EuroScope : la chaîne sur l’Europe
EuroScope : la chaîne sur l’Europe
March 1, 2025 at 03:41 PM
*FINANCEMENT DE LA DÉFENSE EUROPÉENNE : UN BESOIN DE 250 MILLIARDS D’EUROS PAR AN* Selon une étude publiée le 21 février par les think tanks **Bruegel** et **l’Institut Kiel*, l’Europe devrait engager environ **250 milliards d’euros supplémentaires** par an pour sa défense si les États-Unis réduisaient leur engagement militaire sur le continent. Cette hausse, qui porterait l’effort de 2 % à **3,5 % du PIB** européen, s’accompagnerait du recrutement d’environ **300 000 troupes** additionnelles. Les auteurs insistent sur la nécessité de **mutualiser** et de **coordonner** l’effort au niveau européen afin d’obtenir la masse critique nécessaire à la dissuasion face à la menace russe. ———————————————————————————————— **Une menace russe persistante** L’étude constate que, malgré le coût de la guerre en Ukraine, la Russie a continué d’accroître ses capacités militaires. Les chercheurs estiment à **700 000** le nombre de soldats russes déployés en Ukraine fin 2024, ainsi qu’une forte production d’équipements lourds (chars, véhicules blindés, artillerie, drones). Dans ce contexte, la possibilité d’une attaque sur le sol européen demeure crédible. Un éventuel retrait ou désengagement des États-Unis exposerait davantage l’Union, qui compte actuellement sur plus de **300 000** soldats américains stationnés ou mobilisables en Europe pour compléter ses propres forces. ———————————————————————————————— **Un effort budgétaire majeur** Les dépenses militaires européennes tournent autour de **2 % du PIB*. Passer à **3,5 %** impliquerait un surcroît annuel de **250 milliards d’euros**, ce qui représenterait une marche considérable pour la plupart des États membres. Les auteurs soulignent que l’effort supplémentaire devrait être partagé entre : - Des contributions nationales plus élevées, - Un budget européen de défense renforcé, - Un recours partiel à la **dette** pour financer la moitié de cet effort (sur une période de cinq ans, par exemple). Ils évoquent aussi les **gains d’échelle** que pourrait apporter une politique d’achats groupés (chars, artillerie, drones, systèmes de défense aérienne) et la nécessité d’allouer des ressources à la recherche, à la production et au stockage de munitions. ———————————————————————————————— **Des objectifs chiffrés ambitieux** Les auteurs estiment qu’il faudrait aligner les forces européennes sur la capacité de combat qu’apportent actuellement les 300 000 militaires américains en cas de crise. Cela inclut : - Environ **1 400 chars**, **2 000 véhicules** de combat d’infanterie et **700 pièces d’artillerie** pour générer une force crédible, - Un effort accru en matière de **missiles**, de drones (2 000 munitions vagabondes par an) et de renseignement, - Des structures de **commandement unifiées** pour pallier la fragmentation actuelle de 29 armées nationales, - Une montée rapide des effectifs (300 000 recrutements), avec des formations adaptées au **haut du spectre**. ———————————————————————————————— **Conclusion** L’étude Bruegel–Institut Kiel dresse un constat d’urgence : pour remplacer le soutien américain en Europe, il est crucial d’élever les capacités européennes à un niveau dissuasif face à la Russie. Cela implique un **choc budgétaire** de l’ordre de **250 milliards d’euros** par an, une harmonisation des achats de défense à l’échelle du continent et une stratégie de financement qui combine contributions nationales et budget communautaire. La faisabilité d’une telle ambition repose sur la volonté politique et la capacité des États membres à coordonner efficacement leurs efforts, dans le but de bâtir une **autonomie stratégique européenne** à la hauteur des défis sécuritaires actuels. Lire l’étude complète : **[Lien](https://www.bruegel.org/analysis/defending-europe-without-us-first-estimates-what-needed)** #défenseeuropéenne #bruegel #institutkiel #sécurité #autonomiestratégique #euroscope

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