🟥▪️Niger : Nouvel échec sur le marché UMOA-TITRES Le Trésor nigérien vient de subir un nouvel échec sévère lors de sa dernière émission sur le marché régional UMOA-Titres. Ce 28 mai 2025, l'État avait sollicité 100 milliards FCFA, mais n'a pu lever que 39,6 milliards FCFA sur les bons assimilables du trésor (BAT) à 12 mois, soit un taux d’échec de mobilisation de plus de 60 %, malgré un taux d’intérêt atteignant 10,3 %. Le même jour, sur une autre opération d'obligations assimilables du trésor (OAT) à 36 mois, le Trésor n'a récolté que 29,7 milliards FCFA sur les 100 milliards sollicités, avec un rendement moyen pondéré de 9,58 %. Ce faible niveau de mobilisation des fonds, moins de 30% du montant sollicité, confirme l'état inquiétant de la confiance des investisseurs vis-à-vis du Niger. Ces résultats très décevants ne sont pas isolés. Il y a seulement quelques semaines, le 10 avril dernier, le Niger n’avait levé que 37,3 milliards FCFA sur un objectif initial de 50 milliards FCFA, malgré des taux d'intérêt déjà très élevés, dépassant les 10 %. Cette tendance persistante d’échecs successifs traduit clairement une crise de confiance profonde et durable. Cet argent servira à rembourser une partie des 112 milliards de FCFA arrivant à échéance en juin 2025. Le Trésor nigérien devra trouver 44 milliards supplémentaires pour éviter un défaut de paiement et faire face aux salaires et autres dépenses régaliennes. Le Trésor nigérien est pris dans un engrenage dangereux. Avec une structure de dette à très court terme, exigeant un refinancement régulier, les échéances à venir deviennent de plus en plus critiques. La spirale négative s'intensifie, et le pays est au bord d'un défaut de paiement généralisé. Les résultats des dernières émissions ne font que renforcer ce diagnostic inquiétant : la confiance des marchés s'est effondrée, la dette coûte de plus en plus cher, et les marges de manœuvre financières du Niger se réduisent à néant...ce qui a d’ailleurs été confirmé ironiquement par Tiani himself, lors de son entretien d’avant-hier, où il a affirmé que la Directrice générale du Trésor est régulièrement en "observation médicale" à la fin de chaque mois, en raison de la situation financière critique qui compromet le paiement des salaires. Hamid Amadou N'gadé