et qu'il n’avait aucune raison de penser qu’Ahmed Laaouej pourrait réussir là où David Leisterh avait échoué. C’était la chronique d’un nouvel échec annoncé. 5. Entre le pôle libéral-nationaliste (qui semble aujourd'hui soudé) et le PS, les partis « neutres » ont fait le choix de s’affranchir et forcer le destin pour permettre un nouveau départ, incarné par Elke Van den Brandt et Christophe De Beukelaer. Si elle est présentée comme une initiative individuelle cette mission d’information a, en coulisse, reçu l’approbation de la plupart des formations politiques. 6. On parle ici d’une mission d’information pas encore de la formation d’un gouvernement. En indiquant que tous les partis (sauf le VB) seront consultés dès lundi les deux informateurs envoient le message qu’il faut rouvrir le jeu (et les engagés montrent l’exemple puisqu’ils avaient été les premiers à exclure Team Ahidar). C’est une première étape, le travail sera encore long. 7. La réparation des sièges est telle qu’il paraît peut probable de trouver une majorité qui n’associerait pas le MR (21 députés) et le PS (17). Toutes les autres formules sont politiquement alambiquées. Il faut donc logiquement partir de ce socle MR-PS pour construire la prochaine coalition. Côté francophone il semble assez évident d’y associer les engagés. Il reste à trouver la formule qui, du côté néerlandophone, permettra aux deux principaux partis francophones de s’y retrouver. MR et PS ne peuvent plus jouer l’un contre l’autre s’ils veulent aboutir à un accord. 8. Les questions d’inimitiés personnelles et les stratégies partisanes (souvent nationales) ont joué ces derniers mois un très grand rôle. Georges-Louis Bouchez et Ahmed Laaouej semblent dotés de caractères peu compatibles. Ils se grandiront en ramenant le débat à ses justes proportions. La remarque vaut aussi pour certains négociateurs néerlandophones. On débat ici de l’avenir de Bruxelles, pas de ce qui se passe ailleurs ou au sein des partis. C’est le service rendu aux bruxellois qui doit être le seul moteur des négociateurs. 9. David Leisterh, interrogé sur RTL n’a pas abondé dans le sens d’une mise sous tutelle de la Région Bruxelles, menace brandie au parlement fédéral par son propre président de parti. Œuvrer à la mise sous tutelle d’une région qui compte 1,2 millions d’habitants et concentre une part importante de la richesse du pays serait un affront à la démocratie. 10. Le fait qu’ils aient « fait un pas de côté » ne privent pas David Leisterh et sa formation politique de leur incontestable victoire électorale. Si les négociations aboutissent à un accord et que le MR en fait partie, David Leisterh aura toujours la légitimité démocratique nécessaire pour devenir le prochain ministre-président.
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