
CDL INFO
June 16, 2025 at 11:12 AM
*DÉNONCIATION.* 🛑
*TRACASSERIES PÉNITENTIAIRES : quand la visite devient rançon.*
Dans l’ombre des murs épais des établissements pénitentiaires camerounais, une autre forme d'enfermement se joue. Non pas celle du détenu, déjà privé de liberté par la justice, mais celle des familles, des proches, de ceux que le système pousse à la mendicité morale et parfois financière , pour espérer entrevoir un visage aimé entre deux grilles rouillées.
Il se murmure, et de plus en plus fort, qu’il faut souvent débourser jusqu’à 3000 francs CFA pour espérer franchir les sas des maisons d’arrêt. Trois mille francs, non pas pour une collation, ni pour un confort quelconque, mais pour que s’ouvre une porte qui, selon la loi, ne devrait jamais se vendre. Ce n’est plus une visite, c’est une transaction indécente, drapée du sceau de l’absurde et du non-dit institutionnel.
Pourquoi faut-il soudoyer pour exercer un droit ?Cette somme, en apparence dérisoire pour certains, devient un mur infranchissable dans un pays où le Smig est un mirage et le quotidien une lutte. Dans un Cameroun en tension, où le panier de la ménagère s’allège et les attentes citoyennes s’alourdissent, cette pratique relève du cynisme organisé.
La détention ne devrait jamais rimer avec désespoir contagieux. Elle est déjà , en soi, une rupture du lien social. Mais lorsque le système carcéral transforme l’amour en rançon, alors il ne s’agit plus seulement de négligence, mais de complicité silencieuse dans une humiliation planifiée.
Ce n’est pas un cas isolé, c’est un mécanisme. Et comme tout mécanisme, il a ses rouages, ses agents, ses petits chefs de couloir qui monnayent l’indulgence, et ses supérieurs qui ferment les yeux avec la précision d’un métronome bien dressé.
Où sont les autorités ? Où sont ceux qui jurent de moraliser la gouvernance, quand l’indignité prospère entre deux contrôles d’identité ? Le silence de l’État devient alors une forme de consentement. Une complicité par abstention.
CDL INFO.