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6/12/2025, 5:09:14 PM
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6/12/2025, 5:08:53 PM

La Constitution selon le fusil : cinq ans de plus ou la prison du silence Le Conseil des ministres du mercredi 11 juin 2025 restera dans l’histoire comme le jour où le pouvoir malien a cessé de faire semblant. Le jour où la Transition a officiellement été enterrée sous une épaisse chape de mensonge légal. Le jour où les masques sont tombés. Le jour où le Président de fait s’est offert, grâce à un tour de passe-passe législatif, un mandat de cinq ans, sans élections, sans débat, sans légitimité. C’est un coup d’État constitutionnel, à ciel ouvert. Et il faut le dire sans détour : ce n’est pas une révision de la Charte. C’est un braquage. Un braquage politique maquillé en texte de loi. Un viol du contrat moral entre le peuple et ses dirigeants. Officiellement, la Transition devait s’achever le 26 mars 2024. Depuis cette date, les autorités ont erré dans une sorte de zone grise institutionnelle, entre formalisme et improvisation. On promettait des élections, on jurait sur la Charte, on évoquait des réformes… Mais tout cela n’était que mise en scène. La vérité, c’est que le régime militaire n’a jamais eu l’intention de quitter le pouvoir. Ce qui était supposé être une parenthèse démocratique s’est transformé en système de domination durable, sous couvert de patriotisme de façade et de réformes à rallonge. Nous vivons dans ce que nous appelons une "Transillusion" (Merci Dr Amine Konate ) : un régime militaire déguisé en processus de refondation. La décision de ce 11 juin en est la preuve ultime. L’Exécutif ne s’encombre même plus de l’apparence. Il officialise ce que tout le monde savait déjà : la Transition est un leurre, une diversion. En réalité, nous sommes revenus à l’ordre kaki des années 1970, avec sa verticalité autoritaire, son mépris du droit et sa soif de pouvoir. Ce qui choque, au-delà de la manœuvre politique, c’est le mépris total pour la logique juridique. On veut faire croire qu’une simple loi peut modifier la Charte de la Transition. On voudrait nous faire avaler qu’un texte expiré, périmé, peut servir de fondement à un mandat présidentiel de cinq ans. Où est la Cour constitutionnelle ? Où est le débat national ? Où est la souveraineté du peuple ? En réalité, nous assistons à une mise en scène tragique, où le droit devient un outil au service d’un clan, d’un homme, d’un agenda caché. Une Charte n’est pas un vieux chiffon qu’on ressort à volonté pour s’en faire un manteau d’impunité. C’est une promesse solennelle. Et ceux qui l’ont violée à plusieurs reprises viennent aujourd’hui la « réviser » pour mieux s’y agripper. Ce n’est pas une refondation, c’est une régression. Il faut poser la question qui fâche : avait-on dès le départ un plan sur dix ans ? Fallait-il instrumentaliser la guerre contre le terrorisme, les tensions avec l’extérieur, les conflits internes, pour instaurer un pouvoir militaire durable ? Les crises successives ont-elles servi de justification à une stratégie d’éternisation ? Depuis cinq ans, les Maliens vivent dans l’instabilité, la peur, la précarité, pendant qu’au sommet de l’État, des hommes sans mandat électif construisent une autorité sans contre-pouvoir. Aujourd’hui, ils franchissent une étape décisive : ils institutionnalisent leur présence, sans se soumettre à l’épreuve des urnes. C’est un déni de démocratie. Un déni de souveraineté populaire. Une insulte à tous ceux qui, depuis 1991, ont lutté pour l’alternance, la pluralité, et le respect des règles. Le comble du cynisme réside dans le contenu même du communiqué du Conseil des ministres, qui nous parle de « réformes politiques et institutionnelles prioritaires » à mener avant d’envisager des élections. Encore ? Encore des réformes ? Encore des priorités floues, indéfinies, jamais évaluées, jamais débattues ? Cela fait cinq ans qu’on nous parle de refondation. Où sont les résultats ? La vision politique du régime est un brouillard. Rien n’est clairement défini. Rien n’est mesurable. Tout est renvoyé à demain. Et chaque échéance manquée devient un prétexte pour repousser la suivante. C’est une fuite en avant, un pilotage sans cap, une stratégie du flou pour retarder l’inéluctable : le retour à un pouvoir légitime. Pendant ce temps, les Maliens attendent. Ils attendent la sécurité. Ils attendent l’emploi. Ils attendent l’État. Mais ce qu’on leur sert, c’est un récit héroïque sans héroïsme, une posture souverainiste sans souveraineté réelle, et désormais un mandat présidentiel volé à la faveur d’un silence imposé. Quels politiciens civils ont trahi à ce point ? Aucun. Même dans les pires régimes corrompus de la IIIe République, il y avait au moins l’illusion d’une opposition, d’un débat, d’un cycle électoral. Ici, il n’y a rien. Juste une armée de communicants, une bureaucratie tétanisée, et une société bâillonnée. Nous sommes face à une confiscation brutale du pouvoir. Une trahison de la promesse faite au peuple malien. Une insulte à l’intelligence collective. Un accaparement froid et cynique, sans vision, sans projet, sans âme. Mais l’histoire a de la mémoire. Et elle n’oublie pas les renégats. Elle n’oublie pas ceux qui, sous couvert de sauver la patrie, ont trahi la démocratie, muselé la critique, dévoyé le droit. Il est encore temps de reculer. Il est encore temps de se ressaisir. Car si ceux qui gouvernent aujourd’hui continuent de défier le peuple, alors le peuple, tôt ou tard, leur retirera ce qu’ils ont cru pouvoir garder par la force. On ne gouverne pas un peuple par décret. On ne confisque pas un pays au nom du patriotisme. Le Mali vaut mieux qu’un mandat volé.

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6/12/2025, 5:09:15 PM
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6/12/2025, 5:09:14 PM
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6/12/2025, 5:07:17 PM

La transition censée être brève, restauratrice et porteuse d'espoir s’est transformée en une machine à broyer toute contestation, y compris celle qui vient de personnalités jadis influentes. Feu Soumeylou Boubèye Maïga, Ras Bath, Issa Kaou N'Djim, Oumar Mariko, Imam Mahmoud Dicko,...ont été à des moments clés des porte-voix du peuple, critiques des dérives du pouvoir, et tous ont payé le prix de leur indépendance ou de leur franc-parler. 1. Feu Soumeylou Boubèye Maïga : mort d’un homme d’État dans les geôles de la transition Ancien Premier ministre, accusé dans l’affaire de l’avion présidentiel, il est mort en détention préventive, dans des conditions obscures, sans jugement définitif. Sa disparition n’est pas seulement une tragédie judiciaire mais une tache indélébile sur la légitimité morale de la junte. Son décès est le symbole d’une justice à deux vitesses, manipulée par un exécutif militaire qui instrumentalise les procédures judiciaires pour éliminer les adversaires politiques. 2. Ras Bath : de la parole libre à la prison politique Youssouf Mohamed Bathily, dit Ras Bath, a longtemps incarné une voix contestataire, parfois outrancière, mais toujours au cœur du débat public malien. Son arrestation dans le contexte du dossier Boubèye est un signal clair : la parole libre est désormais un crime, surtout si elle ose questionner la version officielle ou les méthodes opaques de la junte. 3. Oumar Mariko : l’icône gauchiste mise au ban Fondateur de SADI, ancien député, Oumar Mariko a été pourchassé, emprisonné, puis contraint à l’exil. Son engagement de gauche, son opposition au militarisme politique, ses dénonciations virulentes du néocolonialisme et du nationalisme de façade l’ont rendu indésirable. Il est la preuve que le régime actuel ne tolère ni la contestation idéologique ni les voix alternatives dans le camp progressiste. 4. Issa Kaou N'Djim : l'allié devenu gêneur Ancien soutien d’Assimi Goïta, Kaou N'Djim a appris à ses dépens que l'amitié politique avec la junte est éphémère dès lors qu’on ose critiquer publiquement ses choix. Réduit au silence, écarté du CNT, puis marginalisé, son cas montre que la fidélité à la junte est à sens unique : elle exige l'obéissance absolue, sans débat, sans nuance. 5. Imam Mahmoud Dicko : la neutralisation d’un leader religieux influent L’Imam Dicko, figure centrale de la chute d’IBK, a été progressivement mis à l’écart, diabolisé, marginalisé, et surveillé. La junte a tout fait pour affaiblir son aura, tant au niveau national qu’international. Ce traitement réservé à une autorité morale en dit long sur la paranoïa du pouvoir face à toute forme de leadership charismatique hors contrôle militaire. Pour ne citer que ces quelques noms sinon la liste est très longue. Tous ces leaders d'opinion ont un point commun : ils ont refusé de se soumettre au discours officiel, ils ont dénoncé la tentation autoritaire et l’éternisation d’une transition sans horizon clair. La junte les a donc réduits au silence, avec l’assentiment tacite ou actif d’une partie de l’opinion publique anesthésiée par la rhétorique souverainiste, la propagande anti-française ou l’illusion d’un redressement national. Ceux qui osent encore parler sont jetés en prison, envoyés en exil ou réduits au silence par la peur, dans une ambiance politique de plus en plus délétère. Oui. En disqualifiant systématiquement toute opposition, en transformant le judiciaire en bras armé du pouvoir, en instaurant une censure de fait dans les médias, la junte s’installe durablement. Elle ne dirige plus au nom d’une mission temporaire, mais agit comme un pouvoir de substitution qui s’estime légitime sans mandat électoral clair, sans débat pluraliste, sans contre-pouvoirs institutionnels. Ce qui se joue aujourd’hui au Mali n’est pas seulement une bataille entre civils et militaires. C’est un assaut contre la mémoire collective du combat démocratique. Quand ceux qui ont porté la contestation contre un régime de Transition éternel se retrouvent persécutés par ceux qui prétendaient rétablir l’ordre et la dignité, alors c’est toute l’histoire de la résistance malienne qui est trahie. La question est simple : qui restera pour parler, quand tous les porteurs de voix auront été muselés ?

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6/12/2025, 5:09:15 PM
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6/12/2025, 5:09:16 PM
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6/12/2025, 5:09:15 PM
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6/12/2025, 5:08:08 PM

Quand le JNIM appelle à un "gouvernement légitime" : l’échec mis à nu du régime d’Assimi Goïta L’histoire retiendra peut-être que ce n’est pas une offensive armée qui a le plus ébranlé le pouvoir d’Assimi Goïta, mais une phrase, un slogan, une déclaration politique. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), dirigé par Iyad Ag Ghaly, vient d'appeler à la formation d’un "gouvernement légitime" au Mali. Un terme simple, presque banal dans la langue du pouvoir. Mais dans ce contexte précis, il sonne comme un glas : le glas d’un régime qui a confondu prise de pouvoir et exercice du pouvoir, communication et gouvernance, rhétorique souverainiste et légitimité réelle. Ce que le JNIM dit ici, derrière les mots, est clair : KATI est illégitime. Et dans la bouche d’un groupe terroriste, cette dénonciation devient une tentative assumée de conquête de l’espace politique et symbolique, pas seulement militaire. Face à une junte qui a échoué à pacifier le pays, à reconstruire l’État et à redonner l’espoir, le terrorisme se pare du langage de la souveraineté. Et c’est précisément là que réside le danger. Commençons par poser les termes clairement : le JNIM n’est pas un simple groupe armé terroriste. Il est aujourd’hui un acteur politico-militaire, doté d’une stratégie cohérente, d’un discours ancré dans les failles du système malien, et d’une légitimité de fait dans plusieurs régions du pays où l’État est absent. En appelant à un "gouvernement légitime", Iyad Ag Ghaly ne fait pas que dénoncer le régime militaire ; il se positionne comme une alternative. Il suggère que le pouvoir actuel ne représente pas le peuple malien, qu’il est usurpateur, incapable de protéger ou d’unir, et qu’il est donc temps d’imaginer une autre forme de gouvernance. Ce que cette déclaration révèle, c’est que le JNIM ne se contente plus de saboter l’État malien : il veut le remplacer. Il propose une vision, certes théocratique et rétrograde, mais structurée. Dans un pays en crise profonde, cela peut suffire à séduire certains segments de la population, ou du moins à susciter une forme de neutralité passive, ce qui est déjà une victoire. Depuis son arrivée au pouvoir en août 2020, puis son coup de force contre ses propres partenaires civils en mai 2021, Assimi Goïta a installé un régime opaque, autoritaire et militarisé, qui repose moins sur une vision que sur une logique de contrôle. Sous couvert de "refondation", les militaires ont instauré une gestion solitaire de la crise malienne, réduisant la parole publique à la propagande et les critiques à de la trahison. Mais ce vernis de puissance s’est fissuré. Les attaques terroristes se multiplient, les convois militaires tombent les uns après les autres, les écoles ferment dans plusieurs localités du pays, les déplacés se comptent par centaines de milliers, et les régions entières échappent à toute autorité. Le départ de la MINUSMA, la marginalisation des partenaires internationaux, et l’alignement aveugle sur le groupe Wagner n’ont pas renforcé la souveraineté nationale. Ils l’ont désarmée. L’appel du JNIM vient donc combler un vide : celui d’un pouvoir déconnecté de la réalité sociale et territoriale du pays. Un pouvoir qui parle à lui-même, dans les salons climatisés de Bamako, pendant que le pays profond survit dans l’abandon, la peur et le silence. Ce que le JNIM espère, et ce qui est plausible, c’est la convergence des mécontentements. Non pas une alliance explicite entre islamistes et autres groupes armés, ou même entre religieux radicaux et acteurs communautaires, mais une logique d’opportunisme mutuel : "l’ennemi de mon ennemi est mon allié". De nombreux segments de la société malienne peuvent être tentés par cette recomposition : ● Les populations rurales du centre et du nord, lassées des promesses non tenues, confrontées à l’arbitraire militaire ou laissées à la merci des milices. ● Les leaders communautaires frustrés par l’abandon de l’accord d’Alger et les trahisons répétées de l’État central. ● Certains cercles religieux conservateurs, qui voient d’un bon œil un discours islamiste plus "pur" face à la corruption du pouvoir. ● Des ex-rebelles ou autonomistes regroupés au sein du FLA (Front de Libération de l’Azawad) en quête d’un levier face à un régime qui les marginalise ou les combat sans stratégie claire. En appelant à un gouvernement légitime, le JNIM ne cherche pas une adhésion idéologique à son projet islamiste, mais une base d’insatisfaction nationale suffisante pour provoquer une fracture systémique. Et à ce jeu, il a compris que le régime d’Assimi Goïta était son meilleur allié involontaire. Le gouvernement malien affirme depuis trois ans qu’il est "en guerre contre le terrorisme". Mais cette guerre n’a pas d’objectif clair, pas de sortie stratégique, pas de calendrier. Et surtout, elle n’est pas menée contre le bon ennemi. Le pouvoir combat les groupes djihadistes, certes. Mais il réprime aussi les voix critiques, instrumentalise l’armée comme une force d’ordre politique, et utilise le drapeau pour camoufler l’absence de projet national. Résultat : la violence militaire devient une fin en soi, sans horizon de paix ni de justice. Iyad Ag Ghaly, lui, a tout le temps. Son organisation est fluide, enracinée, capable de se replier, de frapper, de négocier, de réapparaître. Le JNIM sait que la guerre d’usure finira par briser un État central sans colonne vertébrale, où même les soldats meurent pour un pouvoir qui les méprise. Le message du JNIM est clair : "Vous ne pouvez pas nous vaincre, alors rejoignez-nous ou laissez-nous gouverner ceux que vous avez abandonnés." La guerre actuelle n’est pas qu’une guerre de kalachnikovs. C’est une guerre de récits. Une guerre de légitimité. Une guerre de présence. Aujourd’hui, le pouvoir militaire a un discours. Le JNIM a une présence. Et entre les deux, le peuple malien est prisonnier d’une double trahison : celle d’un État qui ment, et celle d’un projet islamiste qui instrumentalise sa souffrance. Mais ce qui est plus grave encore, c’est l’idée, de plus en plus répandue, que personne ne représente vraiment le Mali. Ni les militaires, ni les anciens partis, ni les groupes armés, ni les islamistes. Le pays est orphelin de projet, de voix, d’espoir. C’est là que l’appel du JNIM devient le plus dangereux : il veut incarner une réponse à cette absence, un projet totalisant, brutal certes, mais compréhensible pour ceux qui n’ont plus rien à attendre de l’ordre existant. Le régime d’Assimi Goïta peut bien dénoncer cet appel comme une manœuvre d’un groupe terroriste. Mais cette réponse ne suffira pas. Car le problème, ce n’est pas seulement le JNIM. C’est le vide dans lequel il prospère. Un vide d’État. Un vide de confiance. Un vide d’institutions. Un vide de justice. Assimi Goïta n’a pas hérité d’un pays en paix. Mais il a aggravé sa fragmentation en militarisant le pouvoir, en fermant l’espace civique, en trahissant ses promesses de refondation. Aujourd’hui, il n’est plus porteur d’un projet de libération, mais gardien d’une illusion. Si l’État malien veut éviter la désintégration, il doit sortir de la logique du mépris, du mensonge et de la répression, et construire enfin une véritable souveraineté populaire. Cela suppose une transition réelle, pas une confiscation militaire du destin national. Le JNIM vient de lancer un défi politique majeur à KATI. En appelant à un "gouvernement légitime", il ne cherche pas la paix. Il cherche la capitulation. Non pas celle des armes, mais celle de la foi dans l’État malien. Ce message doit être combattu. Mais pas par des communiqués militaires ou des slogans creux. Il doit être combattu par une reprise en main du projet national malien, par une refondation réelle, inclusive, courageuse et audacieuse. Car si le pouvoir continue de jouer à la souveraineté tout en perdant le pays, d’autres, plus radicaux, plus cyniques, plus déterminés, se chargeront de remplir le vide. Et ce jour-là, ce ne sera plus seulement le régime d’Assimi Goïta qui tombera. Ce sera l’idée même d’un Mali uni, libre et démocratique.

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6/12/2025, 5:04:34 PM

Kati contre Kidal : la guerre des mirages coloniaux Kati et Kidal ne sont pas des bastions de la souveraineté malienne. Ce sont des fictions administratives héritées de la colonisation, des artefacts de la géographie impériale française. L’une, Kati, fut le centre militaire de la répression coloniale ; l’autre, Kidal, une invention post-indépendance pour fragmenter et surveiller les populations touarègues dans le Nord désertique. Pourtant, ce sont ces deux lieux que l’histoire contemporaine malienne érige aujourd’hui comme symboles antagonistes : l’un comme cœur du pouvoir, l’autre comme bastion à reconquérir. Cette opposition est non seulement absurde mais tragique. La junte malienne, embusquée à Kati, prétend restaurer l’unité nationale en exhibant la « reconquête » de Kidal. Mais quelle unité peut naître d’un théâtre d’ombres où deux créations coloniales s’affrontent au nom d’un État qui n’a jamais su panser ses fractures internes ? L’obsession militariste pour Kidal ne répare rien : elle déplace la guerre au cœur même du récit national. Il est ironique, voire cynique, que les militaires maliens, installés dans la ville qui servit jadis de garnison coloniale pour les expéditions contre les résistances africaines, se présentent aujourd’hui comme les libérateurs du Mali. Kati n’a jamais été un lieu d’émancipation. Elle est l’incarnation du pouvoir armé, du silence imposé, de la centralisation brutale. Et désormais, elle rêve de vaincre Kidal comme on efface une tache sur la carte. Mais Kidal n’est pas une tache : c’est un symptôme. Le symptôme d’un État qui n’a jamais su intégrer ses marges autrement que par la force ou l’abandon. Croire qu’on résoudra la question de Kidal par les armes, c’est ignorer délibérément les leçons de l’histoire. Ce n’est pas la ville qu’il faut « reconquérir », c’est la confiance des peuples qui y vivent, leur droit à exister dans un État qui ne les méprise pas. En exhibant Kidal comme un trophée, la junte malienne confirme son impasse stratégique : elle ne gouverne pas, elle parade. Elle n’unifie pas, elle militarise. Et en glorifiant la reconquête d’un mirage colonial, elle prépare les prochaines explosions : rébellions, radicalisations, ressentiments. Le Mali n’a pas besoin d’une guerre entre Kati et Kidal. Il a besoin d’une rupture radicale avec ses fondations coloniales. Cela implique de repenser non seulement les territoires mais aussi l’imaginaire politique : sortir des casernes, cesser de penser l’État comme une forteresse, et inventer enfin une souveraineté qui ne soit pas une vengeance.

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