Niger: Le jeu de dupes de Mahamadou Issoufou, l'homme à deux visages et au double langage. Il y'a ce que Mahamadou Issoufou dit, publiquement, pour se donner une certaine stature, puis, il y'a ce qu'il fait comme manœuvres dans les coulisses, très loin, à l'abri des regards insidcrets. Entre les deux, à savoir, ses paroles et ses actes, il y'a tout un océan. Aussi, serait-il naïf, voire, imprudent de le croire sur parole, sincère, en particulier lorsqu'il prétend condamner le coup d'Etat incongru qui a renversé, en Juillet 2023, son successeur direct, ami de longue date et compagnon de lutte, Mohamed Bazoum. Dans les faits, Mahamadou Issoufou, s'est rallié aux putschistes contre la raison démocratique et renie son passé avec le Président déchu pour pêcher en eaux troubles. Le personnage ambigu, navigue entre la duplicité innée en lui et les calculs politiques mesquins qui guident ses pas et determine ses choix ultimes. En Août 2024, un an à peine après le coup d'Etat qui a entraîné son pays dans la tourmente, Mahamadou Issoufou a adressé une correspondance à la Fondation Mo Ibrahim pour exprimer sa désapprobation. Une prise de position tardive, faite du bout des lèvres, afin de préserver les apparences et se conformer à la règle et au principe. En clair, il répondait à une sollicitation plus qu'il ne défendait une conviction profonde. D'abord, il lui a fallu un an pour se prononcer après avoir soufflé sur le chaud et le froid et ensuite jusqu'à ce jour, il brille par son ambiguïté et un discours indéchiffrable, à demi-teinte. Si Issoufou Mahamadou était opposé au coup d'Etat, sans ambages ni équivoque, comme parfois il voudrait le faire croire, il ne se mettrait pas à la disposition de ceux qui en sont les auteurs, complices et commanditaires. Il ne serait pas allé non plus chercher leur protection et leur bienveillance. Il ne se limiterait pas, en outre, à la lettre qu'il a écrite pour éviter qu'il ne soit déchu de son prix par la fondation qui le lui a attribué, mais, comme à son habitude et par le passé, il serait monté au créneau, aurait entrepris des actions hardies et concrètes pour exiger de rétablir le Président renversé dans ses fonctions, à tout le moins, un retour à l'ordre constitutionnel et démocratique. Mahamadou Issoufou au lieu d'être un rempart pour la démocratie se fait l'avocat du diable. Depuis que le Président Mohamed Bazoum a été destitué, Issoufou ne s'est pas montré compatissant encore moins solidaire. Alors qu'il est séquestré avec son épouse, arbitrairement, son prédécesseur reste de marbre et ne juge pas nécessaire d'entreprendre des démarches ou lancer des appels afin de mettre fin à cette malheureuse situation. Mahamadou Issoufou, ne pense qu'à lui-même et aux siens au détriment de tous et au mépris de toute morale. Alors que le Niger broie du noir, il vaque à ses occupations, tranquillement. Ses bureaux et salons ne désemplissent pas: de midi à minuit, il reçoit en audience des visiteurs venant de tous les horizons. Dans le lot, des adversaires irréductibles de la junte priés par lui de coopérer en réduisant l'ardeur et la violence des critiques, en se montrant plus conciliants et accomodants. Devant ses partisans, Issoufou se lâche plus, en laissant miroiter la perspective de son retour certain à la tête du pays dont il veut persuader les uns et les autres. Ses hommes de l’ombre et relais ont été mis au service de la junte. En effet les principaux communicants et proches collaborateurs d’Issoufou Mahamadou, Amadou Galabi dit "papa la puce" , Daoui Baringaye, Moctar Ahameyad et Gagara, se démènent comme de beaux diables pour défendre la junte militaire et polir son image. Sur instigation de leur mentor et avec ses bénédictions "les Issoufou boys" tentent désespérément d’attaquer ceux qui mettent un point d’honneur à relever et fustiger les dérives d’une junte malfaisante. Amadou Galabi, le chargé de la communication officiel de Issoufou, est le chef d’orchestre de la brigade de défense mobilisée pour les putschistes, celui aussi qui définit les stratégies. Peut-être n’a t-Il pas le choix que de se "mouiller" avec le régime anachronique des militaires, criblé de dettes: il doit la bagatelle somme de 250 millions de francs CFA à la Banque Agricole du Niger ( BAGRI ). Ces lampistes sont à la solde de l’allié principal de la junte, leur patron qui les tient en laisse. Ils appliquent à la lettre sans broncher les directives de Mahamadou Issoufou qui se plaît à tirer les ficelles et se révèle chaque jour l’architecte du dernier coup d’état au Niger, l’alpha et l’oméga de toutes les manœuvres politiques sournoises en cours. L’ancien chef d’état teste ses chances de reprendre la main. Pour qui connaît Mahamadou Issoufou, ce n'est pas qu'un ballon d'essai mais un objectif à atteindre par monts et vaux. Il n'est pas homme à attendre que les choses viennent à lui ou à subir les événements. C'est pourquoi, s'il avait été, peu ou prou, hostile à Tiani et consorts, il ne ferait pas le spectateur passif. Il se serait engagé dans le combat avec toute la vigueur et la détermination qu'on lui connaît, lorsqu'il se mobilise pour une cause ou se fixe un objectif à atteindre. Ce n'est pas l'envie ou la volonté qui lui manque, il n'est juste pas convaincu que le jeu en vaut la chandelle. La fondation Mo Ibrahim qui a attribué à Mahamadou Issoufou son prestigieux prix de bonne gouvernance pour l'année 2021, doit aujourd'hui s'interroger sur la pertinence et l'opportunité de cette distinction, une récompense destinée à honorer un dirigeant démocrate et vertueux ne peut demeurer avec un homme qui, aprés avoir donné des gages dans ce sens, a des relations troubles avec des putschistes et soutient, une junte au pouvoir. Si Mo Ibrahim persiste à garder Mahamadou Issoufou parmi les lauréats de son prix, il s’auto-flagelle et discrédite l'image de sa fondation jusqu'à preuve du contraire digne de respect et d'admiration. Celui que les nigériens ont surnommé T3, à cause de soupçons de corruption qui pèsent sur lui dans une affaire connue sous le vocable "d'Uranium Gate" s'est disqualifié à la face du monde en foulant aux pieds les valeurs démocratiques pour assouvir des ambitions personnelles et égoïstes. La fondation Mo Ibrahim pour la crédibilité de son prix doit s’intéresser à ces enquêtes américaines et françaises dans lesquelles le nom de code de Issoufou Mahamadou "T3" est mentionné, parce que figurant dans des documents internes de la société Helin International, impliquée dans une transaction controversée d’uranium en 2011 entre Areva (rebaptisé Orano) et la société de patrimoine du Niger (SOPAMIN ). Tout compte fait, le rôle pas du tout honorable de Mahamadou Issoufou dans la crise Nigerienne est la preuve accablante qu'il n'est pas un homme d'honneur et de principes mais une girouette qui se prête à toutes les intrigues et fait toutes sortes de pirouettes pour continuer à rester au devant de la scène, exister et compter. Il est esclave de ses intérêts et de ses ambitions. Samir Moussa 📢 Suivez les Actualités Brûlantes du Sahel! 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