Burkina Faso : Le volcan du Terrorisme crache ses Flammes. D'un mois à un autre, les attaques terroristes emportent des milliers de vies . Depuis que le capitaine Ibrahim Traorè, trône à la tête du Burkina, chaque jour, c'est un décompte macabre de victimes de l'insécurité qui a élu domicile dans le pays, et se propage à une grande vitesse. La mort est si présente qu'elle s'apparente à la banalité des faits divers. Surtout que chacun détourne le regard aussi bien au sein du peuple Burkinabé muselé que sur les bancs de la communauté internationale qui semble avoir d'autres préoccupations que de s'émouvoir des dérives autoritaires massives sous les tropiques . La résignation des uns et l'attentisme des autres , encouragent les crimes et enracinent la dictature. A cause de l'inaction et de l'indifférence coupables de tous, le Burkina a été transformé en un champ de ruines, en une boucherie à ciel ouvert. Les statistiques des tueries enregistrées pour le mois de janvier 2025 seulement autant que pour d'autres mois avant, donnent froid dans le dos. D'entrée de jeu , il est à souligner que l'année 2024 s'est achevée comme elle avait débuté : des attaques terroristes, tous azimuts, avec leur cortège de morts, de blessés dans les rangs des militaires, des volontaires pour la défense de la patrie ( VDP), des civils. Des centaines de milliers de déplacés internes aussi. La situation est si alarmante que le Burkina, naguère, havre de paix et de stabilité, est désormais considéré comme un pays à hauts risques. La patrie des hommes intègres vient en tête des pays les plus touchés par le fléau du terrorisme, loin devant l'Afghanistan, reconnu comme un sanctuaire du terrorisme mondial. Le Burkina surclasse aussi dans son triste record le Nigeria où Boko haram a fait des milliers de victimes dans le pays, dans le voisinage immédiat aussi, notamment au Niger, au Tchad et au Cameroun. 2025, ne s'annonce guère sous de meilleurs auspices. Au contraire, les armes continuent de crépiter, la terreur s'amplifie. Les groupes armés terroristes, se sentant, en territoire conquis, dictent leurs lois aux forces de défense et de sécurité ainsi qu'à leurs supplétifs. Malgré tous les efforts consentis par la junte dans le cadre de sa politique de rétention de l'information ou au titre de la censure qu'elle entend exercer sans complaisance , les informations sur les incidents sécuritaires circulent. Ni les tentatives désespérées de nier l'évidence, ni la répression sauvage qui s'abat sur les populations , n'arrivent à détourner des réalités sombres du front et du naufrage sécuritaire. Les attaques terroristes dans les différentes localités sont toutes inventoriées. Ainsi, sur la base de sources fiables et d'informations, minutieuses, confirmées, nous sommes en mesure de fournir une liste non exhaustive des attaques intervenues à travers le Burkina, courant janvier 2025. Région du Sahel ; - 07 janvier : des VDP, chargés d'escorter des malades se rendant à Sebba , ont marché sur une mine. Bilan provisoire : 2 VDP tués sur le champ et un autre décédé pendant son évacuation. - 9 janvier : des groupes armés terroristes ont fait une incursion dans la commune de Kelbo. Aucun chiffre pour déterminer le bilan. - 10 janvier : une attaque a eu lieu à Gorgadji. Bilan : 1 VDP, tombé, 3 blessés. Plusieurs terroristes ont été également tués. - 11 janvier : le convoi de ravitaillement de Seytenga est tombé dans une embuscade. Plusieurs victimes et de nombreux portés disparus. - 11 janvier : dans le village de Yebelba, une position des FDS basée à Seyenta a été prise pour cible. - 16 janvier : 6 VDP ont perdu la vie à Silmadji. - 20 janvier : un convoi de vivres a été attaqué dans la zone d'Arbinda. Les camions ont été pillés et incendiés. - 21 janvier : le détachement militaire de Sebba fut assiégé par les terroristes. Tout le matériel a été emporté. Beaucoup de soldats ont été assassinés. - 30 janvier : un poste avancé des VDP à l'est de la ville de Djibo a été ciblé par des individus armés. Région de l'Est - 1er janvier : 4 civils, exécutés sur l'axe Bogandé Piéla - 4 janvier : le JNIM s'en est pris à deux positions de l'armée Burkinabé dans la circonscription de Bogandé. L'on a dénombré plusieurs victimes. A la même date, dans la zone de Diapangou, des civils ont été massacrés dans le village de Fonghin. - 8 janvier : des hommes armés, en grand nombre, ont mené un raid meurtrier dans la localité de sorga, province de la Gnagna. Si le bilan exact n'a pas été donné, l'on sait quand même qu'il y a eu un nombre important de personnes tuées. Le même jour, un autre mouvement d'hommes, lourdement armés, a été constaté dans la juridiction de Titiangou. A bord de quelques véhicules, les inconnus ont pris la direction de Partiaga. - 11 janvier : plusieurs maisons et des greniers calcinés dans la bourgade de Sorga. - 12 janvier : deux morts dans une attaque dans la zone de Diabo. - 14 janvier : 1 mort, suite à un incident causé par un engin explosif improvisé dans le secteur 1 de Kantchari . Une patrouille VDP a essuyé une embuscade qui a occasionné 1 mort VDP, 3 civils tués et 2 blessés VDP. - 22 janvier : à Pama, les terroristes ont pénétré dans la ville pour s'attaquer au groupement militaire stationné sur place. Après avoir pris le contrôle de la situation, ils ont exécuté des dizaines de personnes et emportés les armes et véhicules . - 25 janvier : une embuscade a été tendue contre le convoi de ravitaillement de Boungou. Les assaillants ont pu être repoussés. - 29 janvier : une patrouille des FDS a sauté sur une mine dans le Gnagna. Aucun bilan disponible. - 30 janvier : le pont situé sur l'axe Fada- Natiaboani a été dynamité par un groupe armé terroriste. Boucle du Mouhoun - 8 janvier : une position des VDP a été attaquée dans la localité de Bagala ( Kossi). 8 tués, côté ami. - 10 janvier : des terroristes, venus de leur base située à Bao, département de Kassoum, ont visé le contingent de Diouroum, à 10 km de Tougan. Bilan révélé : 3 militaires et 1 VDP, blessé. 16 janvier : deux militaires tués dont 1 sergent-chef suite à l'explosion d'une mine au cours d'une mission de patrouille d'éléments du détachement de Bondoukuy. Les corps de Kientega, pasteur à Kosso, département de Boko, et Zongo, pasteur à Tokuy, département de Ouarkoye, ( Mouhoun), ont été retrouvés, criblés de balles. - 27 janvier : des pertes en vies humaines ont été enregistrées dans le village de Kawara ( Kossi). Le marché local a été aussi incendié. - 28 janvier : 11 personnes tuées à Sono, dans la province de la Kossi, parmi lesquelles des civils, des VDP , chefs donzos.. Centre Est - 1er janvier : dans le koulélogo, dans le village de kioudouré, des pertes en vies humaines déplorées . Des maisons et des greniers ont été également perdus. 2 janvier : 5 civils ont succombé dans une attaque dans la zone de Gnangdin . Une position des FDS a essuyé des tirs. 3 militaires tués. - 9 janvier : les militaires, déployés à Mené dans le koulpélogo, ont réussi à repousser des assaillants armés en leur opposant une farouche résistance. - 14 janvier : à l'est de Bittou, un affrontement violent a opposé les soldats Burkinabé à des combattants terroristes. Aucun bilan des affrontements. - 15 et 16 janvier : les populations de Lalgaye ont été endeuillées. - 16 janvier : dans le koulpélogo , les terroristes ont fait incursion à Soudougui. - 21 janvier : un incident IEE a détruit complètement un véhicule de l'armée surtout a causé la mort de plusieurs personnes. - 22 et 25 janvier : deux incursions terroristes ont été signalées à Lalgaye et Ouargaye. - 26 janvier : 28 soldats dont un officier sont tombés après une attaque contre le détachement mixte de Lalgaye ( Koulpélogo). Le camp a été vendalisé et incendié par les terroristes. Région du Nord 3 janvier : à Titao, dans le Lorum, un engin explosif improvisé a provoqué la mort de nombreux soldats et causé la destruction de 4 véhicules. - 7 janvier : un peloton des FDS s'est heurté à une mine entre les villages de Sollé et de Bargo. - 16 et 17 janvier : il y a eu des infiltrations terroristes respectivement à Youba et à Thion dans le Yatenga et à Bagarre, dans le Passoré. - 30 janvier : le village de Zonkalga ( Arbinda) a été secoué par des tirs de harcèlement. Région du centre-nord - 1er et 6 janvier : plusieurs attaques et incursions terroristes ont été relatées, successivement, à Pissala, Pibaoré, et Saboé. - 14 janvier : un militaire est tombé, un autre a été blessé dans un incident IEE dans la région de Kaya. - 15 janvier : une attaque dont le bilan très lourd demeure un mystère a été enregistrée à Barsalgho. 24 janvier : 5 VDP ont été éliminés et 12 autres ont été blessés dans une attaque à Silmadji ( Namentenga). Région des cascades - 23 janvier : une patrouille des FDS a été victime de deux incidents IEE dans la localité de Ouo( Comoé), précisément, dans le village de Mado. 1 soldat tué et 2 blessés. On relève dans l'ensemble après ce tour d'horizon lugubre de ce qu'est devenu le Burkina, hier , ilôt de stabilité dans un Sahel à feu et à sang, aujourd'hui, sanctuaire du terrorisme, que ce pays n'est plus un Etat et ne dispose plus de forces capables de protéger son territoire et de préserver la vie de ses populations. Le seul mois de janvier 2025 suffit à donner un aperçu de la catastrophe sécuritaire. Les données recueillies auprès de bonnes sources et de milieux bien informés, sont les suivantes : une cinquantaine d'activités terroristes, 30 alertes d'attaques, plus d'une dizaine d'incursiions de groupes armés dans les différentes localités. En somme et en clair, chaque jour que Dieu fait, les terroristes sèment la mort et répandent la violence et la terreur sur toute l'étendue du territoire national, sans encombres ni rencontrer une véritable résistance. En dehors de Ouagadougou et de ses périphéries, pour l'instant, tout le Burkina vit dans la hantise des attaques et subit l'insécurité créée et entretenue par les mouvements terroristes armés. Il ne serait pas exagéré de dire comme l'a écrit le journaliste Newton Ahmed Barry , très au fait de la situation, qu'au Burkina, on enregistre, quotidiennement, au moins 450 FDS et VDP tués, d'autant que les attaques se succèdent et n'en finissent pas d'endeuiller la nation entière Burkinabé. Les autorités , conscientes que si l'opinion realise l'ampleur du drame, cela pourrait leur coûter très cher, ne laissent rien paraître des lourdes pertes surtout en vies humaines subies, plutôt, maintiennent l'opinion dans un flou artistique. Tout est entrepris pour que la vérité ne soit jamais révélée, les faits soient noyés dans la propagande officielle fondée sur le déni, nourrie par des mensonges d'Etat, des illusions de victoire, des cabales politiques, de la diversion médiatique. L'on se défausse sur les autres, se cache derrière son petit doigt. Quand prendra fin cette tragi-comédie ? A quel moment, le vaillant peuple Burkinabé, retrouvera-til le courage et la détermination qui lui ont permis de s'opposer à l'oppression et de reprendre en main son destin, chaque fois, que les circonstances et les événements l'ont exigé dans l'histoire ? Mieux vaut mourir en martyr que de vivre en lâche et traître à la nation. Qui mieux que les citoyens du pays des hommes intègres le savent et en ont fait la démonstration en de maintes occasions ? Le repos du guerrier a trop duré et suffisamment profité aux renégats, imposteurs et brigands de la République. Samir Moussa