Vendredi dernier, une équipe de chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a publié sur Internet, une base de données détaillant les indemnités versées, à la suite de l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848, par l’Etat français aux propriétaires d’esclaves dans les anciennes colonies esclavagistes françaises. C’est une sorte de moteur de recherche, où l’on peut trier par nom, ville, colonie (Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion mais aussi Sénégal, Sainte-Marie de Madagascar et Nosy Be), ou même montant accordé. Des noms de propriétaires d’esclaves apparaissent, qui contiennent des informations biographiques, et un historique des titres d’indemnité qu’ils ont reçus, décrit le quotidien "20 Minutes". La base de données, collectée à partir de milliers d’archives et dans le cadre du projet "Repairs", rapporte que parmi les 10 000 propriétaires d’esclaves qui ont reçu, à partir de 1849, des indemnités de 126 millions de francs-or, il y avait quelques "personnes libres de couleurs". Des informations qui permettent de mieux comprendre la société esclavagiste de l’époque et de retracer l’origine d’investissements qui ont donné naissance à des dynasties entrepreneuriales ou des entreprises qui existent encore aujourd’hui.