
EuroScope : la chaîne sur l’Europe
February 18, 2025 at 01:40 PM
**PLUS DE 60 % DES EUROPÉENS FAVORABLES À L’USAGE DE L’IA AU TRAVAIL : UN NOUVEAU SONDAGE RÉVÈLE DES ATTENTES ET DES CRAINTES**
Un récent sondage Eurobaromètre, publié le 13 février, révèle que les Européens affichent un **optimisme marqué** quant à l’influence des **technologies numériques*, dont l’**intelligence artificielle*, sur leur emploi, l’économie et la société. Selon cette enquête, **62 %** des personnes interrogées estiment que les robots et l’IA constituent un atout dans le cadre professionnel, tandis que **70 %** jugent qu’ils contribuent à **améliorer la productivité*. Cependant, cet enthousiasme est contrebalancé par une forte préoccupation en matière de **protection de la vie privée** et de **transparence** : **84 %** des sondés réclament une gestion prudente de l’IA pour éviter les dérives, notamment dans les processus de recrutement ou d’évaluation des salariés.
—
**1. Un impact perçu globalement positif sur l’emploi et la qualité de vie**
Le sondage indique qu’au moins la moitié des Européens considèrent l’IA et les outils numériques récents comme ayant un **impact positif** sur plusieurs volets clés :
• **L’emploi** : 66 % des répondants actuellement en poste estiment que l’IA et les robots **facilitent** leur travail quotidien, notamment en automatisant des tâches répétitives ou pénibles.
• **L’économie** : 62 % jugent que ces innovations ont une influence favorable sur la croissance et la compétitivité au sein de l’UE, bien que le chiffre soit légèrement en baisse par rapport à 2017.
• **La société** : 56 % soulignent des retombées positives, en particulier dans le soutien à la recherche, au traitement de données massives et à l’optimisation des transports ou de la logistique.
• **La qualité de vie** : 62 % des répondants pointent la commodité apportée par les applications d’IA au quotidien, telles que la reconnaissance vocale ou les assistants virtuels, même si certains expriment des inquiétudes sur l’isolement social ou la dépendance technologique.
Au plan professionnel, les avis sont partagés mais globalement favorables. Les **tâches répétitives*, souvent décrites comme rébarbatives ou chronophages, peuvent être déléguées à des **systèmes d’automatisation*. Selon l’étude, plus des deux tiers des sondés considèrent que cela leur permet de **gagner du temps** et de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée, telles que la **création de solutions innovantes** ou l’**amélioration des relations clients**.
—
**2. Des craintes récurrentes : disparition d’emplois et atteinte à la cohésion sociale**
En parallèle, le sondage met en lumière **plusieurs interrogations** liées à l’essor de l’IA en milieu de travail :
• **L’emploi** : 66 % des répondants craignent que l’utilisation de l’IA n’entraîne une baisse du nombre total d’emplois, même si ce pourcentage est en recul de 8 points depuis 2017. En outre, 61 % estiment que les robots et l’IA peuvent affecter **négativement** la communication entre collègues.
• **La surveillance** : 63 % des sondés jugent inquiétant le recours à l’IA pour surveiller la productivité et l’activité des employés (temps de connexion, vitesse d’exécution, analyse des comportements), car cela peut menacer la confidentialité et l’autonomie professionnelles.
• **Le recrutement** : L’utilisation d’algorithmes dans le processus d’embauche alarme 57 % des répondants, qui redoutent des **biais** (discrimination, manque de contextualisation) ou une absence de **chaleur humaine** lors de la sélection des CV. De même, 78 % désapprouvent l’idée qu’un employé puisse être **licencié automatiquement** sur la base d’une décision algorithmique.
• **La cohésion sociale** : Plus de la moitié des personnes interrogées pointent un risque de **déshumanisation** du lieu de travail, lorsque les relations interpersonnelles et la collaboration s’en trouvent affaiblies par la dématérialisation et les échanges virtuels.
—
**3. Un besoin de compétences et de formation adéquates**
L’enquête révèle que **70 %** des Européens se considèrent suffisamment formés pour utiliser, dans leur vie quotidienne, des outils numériques et participer à des formations en ligne. Parmi les personnes actuellement en poste, **75 %** estiment posséder un **niveau de compétences** permettant de **faire face** aux changements technologiques au sein de leur entreprise. Ce sentiment d’aisance est toutefois à **nuancer*, car des études récentes montrent qu’environ **45 %** de la population de l’UE ne maîtrise pas les **compétences numériques de base** (exemples : utilisation d’un logiciel bureautique, navigation avancée, sensibilisation à la cybersécurité).
Au-delà des disparités, on note des écarts marqués en fonction :
• **De l’âge** : Les **jeunes** (moins de 35 ans) se disent davantage en confiance que leurs aînés pour naviguer dans un environnement digital complexe.
• **Du niveau d’études** : Les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur ou travaillant dans un secteur technologique se montrent plus confiants dans leur capacité à s’adapter à l’automatisation et aux algorithmes de gestion.
• **Du soutien de l’employeur** : 68 % des salariés estiment que leur entreprise leur fournit des **outils** ou des **formations** adaptés pour s’approprier efficacement les technologies récentes. Toutefois, 28 % jugent que leur organisation ne les accompagne pas assez face aux nouveautés liées à l’IA.
—
**4. Transparence et encadrement juridique : des revendications fortes**
L’étude souligne qu’une **immense majorité** (plus de 80 %) des répondants souhaite voir l’IA et les technologies numériques **encadrées** davantage dans le monde du travail :
• **Protection de la vie privée** : 82 % jugent prioritaire la **limitation** de la collecte et de l’exploitation des données personnelles, surtout dans les applications de surveillance et de gestion algorithmique.
• **Transparence** : 75 % préconisent des **règles plus strictes** sur la communication d’informations aux salariés (ex. droits, critères de décision). Les sondés réclament aussi un droit de regard ou de contestation en cas d’évaluation ou de sanction menée par un système automatisé.
• **Intervention humaine** : 74 % jugent souhaitable d’**interdire** la prise de décision entièrement automatisée, l’humain devant assumer la responsabilité finale des validations ou des licenciements.
• **Participation des représentants** : 77 % considèrent qu’il est crucial d’**impliquer** les employés et leurs délégués dans la phase de conception et d’adoption des outils d’IA, pour s’assurer qu’ils répondent aux besoins réels et respectent l’éthique.
En ce sens, la Directive européenne sur le **travail via les plateformes** ou le **projet d’EU AI Act** illustrent l’effort des institutions pour **protéger les droits fondamentaux** et instaurer un équilibre entre **innovation** et **sécurité**.
—
**5. Information et dialogue : un axe d’amélioration pour les employeurs**
De nombreuses organisations adoptent déjà des systèmes d’analyse de la productivité, de planification ou de **matching** entre compétences et tâches. Cependant, seulement **49 %** des salariés affirment avoir été informés par leur employeur de la façon dont ces technologies sont utilisées, et **18 %** seulement ont reçu des **explications détaillées** (bénéfices, limites et droits associés). Cette situation souligne un **déficit de communication** interne dans les entreprises.
Pour répondre aux aspirations des salariés, les observateurs recommandent :
• **Une démarche de transparence proactive** : Présenter en amont le fonctionnement des algorithmes, leurs finalités et les modalités de recours en cas de désaccord.
• **Des formations ciblées** : Outiller les collaborateurs pour qu’ils comprennent les mécanismes de base et identifient les biais ou dérives éventuels.
• **Un dialogue social renforcé** : Veiller à ce que les représentants du personnel participent à l’évaluation des risques et à la définition de protocoles pour préserver la **qualité de vie au travail**.
—
**Conclusion**
Le sondage Eurobaromètre illustre la **double dynamique** entourant l’essor de l’intelligence artificielle et des technologies numériques en Europe. D’un côté, une large majorité salue les **opportunités** offertes : **gain de productivité**, **amélioration** de la créativité et allègement des tâches rébarbatives. De l’autre, **des inquiétudes** surgissent sur la disparition d’emplois, l’éventuelle déshumanisation des rapports professionnels et le **manque de transparence** en matière de gestion algorithmique.
Face à ces enjeux, les Européens placent leur confiance dans des dispositifs plus élaborés de **régulation** et de **participation** des salariés, insistant sur la **nécessité** de fixer des règles garantissant la **protection de la vie privée** et la **responsabilité humaine** dans les décisions critiques (embauche, évaluation, licenciement). Les conclusions du rapport invitent donc entreprises, institutions et partenaires sociaux à **accélérer la formation**, **communiquer en toute transparence** et **bâtir un cadre éthique** pour l’IA, condition essentielle à l’acceptation durable de l’innovation.
Pour consulter les résultats complets du sondage : **[Lien Eurobaromètre](https://europa.eu/eurobarometer/surveys/detail/3222)**
**#ia #numérique #travail #eurobaromètre #transparence #productivité #vieprivée**