
Jean-Louis Billon
May 26, 2025 at 02:33 PM
*CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE JEAN-LOUIS BILLON*
_Candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025_
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chères militantes et chers militants du PDCI-RDA,
Mesdames et Messieurs les responsables de la société
civile et des mouvements de soutien,
Chers compatriotes,
Je vous remercie pour votre présence ce matin, à ce moment déterminant pour notre pays et pour notre formation politique, le PDCI-RDA.
J’ai décidé de m’adresser à vous aujourd’hui, car je sais
que depuis quelque temps, beaucoup attendaient ce
moment. En effet, je m’étais volontairement abstenu de toute prise
de parole publique, espérant voir les choses se remettre en ordre, dans un souci de préserver notre cohésion et l’image de notre parti.
Mais les circonstances l’imposent. Nous sommes à cinq mois jour pour jour de l’échéance présidentielle du 25 octobre 2025. L’heure n’est plus à l’attentisme. Il est temps de se lever, de se mettre en marche et de prendre notre bâton de pèlerin. Cette déclaration s’articulera autour de trois points
essentiels :
1. La situation actuelle du PDCI-RDA
2. Les enjeux cruciaux de la présidentielle de 2025
3. Ma vision et mon engagement pour la Côte
d’Ivoire
*I. LE PDCI-RDA À LA CROISÉE DES CHEMINS : VÉRITÉ SUR UNE CRISE ÉVITABLE*
Depuis la disparition de notre regretté président Henri Konan Bédié, le PDCI-RDA traverse une période particulièrement délicate. Le processus de succession a été marqué par des tensions, des incompréhensions, et des
fractures internes qui se sont aggravées. En tant que membre du Bureau politique, j’ai attiré l’attention sur la nécessité d’une transition responsable, inclusive, respectueuse de nos textes et fidèle à notre histoire. Hélas, ces appels à la raison ont été ignorés.
Le 8e Congrès extraordinaire, convoqué pour élire un nouveau président du parti et mettre fin à l’intérim assuré par feu notre doyen Cowppli Boni, s’est tenu dans des
conditions controversées. Une direction nouvelle y a été imposée, déjà fragilisée dès sa naissance par des irrégularités, et une crise de légitimité sans précédent s’en est suivie.
Malgré les réserves émises sur l’éligibilité de Tidjane
Thiam, notamment en lien avec sa naturalisation française, et au mépris des dispositions statutaires et
constitutionnelles, il a été élu président du parti avec la complicité tacite de la direction intérimaire et du comité d’organisation du congrès. Dans un congrès acquis à la cause, une motion fut sournoisement adoptée pour l’imposer comme le candidat naturel du PDCI-RDA à la présidentielle, foulant aux
pieds les ambitions légitimes, telles que la mienne, dans l’attente d’une convention transparente pour solliciter le parrainage du parti.
Ma déclaration de candidature à la présidentielle d’octobre 2024, faite à Dabakala, a déclenché une hostilité
de la part de la nouvelle direction, allant jusqu’à me menacer de radiation. Tous les efforts consentis pour préserver le parti à travers
les années de turbulence ont été balayés, ignorés, comme si notre engagement passé n’avait plus de valeur.
Face à ces soubresauts, nous sommes restés sereins, espérant que la raison finirait par prévaloir et que nous nous retrouverions autour d’un Bureau politique pour un
consensus capable de relancer la dynamique du parti. Nous avons sans cesse demandé la reprise des chantiers initiés par notre défunt président :
L’organisation du 13e Congrès ordinaire, déjà bien avancé ;
Le toilettage de nos textes ;
La convocation de la Convention pour désigner, de manière équitable et transparente, notre candidat à la présidentielle.
Ces démarches visaient à renforcer notre cohésion, à
éviter la dispersion de nos forces et de nos voix. Mais en dépit de nos appels, les jeux étaient faits. Il n’y avait de place que pour un seul : Tidjane Thiam. Nous avons pourtant alerté sur les risques liés à sa situation. Pendant des mois, son entourage a multiplié les annonces pour rassurer l’opinion. Pourtant, le 7 février 2025, soit 15 mois après son élection à la tête du PDCI, c’est lui-même qui reconnaît entamer les démarches pour renoncer à sa nationalité française, qu’il n’obtient qu’en mars.
Puis, dans la précipitation :
- Le 5 avril 2025, un Bureau politique est convoqué,
- Le 16 avril, une Convention éclatée le désigne, en candidature unique, comme candidat du parti. Une mascarade.
Ces manœuvres, menées dans l’ignorance des militants, ont aggravé la fracture. S’en sont suivies des procédures judiciaires longues et complexes. Et aujourd’hui, les décisions sont tombées :
- Le président du PDCI est radié de la liste électorale depuis le 22 avril 2025 en raison de sa double nationalité lors de son enrôlement
- Le 22 mai 2025, la justice annule le 8e Congrès extraordinaire du 22 décembre 2023, ainsi que toutes les décisions qui en sont issues. À cinq mois de l’élection, le PDCI-RDA n’a pas de candidat pour la présidentielle. C’est une réalité.
*II. L’ÉCHÉANCE DE 2025 : UNE CHANCE À NE PAS MANQUER*
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes à un tournant décisif. Dans moins d’un mois, la liste électorale sera close. La
collecte des parrainages va débuter. Pendant que nos
adversaires avancent, le PDCI-RDA demeure empêtré dans ses querelles internes. Devons-nous rester passifs ? NON ! Le PDCI-RDA doit urgemment convoquer une nouvelle Convention démocratique et inclusive pour choisir un candidat légitime, éligible, porteur d’un véritable projet.
Je m’adresse à ceux qui rejettent toute alternative à
l’actuelle direction. Il y a des moments où l’intérêt du parti et du pays doit primer sur les loyautés personnelles.
La présidentielle de 2025 peut redonner au PDCI sa place dans la gouvernance, ou signer sa fin politique.
Quel que soit le candidat désigné par une convention
équitable, c’est l’unité du parti derrière ce candidat qui fera la différence. Regardons les démocraties modernes. Souvenez-vous des primaires de 2008 aux États-Unis : malgré une campagne acharnée entre Hillary Clinton et Barack Obama, les démocrates se sont rassemblés. Obama a gagné, Hillary est devenue sa Secrétaire d’État. L’unité a prévalu.
Ce qui est possible ailleurs peut l’être chez nous. Nous devons aller à une vraie Convention, désigner le
meilleur d’entre nous, et partir en ordre de bataille pour reconquérir le pouvoir et honorer la mémoire de Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié. Le PDCI ne peut se permettre de rater l’échéance de 2025. Ce serait une abdication totale.
*III. MON ENGAGEMENT : UNE AMBITION POUR LA CÔTE D’IVOIRE*
Mesdames et Messieurs,
Je vous le dis clairement : mon ambition pour la Côte
d’Ivoire est intacte. Je suis plus que jamais déterminé à aller à la conquête du pouvoir, non par ambition personnelle, mais en réponse à l’appel des Ivoiriens qui aspirent au changement.
Peuple de Côte d’Ivoire,
Je vous ai écoutés, entendus, soutenus. Depuis l’Assemblée nationale, j’ai porté vos voix :
- celles des agriculteurs,
- celles des femmes,
- celles des jeunes,
- celles des oubliés de la République.
Aujourd’hui, je veux passer à une autre étape. Je veux instaurer une gouvernance fondée sur :
- La transparence,
- La justice sociale,
- Le principe de l’Ivoirien d’abord,
- Le mérite,
- Et l’équité dans l’accès aux ressources et aux
fonctions.
Mon projet pour la Côte d’Ivoire :
- Réformer l’État pour qu’il serve, et non qu’il opprime ;
- Valoriser l’agriculture, la jeunesse et la diaspora ;
- Moderniser les infrastructures et libérer le potentiel numérique ;
- Redonner à notre pays un rôle moteur en Afrique de
l’Ouest ;
- Garantir que chaque Ivoirien se sente chez lui dans son propre pays, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest.
*IV. AVEC OU SANS ÉTIQUETTE : POUR LA VICTOIRE DU PEUPLE*
Je demeure militant du PDCI-RDA. Je suis candidat à la présidentielle de 2025, avec le PDCI-RDA, pour le PDCI-RDA. Que le parti ouvre le jeu démocratique les jours à venir. Dans tous les cas, je prends mes responsabilités. Je n’abandonnerai pas mes convictions. Je ne trahirai pas la mémoire de nos illustres présidents. Je ne me tairai pas devant la souffrance de mon peuple.
J’irai au combat, même en dehors des structures traditionnelles, mais toujours au nom du peuple ivoirien, pour une Côte d’Ivoire plus juste, plus équitable, plus solidaire.
Dès à présent, nous entamons de grandes tournées à travers le pays. Nous irons à la rencontre des Ivoiriens, pour les écouter, leur parler, partager notre vision et
construire, ensemble, une Côte d’Ivoire nouvelle.
Mesdames et Messieurs,
Nous ne sommes pas condamnés à l’échec, ni à la division. Nous pouvons faire de cette crise une opportunité pour réinventer le PDCI-RDA, pour réconcilier les Ivoiriens,
pour refonder notre démocratie.
Je tends la main à tous. Je n’exclus personne. Je propose un cap, une méthode, une vision.
Relevons-nous. Rassemblons-nous. Gagnons ensemble,
pour une Côte d’Ivoire plus juste, plus forte, plus solidaire.
Je vous remercie pour votre attention.
JLB

❤️
👍
🙏
😂
❤
😢
👎
👏
✊
🇨🇮
60