
Tafsir-e-Kabir Vol. 1 En Français
February 12, 2025 at 01:41 PM
Les personnes qui réfléchissent sur ce verset cherchent toujours à ce que toutes leurs forces et les moyens à leur disposition servent les autres, ne serait-ce qu'un peu. Les juristes qui ont décrété que les bijoux portés par une femme et prêtés occasionnellement à d'autres femmes pauvres ne sont pas soumis à la zakat ont saisi une grande vérité de l'Islam. C'est une réalité absolue car la zakat est destinée à purifier la richesse, et ce qui est dépensé ne peut se corrompre, tout comme l'eau courante ne peut être contaminée. La richesse qui profite aujourd'hui à une personne et demain à une autre est semblable à une source dont l'eau est en mouvement constant.
C'est pour cette raison que l'Islam n'a pas interdit l'agriculture ou le commerce, mais a prohibé la thésaurisation de l'argent ou de l'or. L'agriculture et le commerce bénéficient non seulement au propriétaire ou au commerçant, mais aussi à d'autres personnes, et leurs capitaux sont en quelque sorte dépensés. En revanche, l'argent accumulé sans être utilisé est considéré comme un péché car il ne profite à personne, et il est même dit dans le Coran que ces biens seront chauffés et marqueront les mains de ceux qui les auront accumulés (Sourate At-Tawbah, verset 35).
Le deuxième aspect est celui des lieux où l'on doit dépenser. Ce verset ne mentionne pas spécifiquement sur qui ou quoi les biens doivent être dépensés. Il ne contient aucun mot tel que "pauvres" ou "nécessiteux", mais indique simplement que les dons qui leur ont été accordés pour satisfaire leurs besoins doivent être dépensés.
Dans ce verset, non seulement les pauvres ne sont pas mentionnés, mais aucune limite n'est imposée quant à savoir à qui donner : que ce soit à des étrangers, à ses proches ou à soi-même. Ainsi, en ce qui concerne ce verset, celui qui se conforme à ses enseignements n'est pas seulement celui qui donne de ses biens aux pauvres. En réalité, selon ce verset, un père qui dépense pour ses enfants, une mère qui allaite son enfant, un mari qui subvient aux besoins de sa femme, et des enfants qui prennent soin de leurs parents, tous se conforment à certains aspects des commandements de ce verset. En effet, ce verset inclut le fait de dépenser pour toutes ces personnes, et même les dépenses personnelles sont comprises dans son sens.
Ainsi, une personne qui nourrit son propre corps selon ses besoins, ou qui s'habille de manière appropriée, accomplit une partie de ce verset. Toute personne qui néglige ses propres besoins et ne mange pas ou ne s'habille pas conformément à ses nécessités et à sa santé enfreint ce commandement, peu importe combien elle dépense pour les autres. Car ce verset ne dit pas simplement de dépenser pour les pauvres, mais laisse ouvert le champ des dépenses, incluant l'individu lui-même, sa femme, ses enfants et ses amis.
Une hadith du Prophète Muhammad (que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui) illustre bien le sens de ce verset. Un jour, il fut rapporté au Prophète (que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui) qu'un homme jeûnait tous les jours, passait ses nuits en prière et négligeait sa femme et ses enfants. À cela, le Prophète (que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui) répondit :
« اِنَّ لِنَفْسِکَ عَلَیْکَ حَقًّا وَلِرَبِّکَ عَلَیْکَ حَقًّا وَ لِضَیْفِکَ عَلَیْکَ حَقًّا وَاِنَّ لِاَھْلِکَ عَلَیْکَ حَقًّا فَاعْطِ کُلَّ ذِیْ حَقٍّ حَقَّہٗ »
« Ton propre être a des droits sur toi, ton Seigneur a des droits sur toi, ton invité a des droits sur toi, et ta femme et tes enfants ont des droits sur toi. Alors donne à chacun son droit, et ne prive personne de ses droits. » (Tirmidhi, Volume 2, Chapitres sur la piété)
Ce verset rejette toutes les formes d'ascétisme qui considèrent comme vertueux de rester sale, de jeûner constamment, ou de négliger les droits de ses proches et de ses parents. Selon l'Islam, le pieux est celui qui dépense toutes les ressources qu'il a reçues de Dieu, non seulement pour lui-même, mais aussi pour ses proches, ses amis, ses voisins, les pauvres, les riches, les connaissances, les étrangers, les concitoyens et même les voyageurs venus de loin. Il est également tenu de subvenir aux besoins des êtres humains et des animaux.
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