Actualités Brûlantes du Sahel
February 3, 2025 at 10:45 AM
Niger:
Zakary Yacouba, alias Yaou Sagha: Prête-nom et bras financier d'une junte cleptomane, cupide et pillarde.
Le coup d'Etat de juillet 2023 au Niger, n'a rien à voir avec tous les arguments avancés pour anoblir une entreprise criminelle: sursaut patriotique, préoccupations sécuritaires, redressement économique, réajustement démocratique, reconquête d'une souveraineté perdue...
En réalité, c'est une OPA qui a été lancée sur le Niger pour en faire la chasse gardée d'une pègre militaire et la vache laitière d'une race très rare de délinquants de grand chemin. On n'est plus dans un Etat mais dans une enclave livrée à des bandes organisées qui profitent de la confusion et du désordre ambiants pour piller les ressources nationales et vider les caisses publiques. La junte nigerienne a choisi, délibérément, d'être au service de groupes d'intérêts mafieux, constitués en un véritable syndicat du crime qui a fait main basse sur le Niger au profit d'une élite civilo-militaire corrompue et insatiable. A la tête de cette nébuleuse, des hommes de paille avec des courroies de transmission choisis par les généraux affairistes qui tirent les ficelles sans peur d'apparaître ni aucune pudeur d’attirer l'attention sur leur prédation et d'en mesurer toute l'ampleur et les ramifications.
L'un des rouages essentiels de la machine criminelle est un homme rélégué au second plan, réputé être un délinquant invétéré, dont le nom revient sans cesse dans toutes les affaires louches de la junte militaire: il s'agit bel et bien de Zakary Yacouba alias Yaou Sagha. Ce sombre personnage romanesque, épinglé déjà pour ses innombrables escroqueries foncières a réussi à devenir aujourd'hui, la pièce maîtresse, du pillage en règle du Niger dont le régime du CNSP se rend coupable.
Yaou Sagha a un casier très chargé et un passé judiciaire qui ne plaident guère en sa faveur. En 2014, il avait été écroué à la suite d'une pléthore de plaintes contre lui notamment pour des malversations financières, à cause aussi des ventes de terrains fictifs, de fabrication de faux titres fonciers, et d'une série d'opérations d'arnaques. Son dossier comportant de lourdes charges a traîné dans les couloirs, est resté lettre morte. Il est passé entre les mailles des filets de la justice qui aura fini par le gratifier d'une liberté provisoire acquise dans des conditions qui alimentent encore une suspicion légitime. L'affaire pendante devant les juridictions n'a pas été jugée à ce jour pour des raisons que l'on ignore. Mystère et boule de gomme.
Depuis des années, Yaou Sagha s'illustre tristement dans l'escroquerie immobilière. Il s'est spécialisé dans la vente frauduleuse de terrains aux Nigeriens qui sont nombreux à avoir été abusé par lui. La dernière transaction douteuse en date concerne la vente de terrains fictifs à des agents de la Garde nationale et de la Gendarmerie. En réalité, c'est un scandale de corruption dans lequel le corrompu n'est autre que le nouveau chef de la garde républicaine, le colonel Sidien. En Août 2024, la rumeur persistante de l'arrestation du " prometteur immobilier "malhonnête et infréquentale" avait fait grand bruit dans la cité car ayant entretenu l'illusion que la junte est résolument engagée à lutter contre la corruption et à mettre fin à l'impunité. Ce n'était qu'une mise en scène grotesque et une manœuvre de diversion pure et simple. Yaou Sagha n'a jamais été réellement inquiété. Il n'a pas été en prison ni n'a été convoqué par la justice pour répondre de tous ses forfaits.
Au contraire, il semble jouir d'une forte protection qui le met à l'abri des plaintes de ses victimes. L'immunité lui est garantie afin qu'il serve les intérêts de ses bienfaiteurs et protecteurs jonchés au sommet de l'Etat et disposant d'immenses pouvoirs dans le pays. Pendant que l'opinion speculait à propos de son arrestation qu'elle appelle de tous ses vœux, lui, est dans les bonnes grâces des nouveaux maîtres du Niger, en particulier, les généraux qui lui ont confié leurs affaires et comptent sur lui pour assurer leurs arrières et faire fortune.
Yaou Sagha a quand même subi une forte pression afin de s'acquitter de ses obligations vis-à-vis d'un des chefs de la mafia, le colonel Sidien, commandant de la garde républicaine. Un contentieux de 40 million de francs CFA opposait les deux hommes. Il a été sommé d’éponger l’ardoise. Le sieur Saou Sagha avait voulu ruser avec le colonel en ne lui remboursant que 5 millions. Il a voulu gagner du temps et laisser traîner les choses dans l'espoir qu'il n'aura plus aucun autre montant à payer surtout qu'il bénéficie de la couverture du Général Tiani qui dirige la junte au pouvoir et de celle aussi du Général Modi, le ministre de la défense nationale. C'était sans compter sur la détermination du Chef de la garde républicaine qui entendait être rétabli dans ses droits.
Le colonel Sidien a recouru à l'arbitrage des parrains qui, ont sommé Yaou Sagha de solder, sans délai, le reliquat de 35 millions dû à leur frère d'armes en laissant croire que leur protégé avait été interpellé, dans la foulée. Il ne faut pas croire que Yaou Sagha est à la marge du régime militaire et n'est qu'un faire-valoir. Il a acquis des galons au point qu'il est un pilier central de l'ingénierie de corruption du CNSP. Il fait du portage d'actions pour les généraux véreux en même temps qu'il est devenu leur gestionnaire d'affaires, par excellence. C'est par lui que passent ou transitent toutes les opérations suspectes. C'est lui qui veille aux investissements occultes et coordone les transactions douteuses des plus hauts dignitaires de la junte.
Mohamed Toumba, ministre de l'intérieur a confié à Yaou Sagha la supervision des travaux de construction d'un immeuble en plein cœur de Niamey dans une rue perpendiculaire à la Primature. Un projet immobilier, d'apparence, comme un autre, mais qui, dans le fond, est une opération de blanchiment, de la pire espèce. Le futur immeuble est officiellement attribué à Yaou Sagha alors qu'il fait partie du patrimoine personnel de Toumba qui voudrait dissimuler son enrichissement rapide et spectaculaire. Le ministre de l'intérieur a accordé à son doublon plus de 8 milliards de fcfa de marchés, sujets à caution. Une bonne partie des fonds débloqués, a été transférée aux États-Unis et au Canada pour l'acquisition de biens immobiliers. Le ministre, comme récompense, a eu droit à une villa luxueuse dans le rayon du Ministère des affaires étrangères. Quant au directeur général des ressources de Mohamed Toumba, il a reçu un véhicule flambant neuf et une enveloppe avec un montant conséquent.
Yaou Sagha est aussi dans le giron du Ministre des transports et de l’équipement, le colonel Salissou Mahamane Salissou, un autre acteur clé dans le pillage institutionnalisé par le CNSP très peu regardant sur la bonne gouvernance. Le ministre a brassé une fortune colossale sous la junte militaire en octroyant à Yaou Sagha des contrats et marchés publics peu orthodoxes, en particulier, dans le secteur des BTP.
S'il ratisse large, l'intermédiaire sulfureux, prospère davantage auprès du Général Abderrahmane Tiani et de son ministre de la défense, le Général Salifou Modi qui se fient à lui et ont énormément recours à ses précieux services. Le tandem qui se partage aujourd'hui le Niger utilise comme paravent Yaou Sagha dans ses investissements occultes et détournements massifs des deniers publics. C'est lui qui s'occupe des transactions immobilières de l'épouse de Tiani pour laquelle il a acquis un appartement à Dubai. C'est encore le même qui, sous recommandation, a contracté des prêts de plusieurs milliards auprès de la BAGRI sans conditions préalables ni garanties de remboursement.
Au moment où les Nigériens souffrent de l'effondrement du système bancaire, les épargants peinent à retirer de leurs comptes leur propre argent, les entreprises locales sont au bord de l'asphyxie, Yaou Sagha et ses comparses vident impunément les caisses des banques publiques.
Au four et au moulin, l'homme de main de la junte ne manque aucune occasion de s'enrichir indûment. Il a bénéficié d'un contrat d'armement de la part des gouvernants, dans l'opacité totale, même s'il n'a aucune référence dans le domaine. Lui, l'as de la filouterie immobilière, qui n'a pas d'expertise militaire, se voit confier un marché de fourniture d'équipements destinés aux forces de défense. Sans surprise, l'argent déboursé a disparu dans la nature, aucune livraison d'armes ni d'équipements n'a été effectuée. Dés lors, l'on comprend mieux les raisons du sous-équipement et des difficultés logistiques des troupes malgré les montants astronomiques dédiés à l'effort de guerre.
Incapable de satisfaire les commandes encore moins de retourner l'argent perçu au trésor public, Yaou Sagha fait croire à ses protecteurs qu’il est en ce moment à Dubai où il serait allé pour honorer son contrat et peut-être aussi rassurer le ministre de l'intérieur qui le cornaque. En vérité il se trouve aux États Unis où il séjourne discrètement sans en avoir informé personne. Mohamed Toumba, lui rentre à peine d'un voyage médical à Istanbul. Il n'est pas exclu que le partenaire de la junte soit à la recherche d'une terre d'asile où il pourrait échapper à toute poursuite et se prémunir contre des ennuis en attendant que la junte ne débarrasse le plancher, dans un avenir proche, vouée à disparaître.
Pendant que le Niger sombre, Yaou Sagha, lui, mène une vie ostentatoire de débauche, de luxure et de libertinage. L'argent qu'il a glané, çà et là grâce à ses liens étroits avec les putschistes nigeriens, est dépensé dans des mondanités et des plaisirs orgiaques. Ce sont des milliards de fcfa qui partent ainsi en fumée dans des dépenses somptuaires, disparaissent aussi dans les alcôves. Yaou, l'épicurien, delie facilement le cordon de la bourse pour entretenir son harem et combler sa libido. Il est un pourvoyeur de fonds pour la gent féminine qu'il inonde de cadeaux royaux: villas, voitures de luxe, bijoux hors de prix. L'argent facile obtenu sur le dos du contribuable est redistribué, à tout va, aux conquêtes féminines pour s'attirer leurs faveurs.
Le peuple nigerien, le dindon de la farce, pendant ce temps, se débat dans les difficultés inextricables de la survie quotidienne et d'une misère subite, créée, et entrtetenue volontairement: coupures d'électricité interminables, hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires de première nécessité, crise sanitaire, délabrement du système éducatif, dysfonctionnements dans le service public.
Yaou Sagha n'est pas isolé dans le crime. Il fait partie d'un système de prédation qui pille le Niger, s'approrie ses richesses, de connivence avec une junte satanique et cynique.
La collusion avec la BAGRI: une banque transformée en une tirelire de la mafia au pouvoir.
Une planche à billets a été actionnée à travers Yaou Sagha qui a ouvert les caveaux de la BAGRI à la junte pour satisfaire ses appetits. L'argent coule à flot avec l'alibi de prêts qui ont peu de chances d'être recouvrés, accordés dans le vide.
A la date du 08 août 2024, quatre comptes bancaires ont été ouverts et enregistrés à son nom ou sous la bannière de ses sociétés. Les engagements cumulés se chiffrent à 6.004.948.100 cfa.
Les comptes frauduleux de Yaou Sagha:
- Compte numéro 20104950002-SAGA IMMOBILIÈRE: 3.189.409.891 fcfa, d'engagements avec un prêt frauduleux de 2,5 milliards accordé en février 2024.
- compte No 20783570003 KALZAK: 1.901.754.205 cfa, déclassé en créances douteuses en 2023, avec 468 millions fcfa retirés en 2024.
- compte No 20923460003 IMMO ZAK: 771.360.248 fcfa, sans aucune garantie de remboursement.
- compte No 2080073007 AGENCE IMMOBILIÈRE KIY: 142.423.756 fcfa, également sans garantie
Ces différents comptes ont été dissimulés par celui qui était le Directeur général de la BAGRI, Mahamadou Amadou Maiga avec la complicité du conseil d'administration de l'établissement bancaire, lorsqu'il a été fait état de l'arrestation de Yaou Sagha.
L'ancien directeur général a agi ainsi suivant les instructions directes du ministre adjoint des finances qui a autorisé plusieurs virements du trésor sur les différents comptes de Yaou. Une inspection des finances ou un audit pourrait retracer tous les payements effectués à un moment où le pays était en crise de liquidités.
Le Niger, dans l'ensemble croule sous le poids de la sécheresse financière qui le frappe. Yaou Sagha et sa bande de la junte, pour leur part, baignent dans l'opulence dans l'oasis de prospérité qu'ils se sont aménagés dans un désert de misères. Les prêts détournés et le pactole dérobé du trésor public ont servi à l'achat de biens immobiliers à Dubai, au Canada, aux États-Unis et dans d'autres pays. Les dépenses militaires fictives ont aussi servi à cela.
Des fonds destinés à la Gendarmerie nationale n'ont pas été épargnés par l'âpreté du gain:
- un chèque de 10 millions CFA destinés à la gendarmerie a été encaissé par inoussa Yacouba Bissala, un intermédiaire douteux.
- un autre chèque de 10 millions fcfa émis pour financer une fête a été encaissé par Yaye Zakou Soumana avant d'être déposé aussitôt sur un autre compte appartenant à Issoufou Boubacar.
Ces sommes d'argent sont perçues par des personnes qui sont affiliées aux hiérarques militaires et leur servent des relais ou de porte-faix. Une collusion d'intérêts mesquins qui déshonorent l'uniforme et la classe dirigeante.
Dans un régime qui assure l'impunité à tous, les détournements deviennent un sport national. En dernier ressort, c'est le peuple qui aura à pâtir le plus de la cleptokratie et du pillage organisé des ressources publiques, car l'argent réservé aux services sociaux de base, au bien être commun ira dans les poches d'individus, prendra la direction de comptes personnels des dirigeants.
Depuis le coup d'Etat de juillet 2023, le Niger est pris en otage par des diables en treillis qui ont fait du bradage des richesses nationales leur marque déposée. Les scandales financiers se succèdent à un rythme infernal. Des prêts frauduleux sont accordés aux proches et amis du pouvoir ainsi que des contrats et marchés fantaisistes. Les généraux et leurs familles sont engagés dans une course folle à l'enrichissement illicite et à l'accumulation des biens. Sous le prétexte fallacieux de mener un combat pour la souveraineté et l'indépendance nationale, la junte pille, spolie, détruit tout sur son passage. Tout ce à quoi elle touche devient un malheur. Il ne s'agit plus de problèmes ordinaires et courants de gouvernance, mais, bien d'une mise sous coupe réglée de toute une nation par des hordes barbares et criminelles. L'appareil d'Etat est maintenant un instrument au service du crime organisé et assumé.
L'histoire jugera la junte et tous ses laquais à commencer par Issoufou Mahmadou, le parrain attitré des fossoyeurs du Niger et par qui tous les malheurs sont arrivés
D'ici là, il appartient au peuple nigerien de reprendre en main son destin en refusant la résignation, la soumission à un groupuscule de criminels et de prédateurs.
La liberté est à ce prix, la dignité le commande.
Samir Moussa
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