
FOCODE Magazine
February 20, 2025 at 07:28 PM
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Ombudsman du Burundi : Quand la vérité dérange le pouvoir
#focodemagazine | 20 Février 2025
L’Ombudsman du Burundi, Aimée Laurentine Kanyana, a récemment jeté l’opprobre sur les journalistes du pays, leur reprochant de ternir l’image du Burundi en relayant des informations jugées trop négatives. Son message ? Les médias devraient plutôt chanter les louanges des « réussites » nationales et éviter de « décrédibiliser » le pays. En somme, un appel déguisé à une presse de complaisance, fidèle porte-voix du gouvernement. Mais depuis quand le rôle du journalisme est-il d’embellir la réalité au lieu de la révéler ? Derrière ce discours faussement patriotique se cache une vérité bien plus inquiétante : le pouvoir a peur de la lumière.
Journalisme ou communication d’État ?
Dans un régime qui se dit démocratique – ou du moins, qui s’en revendique – le rôle du journalisme n’est pas d’encenser les dirigeants, mais bien d’informer avec rigueur et indépendance. Enjoindre la presse à se concentrer uniquement sur des nouvelles « positives », c’est nier sa mission première : celle de relayer la vérité, qu’elle plaise ou non.
L’information n’est pas un outil de marketing politique. Elle appartient au peuple, pas aux gouvernants. Madame Kanyana gagnerait à comprendre qu’un journaliste n’a pas pour vocation de servir de vitrine publicitaire au pouvoir, mais de refléter fidèlement la réalité de son pays, sans filtre ni censure.
Un pouvoir qui craint son propre reflet
En accusant la presse de nuire à l’image du Burundi, Madame l’Ombudsman trahit une inquiétude profonde : celle d’un État qui ne supporte pas d’être mis face à ses propres contradictions. Car si l’on suit son raisonnement, dénoncer la corruption, l’insécurité, la précarité ou le chômage serait un acte de sabotage national.
Mais alors, qu’est-ce qui ternit réellement l’image d’un pays ? Les journalistes qui exposent les dysfonctionnements ou bien les dirigeants qui les laissent prospérer dans l’ombre ?
Les faits sont têtus : la misère ne s’efface pas d’un coup de baguette rhétorique. Les infrastructures défaillantes ne se reconstruisent pas à coups de discours enjoués. La jeunesse sans emploi ne trouvera pas d’opportunités parce que la presse décide de détourner le regard.
Un pays qui va bien n’a pas besoin de forcer ses médias à en faire l’éloge. Il suffit que les faits parlent d’eux-mêmes.
Bâillonner la presse, c’est condamner le pays
https://x.com/FOCODE_/status/1892656709367468504
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