*OBLIGATION_IMMORALE* *CHAPITRE 30/33* *Quelques heures plus tard* *•• Villa des Roses* *John* Je me suis assoupi après le départ de Jim. Lorsque je me suis réveillé, j'ai trouvé une note sur la table de mon bureau. Je l'ai prise et je me suis mis à la lire. À la fin de la lecture, j'étais dans un profond désarroi. Elle était partie. Je n'avais rien pu faire pour l'en empêcher. Je me suis senti triste et la seconde qui suit, j'ai pris mon portable pour l'appeler. Ça ne passait pas. Elle m'avait bloqué. La situation allait de mal en pire. J'avais perdu le contrôle et dans cette vague de tristesse, j'ai reçu un message de Jim qui m'a déstabilisé au plus haut point. "Félicitations...." L'image attachée au message était très explicite. Comme un fou, je me suis levé pour quitter la villa. * * *[ Une demi heure après.... ]* Je suis sorti du véhicule pour me diriger vers la grande barrière du Manoir Bell. Lorsque je m'apprêtais à entrer, l'un des virgiles m'a bloqué le passage. _ Qu'est-ce que vous faîtes ? Demandé-je en serrant les poings. _ Je suis désolé Monsieur Lewis mais l'accès vous est proscrit dans cette propriété. _ Par qui ? La voix de Ruby s'est élevée au même instant. _ Par moi, John je ne veux plus rien à voir avec toi . J'ai cru avoir été suffisamment claire mais j'ai l'impression que tu ne me prends jamais au sérieux. Cette fois-ci tu le devrais car je ne vais pas retourner dans tes filets. _ Mon amour , il faut qu'on parle. Laisse-moi au moins t'expliquer ce qui s'est passé. _ Il n'ya rien à expliquer. Tu es un être abominable et je regrette le jour où nos chemins se sont croisés. _ Tu ne peux pas dire ça , Ruby ! Elle s'est mise à marcher en direction du manoir. _ Ruby, nous allons être parents ! Crié-je à plein poumons. Elle s'est arrêtée durant un court instant. _ J'ai appris la nouvelle et c'est pour ça que j'ai encore plus envie de me défaire de toi. Mon enfant ne grandira pas avec un père ignoble comme toi. Ses paroles m'ont heurté profondément. _ Je t'ai caché la vérité, je le reconnais mais c'est parce que je n'arrivais pas à t'avouer cela. C'était un accident. Je croyais bien faire en dévoilant toute la vérité à ton père, jamais je n'aurais prédit que les choses allaient se passer ainsi. _ Tu as tué mon père c'est tout ce que je retiens. Elle a disparu sous mes yeux. J'ai ressenti une douleur indescriptible au même instant. Tout était terminé... J'ai tout gâché en croyant bien faire. En essayant de la protéger constamment. À contrecoeur, j'ai quitté le manoir. J'avais besoin de m'exprimer, pour la première fois je voulais me libérer. Je suis allé voir ma grand-mère. Lorsque je suis arrivé quarante minutes plus tard, je l'ai rejoint dans sa chambre. Elle a été surprise de moi voir mais n'a posé aucune question quand elle a vu ma mine. Elle s'est contentée de me prendre dans ses bras. J'ai pleuré comme ce petit garçon à l'époque qui se retrouvait du jour au lendemain sans parents. Cette douleur que j'avais essayé de faire taire est revenue en surface comme une tsunami dévastant tout au passage. Je ne sais pas combien de temps j'ai passé dans ses bras mais quand j'ai réussi à me calmer finalement elle m'a posé une seule question. Elisabeth: Elle a tout découvert n'est-ce-pas ? J'ai hoché la tête. Ma grand-mère savait tout, elle maîtrisait tous les contours de ma vie. Cela ne me surprenait guère. ___ Je savais que ce jour viendrait. Donne-lui du temps mon chéri. Moi: Elle m'a quitté grand-mère, elle veut divorcer. Elisabeth: C'est normal, elle agit sous le coup des émotions mais quand elle se sera calmée elle verra la situation autrement. J'ai secoué la tête. Moi: Non grand-mère, elle est sérieuse. Notre relation est terminée. Elle ne m'a pas répondu et s'est contentée de me prendre dans ses bras. Sa chaleur et sa douceur m'ont apaisé. Elisabeth: J'irai lui parler, ne t'en fais pas. Moi: Merci pour tout grand-mère, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Elle a ri et m'a serré avec vigueur. Mon coeur jadis froid s'est réchauffé sous ses marques d'affection. * *Deux jours plus tard* *•• À l'Hôpital* *Ruby* Le fait de savoir qu'un petit être innocent grandissait en moi ne me laissait pas indifférente. Même si je ne ressentais pas encore ses mouvements dans mon ventre, je savais qu'il était vivant et en bonne santé. C'est pourquoi je me devais de le préserver de toutes les sources négatives en commençant par son père. John avait passé son temps à me mentir au point où j'ai dû arriver à la conclusion que ses mots d'amour étaient aussi des mensonges. Il respirait le faux, j'étais si aveugle à l'époque que je n'avais pas pu le détecter rapidement. Ressasser ces souvenirs m'a fait pleurer. J'ai séché mes larmes en quittant le bureau du médecin. Lorsque je m'apprêtais à emprunter l'ascenseur, quelqu'un m'a interpellé. Je me suis retournée en fouillant la personne du regard. Mes yeux se sont posés sur un homme d'âge mûr. Klaus: Ruby Bell, c'est un plaisir de te rencontrer. Moi: Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas. Il a esquissé un sourire espiègle. Klaus: C'est tout à fait normal, on ne s'est jamais rencontré. Je m'appelle Klaus ... Mon coeur a fait un bond dans ma poitrine et j'ai reculé instinctivement de quelques pas. Face à mon geste son sourire est devenu diabolique. Klaus: Je vois que ma réputation me précède. Laisse-moi deviner, ton cher petit mari t'a parlé de moi. Moi: Je ne sais pas de quoi vous parlez, restez loin de moi ou j'appelle la police. Klaus : Tout doux....je ne te ferais aucun mal. Passe-lui ce message de ma part tu veux bien : Il a quarante heures pour me livrer ma fille, passé ce délai il verra une autre facette de ma personnalité !!! Je me suis mise à trembler . Cet homme était un monstre. Avec le peu de courage qui me restait , je lui ai répondu. Moi: Je ne suis pas son porte parole, dites-lui cela vous-même !!! Une lueur étrange a traversé son regard au même instant. Klaus: Obstinée, j'aime ça ! Tu es le genre de femme qui me rapporterai un max de frics. Il parlait de moi comme si j'étais une marchandise. J'ai eu soudainement pitié de ma demi-soeur, elle avait un père effroyable. Moi: Si vous tentez de me faire du mal, je vais vous faire vivre vos derniers instants ! Il s'est mis à applaudir. Klaus: J'aime ça, garde cet état d'esprit tu en auras besoin. En passant, toutes mes félicitations pour le bébé. J'ai sursauté. Comment était-il au courant ? Moi: Ne vous avisez pas à faire du mal à mon enfant. Klaus: Garde tes menaces ma petite et n'oublie pas de transmettre mon message à ton époux.....enfin si je peux toujours l'appeler ainsi. J'ai crû comprendre que vous n'êtes plus vraiment ensemble. Mon visage a perdu des couleurs au même instant. Dans quoi est-ce qu'il m'avait fourré ? Lorsque les portes de l'ascenseur se sont ouvertes, je me suis glissée à l'intérieur en priant afin qu'il ne me suive pas. .... *Catherine* Depuis mon départ du manoir, je suis abattue. Même si mon défunt époux m'avait légué une maison, celle-ci ne valait rien comparée au Manoir. À chaque fois que je me souvenais de tous les privilèges dont je n'avais plus l'accès, mon coeur s'alourdissait. Je détestais de plus en plus ma belle-fille et à force d'y songer, j'ai commencé à éprouver de petites douleurs à la poitrine qui se sont accentuées au fil des jours. Trouvant cela inquiétant, je me suis rendue ce matin dans une clinique privée très réputée pour rencontrer un médecin. Après consultation, celui-ci m'a recommandé de passer certains examens pour ressortir le diagnostic final. Je l'ai fait et cela m'a pris tout l'après-midi. Quand il a pu obtenir les résultats finalement, il m'a fait asseoir dans son bureau et m'a annoncé une nouvelle désastreuse. _ Vous souffrez d'un œdème pulmonaire ! _ Qu'est-ce que c'est Docteur ? _ Un œdème pulmonaire se produit lorsque du liquide s'accumule dans les poumons. La cause la plus fréquente est une insuffisance ventriculaire gauche. L'insuffisance cardiaque provoque un reflux de sang dans les poumons. Je l'écoutais sans rien assimiler de ses dires. Il l'a remarqué et m'a expliqué de manière plus compréhensible. _ Je vais mourir Docteur ? _ Non, mais on va devoir vous prendre en charge en urgence pour éviter des complications. _ .... J'étais déboussolée. Que se serait t'il passé si je n'avais pas agi rapidement !? J'ai vu ma vie défiler à cet instant précis. Je ne voulais pas mourir, pas comme ça et encore moins maintenant. *À Suivre...* .