Hier, huit premiers témoignages mettaient au jour un management brutal du gérant d'Optical Center Martinique et une entreprise gangrenée par la peur. Aujourd’hui, ce sont d’autres voix qui s’élèvent. D’autres récits. D’autres blessures. Et chaque mot creuse un peu plus la réalité d’un système où l’abus n’est pas une exception, mais une méthode. Ces témoignages dessinent une mécanique implacable de domination, où le salarié n’est plus qu’un rouage remplaçable, interchangeable, corvéable à merci. On y parle de congés refusés pour des mariages, de déplacements imposés à la dernière minute, de primes supprimées sans explication, de contrats non renouvelés du jour au lendemain, d’erreurs de paie jamais corrigées. Et toujours, ce chantage à l’emploi, cette peur de parler, cette solitude écrasante. On y parle aussi d’insultes. D’humiliations publiques. De convocations brutales pendant des arrêts maladie. De regards qui surveillent, de caméras qui épient, de remarques cinglantes lâchées en plein magasin comme autant de rappels à l’ordre. Certains dénoncent des accusations infondées de vol, d’autres racontent l’absurde : devoir travailler sans diplôme sur des actes techniques, être abandonnés sur d’autres îles sans soutien ni encadrement. Ou encore attendre des mois pour récupérer leur dû, comme s’ils n’avaient jamais existé. Mais ce qui revient partout, c’est la souffrance. Une souffrance diffuse, quotidienne, faite de silences contraints, de nuits sans sommeil, de crises d’angoisse, d’arrêts maladie, de perte de confiance, de burn-out. Jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à l’effondrement. Et face à cela : le mépris, le déni, l’indifférence. Ils sont nombreux à dire : « Je n’ai pas osé parler. Je croyais être seul·e. Je croyais que c’était moi le problème. » Ce que révèlent ces voix, c’est l’ampleur d’un système organisé autour de la peur. Un système qui a laissé des traces durables dans les corps et dans les esprits. Un système qui broie, puis passe au suivant. Aujourd’hui Optical Center Martinique doit avoir honte. Honte de ce gérant qui piétine ses équipes et salit l’enseigne. Honte de laisser faire, de briser des vies, en silence. Nous ne mettrons plus les pieds chez vous.