Camille Driand s’installa dans son canapé, le livre de solfège posé sur ses genoux. La fatigue pesait sur ses paupières, mais elle voulait au moins avancer de quelques pages avant de céder au sommeil. La lampe du salon diffusait une lumière douce, projetant des ombres discrètes sur les partitions imprimées. Elle suivit du doigt les portées, déchiffrant les notes et les rythmes, tentant d’ancrer dans sa mémoire ces règles qui, un jour, deviendraient naturelles. Au bout de quelques minutes, ses pensées commencèrent à dériver. Les noires et les croches semblaient danser sous ses yeux, se transformant presque en une petite mélodie imaginaire. Un bâillement lui échappa. Elle referma doucement le livre, satisfaite d’avoir tenu un peu plus longtemps que prévu. Demain, elle reprendrait là où elle s’était arrêtée. Mais pour l’instant, son corps réclamait du repos.