
Las Manti !
February 16, 2025 at 11:15 PM
"Les Antillais ne veulent pas travailler." "Ils vivent des aides." "Ici, c’est plus la fête que le boulot." Ces idées reçues circulent partout : dans les médias, dans les discours patronaux, et même parmi nous. Mais d’où viennent-elles ? Pourquoi persistent-elles ? Et surtout, à qui profitent-elles ?
Pendant des siècles, les Noirs ont été forcés de travailler comme des machines. En 1848, enfin libres, ils ont voulu choisir leurs conditions. Refuser l’exploitation n’était pas de la paresse, c’était un acte de dignité. Les colons ont refusé cette réalité. Plutôt que d’admettre leur droit à un travail juste, ils ont imposé un mensonge : les Noirs seraient naturellement paresseux. Pour ancrer ce récit, ils ont fait venir des travailleurs indiens, insinuant que si eux travaillaient, c’est que les Africains affranchis refusaient l’effort. Une manipulation pour discréditer et mieux dominer.
Ce cliché n’a pas disparu. Il justifie les inégalités, maintient l’exploitation et les abus pour véhiculer l’idée d’une infériorité noire. Il est tellement répété que certains finissent par y croire eux-mêmes.
On nous répète aussi que "les Antillais vivent des aides". Pourtant, ces aides existent partout en France. Le chômage n’a rien à voir avec la paresse. Il est le résultat d’un modèle économique verrouillé où l’initiative locale est freinée, l’importation privilégiée, l’accès au foncier bloqué.
On entend : Les Antillais adorent faire la fête, donc ils ne travaillent pas." Oui, on aime fêter.. Mais qui a décrété qu’aimer la fête et être travailleur étaient incompatibles ?
La réalité est toute autre. Combien de Martiniquais cumulent plusieurs emplois pour survivre ? Combien travaillent la journée et montent leur business le soir ou le week-end ? Combien créent leur propre emploi au lieu d’attendre qu’on leur en donne un ? Le cliché du fainéant s’effondre devant les faits.
La Martinique n’a jamais autant entrepris. Partout, une nouvelle génération refuse le modèle figé et crée ses propres opportunités. Agriculture, numérique, artisanat, restauration, culture… Ils innovent, s’organisent, travaillent dur.
En créant https://www.instagram.com/fosmatinik?igsh=MXdqdmRrZDU4b3dmNg==
…nous avons découvert chaque jour des Martiniquais qui se battent, prennent des risques et construisent l’avenir. Ils ne sont ni fainéants ni assistés. Ils sont déterminés.
Il est temps de briser ce mythe, hérité d’un passé oppressif. Il est temps de redonner au travail antillais sa vraie valeur : celle de ceux qui se lèvent tôt, qui créent, qui avancent, qui tiennent bon malgré les obstacles.
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