Alors que le Président de la République dispose officiellement de porte-paroles pour s’adresser à la population, ce sont des membres de la société civile qui ont été mandatés pour mener une médiation auprès des habitants déguerpis de Pleine Orety. Une opération qui, sous couvert d’apaisement, ressemble davantage à une tentative de redorer l’image de l’Exécutif, en rejetant la responsabilité sur le l’ancien Premier Ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima. Pourtant, dans une démocratie saine et structurée, la société civile est censée être du côté du peuple, porter ses doléances, défendre ses droits, et non servir de relais officieux à l’Exécutif pour faire passer une pilule aussi amère que l’expulsion de familles entières. La société civile désigne l’ensemble des organisations, groupes et individus qui agissent dans l’espace public en dehors des structures étatiques, gouvernementales et des partis politiques. Elle inclut : - les ONG et associations, - les syndicats, - les mouvements citoyens, - les collectifs communautaires, - les groupes religieux ou coutumiers non affiliés à l’État, - les intellectuels et leaders d’opinion engagés, - les médias indépendants (dans certains cas). La société civile peut intervenir pour désamorcer des tensions, favoriser le dialogue ou la cohésion sociale, sans se substituer aux institutions de l’État. Elle ne doit pas être un outil de propagande de l’État, ni servir de relais déguisé du pouvoir exécutif. Elle ne devrait pas instrumentaliser la souffrance des populations pour des gains politiques ou personnels. Elle doit intervenir comme un contre-pouvoir citoyen. Aujourd’hui, ce glissement de rôle interroge. À croire que, désormais, chacun choisit son camp en fonction des intérêts et des enjeux du moment. Mais alors, dans quelle République sommes-nous en train de basculer si l’Exécutif peut avoir tout le monde dans sa poche ? ————————— 🔔 Rejoignez notre chaîne WhatsApp pour recevoir des informations exclusives en temps réel : https://bit.ly/funnygabon-cw