Actualités Brûlantes du Sahel
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January 31, 2025 at 12:53 PM
AES: Exit CEDEAO ou une bêtise de trop de dirigeants obtus et exempts de toute légitimité. Ainsi donc, ont-ils joint l'acte au chantage, ont-ils osé franchir le rubicon, la dernière expression utilisée pour illustrer une entreprise à hauts risques et aux conséquences imprévisibles, à l'image du geste malencontreux de Jules César qui, en l'an 49 avant Jésus Christ, franchit le fleuve rubicon afin d’étendre ses conquêtes, ce en enfreignant tous les accords et en transgressant tous les interdits. Ils, ce sont les putschistes de l’AES qui ont pris la décision irréfléchie, pleine d'inconvénients, pour leurs peuples de considérer que la rupture annoncée avec la CEDEAO était irréversible et a surtout un caractère définitif. Ce 28 janvier 2025, le divorce avec l'organisation sous-régionale a été officialisé, tambour battant, dans les trois pays de L'AES même si l'un d'entre eux, le Mali qui peine à mobiliser maintenant pour des causes démagogiques, a fait moins de bruits, en s'abstenant d'exciter la fibre populaire comme chaque fois qu'il y'a eu besoin de montrer qu'il y'a une adhésion forte à des actions insolites et malencontreuses. Les juntes du Mali, du Burkina et du Niger ne regardent pas autour d'elles et ne voient pas que la CEDEAO marche bien et est très convoitée. Elles claquent la porte de l'instance régionale au moment où d'autres et non des moindres essaient de l'intégrer afin d'accéder aux formidables opportunités qu'elle offre. La Mauritanie qui avait rompu avec la CEDEAO il y'a de cela quelques années sollicite avec insistance sa réintégration. Le Maroc et la Tunisie qui mesurent l'intérêt de rejoindre la famille de la CEDEAO ont formulé une demande d'adhésion avec l'espoir que leur candidature prospérera rapidement. A défaut d'une intégration immédiate, les deux pays, aspirent à un statut d'observateur en attendant d'être formellement admis. Les dirigeants de l'AES ont eu la possibilité de réexaminer leurs positions car les chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO leur ont accordé un délai de grâce d'un an pour revenir à de meilleurs sentiments. Jusqu'au bout, la chance a été laissée au dialogue et l'espoir d'arriver à un compromis a été entretenu et privilégié. Les juntes Burkinabé, nigérienne et malienne avaient cédé à l'émotion et avaient agi sous l'effet de la colère. L'on a pensé que le temps allait contribuer à calmer le jeu et estomper les passions. Les juntes n'ont pas décoléré, au contraire, ont répondu à la main tendue par une escalade verbale et des actes de defiance à répétition. Les sanctions de la CEDEAO pour exiger un retour diligent à l'ordre constitutionnel et le respect des droits humains qui n'ont pas d'ailleurs été appliquées à la lettre ni dans une rigueur absolue et n'ont duré que le temps d'un feu de paille, (à compter du 15 décembre 2023, il n'y avait plus d'embargo sans aucune contrepartie ), ont été le prétexte pour les putschistes d'aller à la décision extrême de quitter la CEDEAO. On le sait depuis toujours, la colère est mauvaise conseillère. Les dirigeants de l"AES, très bornés et qui ont un égo surdimensionné, n'ont rien à faire des vœux et aspirations de leurs peuples ni se préoccupent de leurs malheurs. Ils n'ont pas écouté ni entendu les supplications et complaintes de leurs concitoyens ni voulu prêter attention aux conseils et recommandations des personnes avisées et éclairées, ni daigné se référer aux saintes écritures. Piqués, mortellement, par le syndrome d'hubris, ils se laissent guider par leurs instincts et succombent à la mauvaise influence de laudateurs et courtisans véreux qui se font appeler, "panafricanistes " . Kemi Séba, Alain Foka, Nathalie Yamb et d'autres brasseurs de vents et marchands d'illusions ont la prétention d'être la voix des peuples africains, s'improvisent idéologues et maîtres à penser de putschistes, en mal de reconnaissance et de légitimité. Ces énergumènes ne dirigent aucun Etat, ne décident de la vie d'aucun citoyen du monde. Ils peuvent débiter sans conséquences pour personne leurs âneries. En revanche les putschistes retiennent en otage des pays, hypothèquent le destin des peuples qu'ils exploitent. Leurs décisions nuisent à des vies, pénalisent des peuples. C'est pourquoi, ils ne peuvent pas tout se permettre ou se laisser abuser par des oiseaux de mauvais augure. Allah, loué, soit-il, lui-même, met en garde contre les mauvaises fréquentations à travers la sourate 49 verset 6 : "si un homme vicieux vient à vous avec une proposition, examinez-la avec attention de peur que vous nuisiez par ignorance à un peuple et que vous regrettiez alors ce que vous avez fait." Les populations de L"AES ont des raisons de s'inquièter et s'émouvoir, de lancer un cri d'alarme , car il n'y aucun avantage pour elles à sortir de la CEDEAO par le fait de leurs dirigeants qui ont la folie de grandeur. Par contre, des désagréments, il n'en manque pas et pour certains d'entre eux, c'est dans l'immédiateté. La liste est longue: - Les citoyens de l'AES, désireux de se rendre dans certains pays de la CEDEAO, devront désormais avoir un visa en bonne et due forme dans leurs passeports. Ce qui risque de leur compliquer la vie à cause de la bureaucratie très lourde. A cela, il faut ajouter, d'autres complications: par exemple, la faible représentation diplomatique des pays de L'AES dans les États de la CEDEAO. Il y aura donc des difficultés à décrocher le sésame du visa. - Les ressortissants de L'AES du reste très nombreux dans les pays encore membres de la CEDEAO seront soumis à l'obtention d'une carte de séjour dont le prix reste à la discrétion de chaque pays d'accueil. En Côte d’Ivoire par exemple il faut débourser 300.000 francs CFA. - La carte brune de la CEDEAO ne sera plus valable pour les citoyens en provenance de pays de l'AES. Ces derniers devront réassurer leurs véhicules chaque fois qu'ils auront à franchir la frontière d'un Etat de la CEDEAO. - Les importations émanant de la CEDEAO seront considérées dans les pays de l'AES comme provenant d'un pays étranger. En conséquence, elles seront taxées au taux le plus élevé. Dés lors, il y aura un renchérissement des prix des produits pour les consommateurs qui souffrent déjà d'une hausse indue consécutive à la fermeture des frontières du Niger avec le Bénin voisin. - L'accès aux financements de la Banque régionale de la CEDEAO ne sera plus possible pour les pays de l'AES. De même, de nombreux projets en cours ou en discussion seront purement et simplement arrêtés ou annulés. - Les transactions financières des pays de l'AES ne seront plus couvertes par le GIABA, un organe de la CEDEAO dédié à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorrisme. Ce qui va affecter les transferts des capitaux et ralentir et freiner les investissements privés directs de partenaires potentiels. - Les pays de l'AES, s'auto-excluent de fait de tous les projets régionaux non sans répercussions fâcheuses sur leurs processus endogènes de développement: monnaie commune, interconnexion électrique, marché commun de l'électricité, projets et programmes routiers transfrontaliers, politique agricole commune, sécurité et défense intégrées, politique manière communautaire, entraide judiciaire, coopération policière, fichier d'identification unique ou WURI, compétitions sportives et rencontres culturelles, stratégies communautaires de santé à travers l’OAAS..., le préjudice lié aux acquis remis en cause est incalculable. - Les pays de L'AES s'excluent, d'office, du schéma d'intégration du continent africain dans le cadre de l'agenda 2063 de l'union africaine qui est adossé aux organisations sous-régionales comme la CEDEAO pour mettre en oeuvre ses programmes, plans et projets. - Les bureaux CEDEAO et les sièges des démembrements dans les pays de l'AES seront fermés. Le personnel local sera remercié à un moment où trouver un emploi relève de la gageure. - Il sera mis fin aux contrats des fonctionnaires de la CEDEAO ressortissants de l'AES. Les lettres de préavis de licenciement ont été déjà adressées à tous les concernés. - Les citoyens de l'AES ne pourront plus bénéficier du soutien de la CEDEAO pour postuler aux emplois disponibles dans les instances comme l'union africaine ou les nations-unies. Tel le malade qui casse le thermomètre pour faire baisser la fièvre, les putschistes de l'AES nourrissent l'illusion que leur départ fracassant de la CEDEAO les dispensera de rendre des comptes à leurs peuples et à la communauté internationale à propos d'un retour rapide et inconditionnel à l'ordre constitutionnel et démocratique, de l'organisation d'élections transparentes et équitables à l'issue desquelles le pouvoir usurpé sera transféré régulièrement à un régime civil issu des urnes. Dans les pays de l'AES, on veut vivre en vase clos afin de pouvoir s'affranchir, systématiquement, de la bonne gouvernance démocratique et économique et du respect des droits humains, des exigences souvent rappelés et prônées aussi par la CEDEAO dont c'est la raison d'être. Seulement, il n'y a pas que l'organisation sous-régionale vouée aux gémonies qui tient à tout cela, mordicus. Qu'en serait-il d'autres institutions qui ont les mêmes exigences que la CEDEAO, décriée? Que feront les putschistes des dispositions des traités, conventions et protocoles de l'union africaine, des Nations-unies dûment signés par tous les États, sans exception y compris de l'AES? Les dissidents, dans leurs différentes ordonnances, ne se disent-ils pas prêts à respecter le droit international et les normes universelles? Envisagent-ils de quitter partout où ils pourraient être interpellés et rappelés à l'ordre, pour ne pas avoir à subir des contraintes et des pressions encore pour le respect de principes et valeurs foulés aux pieds ? En tout état de cause, décision, la unilatérale et absurde des putschistes de l'AES de tourner le dos à la CEDEAO est une tempête dans un verre d'eau. Il n'y a rien à gagner mais tout à perdre. Tout ça pour ça, pourrait-on s'exclamer avec dépit et colère. L'on peut comprendre le désarroi des citoyens auxquels on impose un saut dans l'inconnu et que l'on n'arrête pas d'entraîner dans des aventures périlleuses. La faute à tous ceux qui observent sans rien dire, subissent sans protester. La tyrannie se nourrit de la peur et du silence, prospère dans la lâcheté et l'indifférence. Les putschistes tomberont lorsque la résistance va s'organiser et la saturation va exploser. Samir Moussa 📢 Suivez les Actualités Brûlantes du Sahel! 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