F.L.A Front De La Libération De L'azawad
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June 19, 2025 at 03:59 AM
200 ANS DE DICTATURE OU 200 JOURS DE COURAGE POLITIQUE ? Le monarque Assimi Goïta pourrait, en théorie et dans son rêve, rester au pouvoir pendant 200 ans. Non pas parce qu’il serait doté d’une longévité biologique surnaturelle, ni parce que les Maliens auraient subitement adopté une monarchie militaire, mais tout simplement parce que personne, absolument personne, ne semble capable de le déloger. Si cela vous choque, tant pis ! Car cette perspective, aussi grotesque qu’elle soit, n’est pas une fiction : elle est l’épitaphe d’un champ politique en ruines, d’une élite vidée de toute énergie, de toute stratégie, de toute légitimité. Assimi Goïta ne s'accroche pas au pouvoir avec la brutalité d’un Pinochet ni le cynisme d’un Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga. Il gouverne par défaut, par absence d’alternative crédible. Son refus obstiné d’organiser des élections n’est pas une démonstration de force ; c’est un aveu de PEUR. La peur de perdre. La peur de devoir affronter un adversaire politique qui incarne réellement une autre voie pour le pays. Mais alors, où est cet adversaire ? Où est celui qui fait trembler Kati la nuit ? Où est la figure, le parti, la voix, qui retourne les foules contre la junte ? Il n’y en a pas ! Et c’est là que réside le véritable drame malien. Nous n'avons pas affaire à un régime fort, mais à une opposition molle, une société civile somnolente, une jeunesse désabusée ou instrumentalisée. Pendant que Goïta verrouille les institutions, manipule les délais, neutralise les contre-pouvoirs, personne ne le défie là où ça fait mal : dans la rue, dans l’imaginaire collectif, dans la symbolique du pouvoir. Un homme politique, un vrai, se définit par sa capacité à transformer les contraintes en opportunités. Le refus de Goïta d’organiser des élections ? C’est un piège, certes. Mais c’est aussi une porte d’entrée. Il y a là une peur à exploiter, un vide à combler, une fissure à élargir jusqu’à l’effondrement. Un leader digne de ce nom aurait dû se lancer, non pas dans une course aux parrainages ou aux alliances stériles, mais dans une bataille pour les cœurs, pour les esprits, pour la souveraineté populaire. Pourquoi ne pas retourner le scénario absurde des "200 ans de Goïta" par un chantier d'opposition stratégique de 200 jours ? Deux cents jours de mobilisation continue, de désobéissance civique, d’occupation de l’espace public, de conquête médiatique, de pédagogie populaire, de diplomatie de terrain. Deux cents jours pour fragiliser la junte dans ce qu’elle a de plus vulnérable : son isolement, son amateurisme, sa peur du vote. Mais encore faudrait-il que quelqu’un ait un projet, une méthode, une colonne vertébrale. Au lieu de cela, nous assistons au spectacle pathétique d’une ancienne classe politique engourdie, qui ne rêve que de sa revanche électorale, et d’une nouvelle génération trop occupée à se regarder dans les miroirs d’Instagram. La junte n’a pas détruit la démocratie malienne ; elle l’a simplement trouvée déjà enterrée sous les décombres d’ambitions ratées et de luttes intestines. Si Goïta retarde les élections, ce n’est pas par goût du pouvoir, mais par crainte de perdre. C’est là qu’un vrai leader aurait dû frapper. Mais au Mali, ceux qui se prétendent opposants attendent que la junte tombe d’elle-même, comme un fruit pourri. Ils oublient que les dictatures ne tombent jamais seules. Il faut les abattre. Politiquement, pacifiquement, mais fermement. Face à un régime sans légitimité, la seule arme qui vaille est celle de la mobilisation politique organisée. Cela suppose un minimum de courage, une vision claire, un sens du sacrifice. Cela suppose aussi de croire que le chemin vers Koulouba n’est pas pavé de deals, mais de luttes. Car Koulouba n’est pas un salon d’attente. C’est une conquête. Et seuls les intelligents, les persévérants, les intransigeants sur les principes, peuvent y accéder. Si Goïta ne défait pas ses adversaires, ses adversaires doivent le défaire intellectuellement, politiquement, symboliquement. Le pouvoir militaire est par nature instable. Il s’use. Il s’isole. Il s’enferme. Tôt ou tard, Goïta tombera. Mais la vraie question est : qui le remplacera ? Si l’ancienne classe politique n’a ni la volonté ni la capacité de porter ce combat, alors une nouvelle génération surgira. Elle n’aura ni les codes de l’opposition classique, ni les réflexes des partis anciens. Elle surgira d’en bas, des marges, du désespoir. Et elle n’aura pas peur de la junte, car elle n’aura rien à perdre. Assimi Goïta peut bien se rêver en chef d’État centenaire, assis sur les ruines de la démocratie malienne. Mais s’il ne rencontre pas d’opposition aujourd’hui, il finira un jour comme tous les militaires devenus rois : seul, discrédité, abandonné. Et ce jour-là, ce ne sera pas lui que l’histoire retiendra, mais celui ou celle qui aura eu le courage de faire tomber un régime sans idées, sans projet, sans futur. Par Sambou Sissoko
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