Secteur financier : Vers une architecture plus responsable Alors que l’innovation, la transparence et l’inclusion deviennent les balises de toute stratégie de développement crédible, le secteur financier africain, longtemps perçu comme prudent voire conservateur, amorce une transformation résolue. Ce numéro de CADRECO en porte le témoignage, à travers le regard de trois figures majeures qui souhaitent repenser le financement, la gouvernance bancaire le soutien aux économies africaines. Ngueto Tiraïna Yambaye, à la tête du FAGACE, incarne le tournant stratégique d’un fonds régional qui, après 48 ans d’existence, ne se contente plus de garantir le risque: il s’en fait catalyseur. En repositionnant l’institution comme un levier d’investissement à impact, il place la garantie non comme un filet de sécurité, mais comme un outil d’accélération des projets structurants. Le plan «The New Momentum» dont il est porteur trace un horizon clair pour un financement plus intelligent et plus sensible aux enjeux sociaux. Arsène Dansou dirige une institution plus jeune, mais déjà très ancrée: la BIIC. Sa montée en puissance est spectaculaire. En quatre ans, la banque née d’une fusion complexe est devenue un acteur de premier plan et son introduction en bourse via une OPV réussie marque un tournant. En combinant rigueur financière, innovation digitale et action sociale ciblée, la BIIC rappelle que performance et responsabilité sociale ne sont pas contradictoires. La dynamique enclenchée au sein de la banque offre un modèle pour les institutions qui souhaitent rester ancrées localement tout en respectant les exigences de marchés plus larges. Enfin, l’arrivée de BANGE Bank Bénin, dirigée par Landry Lasme, illustre une autre facette de la mutation bancaire: celle de l’expansion régionale maîtrisée. Dans un marché concurrentiel, l’ambition affichée est claire: proposer une banque de proximité, inclusive, agile, qui parle aux PME comme aux grandes entreprises. BANGE ne veut pas seulement occuper un segment de marché, mais contribuer à structurer un écosystème autour des besoins locaux, en misant sur des solutions adaptées et une gouvernance décentralisée. Ce numéro est une invitation à observer le secteur financier non plus comme un simple intermédiaire, mais comme un acteur de transformation à part entière. Car derrière les bilans, les taux de croissance ou les opérations boursières, ce sont des logiques de construction qui se jouent: construire la confiance, construire les marchés, construire les outils d’un développement mieux distribué. Lire le magazine : https://tinyurl.com/yc65ydjt