LE BRIEF
LE BRIEF
February 3, 2025 at 03:11 PM
Sénégal à vendre, mais à qui ? : L’inquiétante surdité de nos dirigeants face aux investisseurs sérieux Dans les hautes sphères du pouvoir sénégalais, une contradiction frappante se joue chaque jour : alors que le pays fait face à des urgences criantes en matière d’énergie, de santé et d’infrastructures stratégiques, les décideurs semblent étrangement inaccessibles aux investisseurs étrangers prêts à apporter des solutions concrètes. Pire encore, ceux qui, sans aucun agenda politique, s’évertuent à attirer ces capitaux structurants se heurtent à un mur d’indifférence. Un immobilisme suicidaire face aux urgences nationales L’accès à l’électricité demeure un défi pour des millions de Sénégalais, les infrastructures hospitalières sont saturées et sous-équipées, et l’exploitation des ressources pétrolières et gazières peine à décoller à cause d’un manque criant de pragmatisme dans la gouvernance. Pourtant, des investisseurs chevronnés – venant de Dubaï, d’Inde, d’Europe ou d’Amérique – manifestent leur volonté de participer au développement du Sénégal avec des projets d’envergure. Cependant, à chaque tentative d’approche, un scénario récurrent se répète : des portes closes, des promesses creuses, des silences interminables et une bureaucratie kafkaïenne qui finit par essouffler les plus persévérants. Les intermédiaires apolitiques, ces entrepreneurs engagés qui veulent voir leur pays avancer, se retrouvent pris au piège d’un système où l’opacité et le favoritisme priment sur l’intérêt national. Quand l’incompétence et la peur de l’ombre freinent le développement Ce mépris pour l’investissement structurant s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la méconnaissance des réalités économiques par certains dirigeants qui, faute d’expertise, peinent à comprendre l’impact d’un projet énergétique à plusieurs milliards. Ensuite, la peur de perdre le contrôle politique, car un entrepreneur indépendant qui réussit est souvent perçu comme une menace potentielle. À cela s’ajoute un clientélisme politique qui privilégie des investisseurs douteux, venus non pas pour bâtir, mais pour piller. Les contrats opaques, les accords léonins et les projets fictifs accaparent les maigres ressources du pays, pendant que les vrais investisseurs, ceux qui apportent du concret, sont systématiquement écartés. L’Afrique a-t-elle encore le luxe de refuser le développement ? Ce problème dépasse largement le Sénégal. Partout en Afrique, des entrepreneurs visionnaires se heurtent aux mêmes blocages. Pendant ce temps, d’autres nations avancent à pas de géant, profitant des opportunités que l’Afrique refuse d’exploiter. Comment justifier qu’un pays avec des richesses naturelles immenses peine à offrir des soins de qualité ou une énergie stable à sa population ? Il est temps que les décideurs sénégalais et africains prennent conscience d’une réalité incontournable : dans un monde en mutation, le développement ne peut plus être un luxe. Refuser l’investissement sérieux aujourd’hui, c’est condamner des générations entières à la précarité. La balle est dans leur camp. Resteront-ils sourds encore longtemps ?
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