
AfriScope Media
May 25, 2025 at 06:55 PM
*TRIBUNE CITOYENNE D'ALERTE ET DE CLARIFICATION SUR LE VERDICT DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE ENTRE LE GABON ET LA GUINÉE ÉQUATORIALE : STOP AU MENSONGE D'ÉTAT !*
Depuis la publication de l'arrêt rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) le 19 mai 2025 dans l'affaire opposant le Gabon à la Guinée équatoriale, une vague d'informations erronées, manipulées, voire honteusement instrumentalisées envahit l'espace médiatique, institutionnel et intellectuel au Gabon. Des membres du gouvernement, des analystes dits "spécialisés", des journalistes, et même certains diplomates, se sont livrés à une entreprise de désinformation systématique visant à faire croire que la CIJ aurait redéfini les bornes terrestres entre le Gabon et la Guinée équatoriale sur la base de l'accord colonial de 1900 entre la France et l'Espagne. C'EST FAUX.
Il est temps de rétablir les faits, de dénoncer avec vigueur ce mensonge d’État, et d'éclairer la population gabonaise, les juristes, les étudiants, les décideurs et la communauté internationale.
Le 15 novembre 2016, le Gabon et la Guinée équatoriale ont signé à Genève un compromis par lequel ils acceptaient de soumettre à la Cour internationale de Justice le règlement d'un litige. Le texte du compromis précisait que la CIJ devait se prononcer sur :
- La souveraineté sur les îles Mbanié, Cocotiers et Congas,
- La délimitation de leur frontière maritime,
- Et la délimitation de leur frontière terrestre.
Cependant, comme le stipule l’article 38 du Statut de la CIJ, la Cour ne statue que sur la base des faits, arguments et preuves qui lui sont soumis par les parties. Elle n’exerce pas une mission d’enquête générale.
Dans son arrêt du 19 mai 2025, la CIJ déclare en substance (paragraphe 63) :
"La Cour constate que, si les deux parties ont évoqué la question de la délimitation terrestre, aucun mémoire, aucune présentation orale et aucun élément de preuve ne fournit de fondement suffisant pour déterminer une portion contestée de la frontière terrestre. En conséquence, la Cour limitera sa décision à la souveraineté sur les îles précitées et à la délimitation maritime."
Ce passage est capital. Il signifie que, bien que le compromis prévoyait éventuellement un traitement du volet terrestre, les deux parties ont volontairement omis de présenter des arguments, des cartes, des revendications claires ou des documents historiques permettant à la Cour de trancher ce volet.
Ainsi, la Cour a écarté toute décision sur la frontière terrestre.
Il est exact que dans sa démarche juridique, la CIJ a rappelé l’existence de l’accord de 1900 entre la France et l’Espagne, comme contexte historique de la répartition coloniale. Toutefois, la Cour a utilisé cet accord exclusivement pour évaluer la situation des îles en mer territoriale, où les doutes sur la souveraineté étaient persistants.
Elle ne s’est jamais servie de cet accord pour redéfinir des bornes terrestres, ni pour accorder une portion de territoire à l’un ou l’autre pays. Il n’existe dans le verdict aucune mention d’un changement de statut de villes comme Ebibeyin ou Mongomo.
Face à la défaite du Gabon dans la revendication de souveraineté sur les îles, certains officiels se sont rués dans une campagne de communication mensongère, faisant croire que le verdict aurait aussi validé la rétrocession de portions terrestres au Gabon, comme un lot de consolation.
Ceci est faux, malhonnête et dangereux.
Des diplomates, ministres, conseillers présidentiels, journalistes et analystes sont allés jusqu'à créer une illusion de victoire diplomatique terrestre, alors même que le Gabon n’a pas obtenu la souveraineté sur les îles revendiquées. Cette attitude est non seulement criminelle intellectuellement, mais elle sabote l’avenir de la stratégie juridique du pays.
Nous appelons à :
- La mise en place d’une commission d’enquête nationale sur la stratégie juridique déployée devant la CIJ.
- La démission des diplomates et experts ayant mal préparé le dossier gabonais.
- Un appel à contributions nationales et internationales pour identifier de nouveaux éléments de preuve jamais soumis à la CIJ.
- L'éventuelle préparation d’une nouvelle plainte ou d’une demande de révision de l’arrêt fondée sur des jurisprudences comparables (article 61 du Statut de la CIJ), en respectant les délais prévus.
Il n’existe dans l’arrêt du 19 mai 2025 aucune disposition statuant sur la délimitation terrestre.
La CIJ a agi en conformité avec l’article 38 de son Statut, qui prévoit qu’elle ne juge que ce qui lui est présenté avec des preuves claires, des cartes, des titres, et une délimitation précise du litige.
Les mensonges relayés au Gabon sont une insulte à la science juridique, à la diplomatie, et à la souveraineté nationale.
Il est temps que le Gabon s’asseye, réfléchisse, se regarde dans le miroir, cesse de fuir ses responsabilités et prenne des mesures à la hauteur du défi historique auquel il fait face.
Jean Kevin Ngadi
Analyste politique, libre penseur, observateur des politiques publiques
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