
INFO UNION DES PEUPLES AFRICAINS (U.P.A)
June 17, 2025 at 09:10 PM
2102- Conflit Israël-Iran ou Après l’Ukraine, voici comment la Chine fixe les Etats-Unis au Moyen-Orient, loin des frontières chinoises.
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Extrait de la Leçon d’intelligence stratégique n° 2102 de Jean-Paul Pougala du conflit Israël-Iran expliqué aux enfants des écoles primaires d’Afrique, à lire dans son intégralité sur www.pougala.net
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Ni Israël, ni l'Iran ne gagnera la guerre en cours, parce qu'on ne gagne aucune guerre conventionnelle des airs. Il faut ensuite descendre sur le terrain et conquérir le territoire pour déclarer la victoire. Ce que fait la Russie en ce moment en Ukraine. Donc, je ne parle même pas de guerre, mais de bombardements réciproques et puis c'est tout.
Je trouve donc, plus intéressant pour le citoyen africain qui assiste à ces évènements un autre aspect du conflit, les deux puissances qui alimentent ce conflit : les Etats-Unis pour Israël et la Chine pour l'Iran, qui vaut cette une de BBC en 2024 :
« L'Iran fait partie d'un grand jeu entre les États-Unis et la Chine » !
En soutenant l'économie iranienne, « la Chine accroît les défis géopolitiques et militaires pour les États-Unis au Moyen-Orient, en particulier aujourd'hui avec les tensions avec Israël »
Selon Homayoun Falakshahi, analyste pétrolier principal au sein de la société de données et d'analyse Kpler sur BBC du 9 mai 2024.
Les influenceurs Africains, relayant la propagande Française et Britannique, pour priver l’Afrique des nécessaires soutiens stratégiques pour se libérer d’eux, répètent un slogan des plus idiots : « On ne quitte pas un maître pour un autre ».
Comme si en 5 siècles, l’Afrique avait eu la moindre chance de quitter la violence, l’humiliation et la spoliation de la part des pays auto-proclamés : démocraties libérales européennes.
Ces influenceurs et les naïfs qui les suivent ne savent pas que sans l’argent de la Chine et son avance technologique sur l’occident, l’Afrique n’aura pas une seule chance sur un milliard de venir seule à bout de la pauvreté de masse entretenue par la France, le Royaume Uni, soutenu par les Etats-Unis et l’Union Européenne.
Le conflit en cours entre l’Iran et Israël sont un exemple des plus palpables que cela ne suffit pas de produire des drones pour échapper à l’écrasement de l’occident. Ce n’est pas suffisant de produire les missiles balistiques, pour décourager de l’agression des impérialistes.
Mais la chance que l’Iran a et que les pays africains n’ont pas, est symbolisée par la visite que le président de la République Populaire de Chine, Xi Jinping a effectué à Téhéran en 2016.
Nous sommes Samedi 23 janvier 2016, le président Xi Jinping se rend en Iran.
Lors de la conférence de presse conjointe, avec son homologue iranien, le président iranien affirme que les deux présidents ont évoqué le projet de "porter le niveau des relations (économiques) à un niveau de 600 milliards de dollars dans dix ans (en 2026)".
7 ans après, du 14 au 16 février 2023 le président Xi Jinping retourne à Téhéran. Par une déclaration commune publiée le 16 février 2023, la Chine et l’Iran annoncent un “partenariat stratégique global”, dans les domaines militaire, économique, éducatif, industriel, agricole.
Pékin et Téhéran affirment leur "volonté d’une coopération stratégique complète. Quelle que soit l’évolution de la situation internationale".
C’est dans ce cadre géopolitique que se situe le conflit en cours entre Israël et l’Iran dont la compréhension se résume, à mon avis en quelques règles :
Règle n° 1 :
Il n’existe pas un pays militarisé appelé Israël sans les Etats-Unis
Règle n° 2 :
Il n’existe pas une puissance régionale appelée Iran, sans la Chine
Règle n° 3
Entre Israël et l’Iran, aucune guerre ne trouvera de gagnant, tant que la Chine et les Etats-Unis auront assez de moyens financiers et militaires pour faire durer le conflit.
Règle n° 4 :
L’Iran n’a jamais pensé de fabriquer la bombe atomique, si tel était le cas, elle n’aurait pas volontairement adhéré à tous les traités de non-prolifération nucléaire. Parler du risque de la bombe atomique iranienne, permet à Israël de mobiliser son opinion publique contre un ennemi commun : l’Iran ! Il permet aux Etats-Unis de justifier son budget de la défense, pour rendre le monde plus sûr et éviter que des pays comme l’Iran ait la bombe atomique.
Règle n° 5 :
La Chine a intérêt à financer et faire émerger une puissance régionale antagoniste aux Etats-Unis et à Israël, comme l’Iran pour atteindre l’objectif principal stratégique de fixer pour longtemps dans la région une bonne partie des efforts de guerre des Etats-Unis. Ce qui en cas de guerre de la Chine contre sa province de Taïwan, priverait Washington de disposer de tout son arsenal, pour s’impliquer dans un tel probable conflit.
Règle n° 6 :
A l’instar de l’ancien premier ministre israéliens, Ariel Sharon, originaire de la Fédération de Russie, Moscou a aujourd’hui, 2 millions de citoyens israéliens originaires de Russie très instruits, et qui sont pour la plupart des cadres et des ingénieurs au cœur de l’appareil, militaro-industriel d’Israël.
Cela explique en partie pourquoi la Russie ne peut pas dans ce conflit, se ranger complètement derrière, l’Iran, son allié. La position russe est toujours délicate chaque fois que Israël doit affronter un ennemi, que ce soit le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais ou l’Iran.
On l’avait vu en Syrie, malgré la présence militaire russe depuis 2015, Israël, a toujours eu la liberté d’aller bombarder la Syrie quand elle le désirait avec ses chasseurs, sans le moindre risque d’être abattus par les avions de guerre russes patrouillant à l’époque le ciel syrien. Il est par conséquent, presque certain, qu’il ne peut y avoir une vraie guerre entre Israël et l’Iran, parce que la Russie, interviendrait à temps, avant que les choses ne dégénèrent.
C’est aussi pour cette raison que le président de la Fédération de Russie, au lendemain de l’entrée des forces russes en Ukraine le 24 février 2022, avait rassuré le premier ministre israélien que la vie de Zelensky, un juif russophone, n’était pas en danger, ce qui justifie que ce dernier a immédiatement joué au fanfaron en montrant qu’il ne quittait pas le palais présidentiel à Kiev, parce qu’il n’avait pas peur de Poutine, alors que c’est bien parce que ce dernier avait dit qu’il ne faisait pas partie des cibles de l’Opération Militaire Spéciale de la Russie en Ukraine.
LA CHINE ET LES ETATS-UNIS SONT LES VRAIS ACTEURS
Depuis que les Etats-Unis ont pris la direction du monde, contre l’empire colonial britannique, ils ont re-organisé le monde de manière à en devenir l’hégémon, au centre duquel, il y a les pays occidentaux qui l’accompagnent, pour mettre les autres pays dits périphériques dans la misère perpétuelle. Ceci a permis de les rendre inaptes non seulement à exploiter leurs ressources, mais surtout à les consommer.
Résultat des courses : toutes les ressources du monde entier servent exclusivement à alimenter l’occident. Chaque pays, chaque continent était pendant près de deux siècles au service des mêmes états, qui avaient le seul privilège d’avoir pris une petite avance dans les découvertes scientifiques et techniques. Et c’est cette courte avance qui a été utilisée comme arme pour terroriser et spolier l’humanité qui a ainsi vécu constamment avec une arme sur la tempe.
C’est ce qui justifie les centaines de bases militaires américaines dans le monde.
Question : Pourquoi les Américains et leurs alliés européens, la France et le Royaume Uni, ont-ils des bases militaires dans les pays du Moyen-Orient ?
Réponse : Parce qu’ils se sont convaincus pendant près de deux siècles que pour mettre la main sur les ressources naturelles du Moyen Orient, il leur fallait pointer une arme sur la tempe de chaque gouvernement de ces zones.
Ceci a marché jusqu’au jour où la Chine est arrivée et a apporté les preuves qu’elle pouvait consommer les mêmes ressources naturelles de la planète sans mettre le pistolet sur la tempe de qui que ce soit, mais juste en faisant le commerce.
Résultat des courses : Un pays de la région a refusé de céder son pétrole gratuitement ou en échange des avions de guerre qui ne lui servent à rien, ce pays s’appelle, l’Iran. Et dès lors, il est devenu l’ennemi à détruire.
L’Iran est devenu le pays à détruire parce qu’il a validé la thèse chinoise selon laquelle, on peut être heureux ensemble, on peut être des amis en s’échangeant les marchandises et non en se positionnant de façon hiérarchique où la Chine son client serait en haut et elle, la vendeuse de son pétrole serait en bas.
Question : Comment détruire l’Iran ?
Réponse : Les Etats-Unis ont décidé des sanctions contre le pétrole iranien. Et tous les pays respectent ces sanctions, des pays occidentaux au Japon en passant par l’Inde. L’objectif est de détruire l’Iran et détruisant son économie, c’est-à-dire en bloquant l’exportation des trois millions de barils de pétrole que l’Iran produit pour être le troisième pays exportateur de l’OPEP.
Sauf qu’il y a un pays en particulier, qui ne l’entend pas de cette oreille, c’est la Chine, qui décide mettre sur pied, un système pour permettre à l’Iran de vivre comme pays et de se développer comme puissance.
Question : Comment expliquez-vous que l'Iran sous embargo, peut produire des missiles hypersoniques alors qu'aucun pays occidental n'y arrive ?
Réponse : Le Chine !
Dans les évènements qui ont précédé les bombardements israéliens des installations énergétiques iraniennes, le principal quotidien financier américain, The Wall Street Journal nous dit qu’en réalité, les sanctions contre l’Iran sont des sanctions contre la Chine.
Vendredi le 2 mai 2025 on pouvait lire à la une de ce quotidien ce titre :
"La nouvelle menace de sanctions de Trump dépasse l'Iran pour cibler la Chine"
Sous-titre : Pékin est le plus grand acheteur restant de pétrole et de produits raffinés iraniens
Le journaliste Benoît Faucon écrit :
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Le président Trump a menacé d’empêcher les acheteurs de pétrole ou de produits pétrochimiques iraniens de faire des affaires avec les États-Unis, un avertissement qui vise en réalité la Chine tout en mettant davantage de pression sur Téhéran au sujet de son programme nucléaire.
Dans une publication sur les réseaux sociaux jeudi 1er mai 2025, Trump a déclaré que les acheteurs seraient soumis à des sanctions secondaires si les achats de pétrole et de produits pétrochimiques iraniens ne cessaient pas immédiatement.
La Chine est de loin le plus gros acheteur restant de pétrole et de produits raffinés iraniens, après que la plupart des autres clients, de l'Europe à l'Inde, se soient retirés en raison de sanctions paralysantes.
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Source : https://www.wsj.com/world/trumps-new-sanctions-threat-looks-past-iran-to-target-china-81057f52?mod=WTRN_pos4
Un mois plus tard, 5 juin 2025, on apprend que selon Washington, c’est la Chine qui construit la puissance militaire de l’Iran, dans une analyse avec le titre suivant :
"L'Iran commande du matériel à la Chine pour des centaines de missiles balistiques"
Sous-titre : Téhéran veut renforcer sa capacité militaire dans un contexte de négociations nucléaires controversées avec les États-Unis
Le journaliste Laurence Norman écrit :
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L'Iran a commandé des milliers de tonnes de composants pour les missiles balistiques à la Chine, ont indiqué des sources proches du dossier, cherchant à reconstruire ses prouesses militaires alors qu'il discute de l'avenir de son programme nucléaire avec les États-Unis.
Des cargaisons de perchlorate d'ammonium devraient arriver en Iran dans les prochains mois et pourraient alimenter des centaines (800) de missiles balistiques, ont indiqué ces sources. Une partie de ce matériel serait probablement envoyée aux milices de la région alliées à l'Iran, notamment aux Houthis au Yémen, a précisé l'une d'elles. (…)
En plus des livraisons, des entités chinoises fournissent une assistance au programme de missiles balistiques iranien et à la production de drones, également utilisés par les Houthis. En janvier, il avait été révélé que des navires iraniens transportant des produits chimiques de propulsion pour missiles avaient quitté la Chine vers l'Iran. Pékin avait nié devant Washington être au courant de ces expéditions, affirmant son "engagement pour la paix au Moyen-Orient".
Selon des informations de renseignement, les navires iraniens transportaient plus de mille tonnes de perchlorate de sodium, utilisé pour produire du perchlorate d'ammonium, composant principal des carburants solides pour missiles.
Parallèlement, les États-Unis ont présenté une proposition à l'Iran dans le cadre des négociations nucléaires, permettant aux Iraniens d'enrichir l'uranium à un niveau faible sur leur territoire. Une porte-parole de la Maison Blanche a confirmé que "l'émissaire Witkoff a transmis une proposition détaillée au régime iranien, et le président Trump espère qu'elle sera acceptée. Sinon, ils feront face à de graves conséquences".
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Source : https://www.wsj.com/world/iran-orders-material-from-china-for-hundreds-of-ballistic-missiles-1e874701
En d’autres mots, c’est la Chine qui est au cœur du complexe militaro-industriel de l’Iran. Une première fois en lui garantissant une entrée substantielle d’argent grâce à l’achat de son pétrole sous sanctions américaines, et donc que Washington empêche les autres pays d’acheter.
Et une deuxième fois en lui donnant d’abord la technologie des missiles balistiques, mais surtout les pièces et les composants pour en fabriquer en Iran.
Mais comment procède la Chine pour permettre à l’Iran d’avoir de l’argent, alors que tous les autres grands pays y ont renoncé pour ne pas subir la foudre de Washington ?
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Jean-Paul Pougala
Lundi le 16 juin 2025