
Le Méhari Post de Mohamed AG Ahmedou du MTRM
June 1, 2025 at 11:55 AM
Mali
Koulikoro attaquée: le verrou avant Bamako sur le point de sauter
Le Mali vient de franchir un nouveau, seuil , très critique, dans sa débâcle sécuritaire.
Dans la nuit du 27 au 28 mai 2025, des éléments armés du JNIM, vraisemblablement, affiliés à la katiba Macina, ont mené une attaque empreinte d'audace et de témérité, contre le camp militaire de Koulikoro, situé à seulement 60 km, de Bamako, la capitale.
Koulikoro n'est pas un poste de seconde main. C'est un pilier fondamental et une position hautement stratégique dans le dispositif sécuritaire et l'ordonnancement militaire : centre de formation, fleuron de la coopération internationale révolue, et surtout ultime verrou avant d'accéder à Bamako.
Des tirs nourris et intenses ont été entendus aux alentours du camp. Il s'ensuivit un mouvement de panique dans la ville. Plusieurs témoins évoquent des déplacements suspects, des échanges de tirs. A en croire les témoignages, les assaillants ont tenu des positions, quelques instants, avant de battre , en retraite. Un mode opératoire typique des incursions de reconnaissance avant une offensive d'envergure.
Le fait est donc loin d'être anodin. C'est un avertissement cinglant adressé aux autorités maliennes. La dernière ligne de défense avant Bamako n'est plus sûre ni indomptable. Le compte à rebours est lancé !
Un silence monocal
Comme à leurs habitudes, les autorités maliennes, sont restées de marbre. Aucune explication sur l'incident ni par le biais d'une conférence de presse ni par la publication d'un communiqué.
Le peuple malien est maintenu dans le flou et bercé d'illusions pendant que les fondations du pays, s'écroulent.
Cependant, ceux qui sont sur le terrain, sont confrontés aux dures réalités ne s'y trompent pas et ne sont pas dupes. L'attaque comme celle de koulikoro vise à tester les moyens et capacités de défense, à cartographier les failles, à saper le moral des troupes, à secouer l'ennemi avant de le prendre à la gorge et frapper fort.
Koulikoro : le dernier rempart
Si koulikoro, tombe, Bamako, sera accessible et vulnérable, exposée à tous les dangers. Il n'y aura plus de rideau de fer entre la capitale et les colonees djihadistes, venues du Nord et du centre. Koulikoro est la digue, la dernière barrière à franchir avant la capitale. C'est le tabou à briser pour gonfler à bloc les terroristes avant un éventuel assaut final sur Bamako.
Les djihadistes ne veulent plus se contenter de prendre des postes. Ils cherchent à semer la peur, à démontrer qu'il n'y a aucun bastion imprenable, aucun territoire défendu, même à quelques encablures de Bamako.
Une armée paralysée, un pouvoir sourd et aveugle
L'armée malienne, épuisée, démoralisée, dépourvue de stratégies claires et livrée aux caprices et humeurs d'une junte égarée, est en train de perdre ses marques. Les soldats, postés à Koulikoro, sont les derniers remparts physiques contre une descente sur Bamako. Or, ils sont abandonnés à eux-mêmes.
Quant à la junte de Bamako, elle distrait et se fourvoie dans des lubies, des mises en scènes ridicules, brille par des communiqués tapageux sur une souveraineté recouvrée. De l'angellisme qui tranche avec la descente aux enfers du pays , frappé jusqu'au cœur de son territoire et du pouvoir. La chute de Koulikoro, ne sera pas une surprise mais bien la confirmation d'un effondrement sécuritaire généralisé qui se propage comme une métastase.
Si l'on en doute encore, la preuve sera faite que le Mali n'a plus de chef, n'a plus aucun sanctuaire, a cessé d'être un Etat au sens regalien et noble du terme.
Chacun verra que le djihadisme est aux portes de la capitale.
A ce propos, peut-être que Koulikoro, n'était qu'une répétition générale. Le prochain objectif pourrait être Bamako. Cette fois, il pourrait ne pas s'agir d'un tour d'honneur ou d'une randonnée d'eclaireurs.
ceux qui aiment encore le Mali, tiennent à son intégrité territoriale et à sa souveraineté, doivent, se lever comme un seul homme pour sauver le pays avant que le drapeau noir ne flotte sur les collines de Kati. Il y a urgence et péril en la demeure, car le temps est compté et ne s'arrête pas.
Samir Moussa
