
Haïdara Mohamed Ibrahim
February 5, 2025 at 09:19 PM
Lettre ouverte à Son Excellence, Monsieur le Président du CNSP, Président de la République du Niger, le Général Abdourahamane Tiani
Objet : Cri de détresse des enseignants contractuels face à la précarité et à l’injustice professionnelle
Excellence,
Permettez-moi, en tant qu’enseignant contractuel, de vous adresser cette lettre avec tout le respect dû à votre haute fonction et à votre engagement pour le Niger. Aujourd’hui, je prends la plume non seulement en mon nom, mais aussi au nom de milliers d’enseignants contractuels du pays qui, malgré leur détermination à former la jeunesse nigérienne, vivent dans une précarité grandissante et une injustice criante.
Depuis des années, nous, enseignants contractuels, sommes confrontés à des conditions de vie et de travail extrêmement difficiles. Nos pécules, insuffisants et souvent payés avec retard, ne nous permettent pas de vivre dignement ni de subvenir aux besoins de nos familles. Malgré notre engagement à instruire et à encadrer les générations futures, nous sommes maintenus dans un statut précaire qui nous prive de toute sécurité de l’emploi et d’avantages sociaux essentiels, tels que l’assurance maladie, la retraite et les perspectives d’évolution professionnelle.
Excellence,
Il est douloureux de constater que notre travail, pourtant fondamental pour l’avenir du pays, est relégué au second plan. L’enseignant contractuel est souvent victime d’injustices professionnelles : absence de titularisation après plusieurs années de service, discrimination salariale par rapport à nos collègues fonctionnaires, et manque de reconnaissance de notre engagement. Nous servons avec dévouement, parfois dans des zones reculées et dans des conditions difficiles, mais nous sommes toujours considérés comme une main-d’œuvre temporaire, interchangeable et négligeable.
Nous avons vu, avec espoir, les actions engagées par votre leadership en faveur de la souveraineté et du développement du Niger. C’est pourquoi nous vous interpellons aujourd’hui avec l’espoir que notre cri de détresse sera entendu. Excellence, nous demandons :
1. La revalorisation de notre statut afin d’accorder aux enseignants contractuels les mêmes droits et avantages que les fonctionnaires, notamment en matière de salaires, de sécurité sociale et de perspectives de carrière.
2. L’amélioration de nos conditions de travail, en garantissant le paiement régulier et à temps de nos pécules et en mettant en place des mécanismes de soutien adaptés à notre métier.
3. L’ouverture d’un dialogue sincère avec les représentants des enseignants contractuels afin de trouver des solutions durables à notre situation.
Nous croyons en votre engagement à faire du Niger un pays juste et prospère. Mais cela ne pourra se faire sans un système éducatif fort et valorisé. Or, un système éducatif ne peut être fort si ceux qui le portent, les enseignants, sont abandonnés à la précarité.
Excellence,
Notre patience a des limites, mais notre engagement demeure. Nous ne demandons ni privilèges ni faveurs, seulement la reconnaissance légitime de notre travail et la justice sociale que mérite tout citoyen nigérien.
Dans l’attente d’une réponse favorable et d’actions concrètes, nous restons debout, en espérant que notre voix sera entendue.
Veuillez agréer, Excellence, l’expression de mon profond respect et de ma considération distinguée.
HAÏDARA MOHAMED IBRAHIM
Enseignant contractuel au Niger
❤️
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