
Espace des Étudiants (EE) 🎊💡📚🕯
June 3, 2025 at 03:10 PM
*La couronne n’est pas en* *or*
La réalité m’a arrachée à mes illusions.
J’ai compris que la couronne n’est pas faite d’or, mais de mensonges, de violence, de pouvoir… et de trahison.
J’ai compris que l’amour est une folie. Une invention humaine pour apaiser nos égos, satisfaire nos manques, remplir nos vides.
On ne m’a jamais aimée pour moi. On est tombé amoureux de ma gentillesse, de ma beauté, de ma naïveté, de ma douceur, de mon intelligence, de mon élégance, de ma position sociale, de mon avenir prometteur.
Peut-être que tu me diras : _mais tout cela, c’est toi._
Non. Ce sont des projections.
Ils ne m’aiment pas naturellement.
Même pas d’un coup de foudre.
Ils m’aiment parce qu’ils se voient en moi.
Ils m’aiment pour ce qu’ils peuvent obtenir de moi.
Mais l’amour, le vrai , ne devrait-il pas naître sans attente ?
Sans connaître mon passé, sans calculer mon avenir, sans même voir mon corps ?
On devrait aimer sans rien attendre, sans rien posséder.
Mon statut – pion, cavalier, fou, roi ou dame – ne devrait pas compter.
L’amour est peut-être le plus beau mensonge de l’existence. Un mensonge si bien construit qu’on y croit tous. Pour régler nos affaires de cœur.
Pourquoi, après moi, y en a-t-il une autre ?
Et après lui, encore un autre ?
Pourtant, tu n’as qu’un seul cœur.
On apprend à aimer, non pas pour l’autre, mais pour soi.
Le moteur secret de l’amour, ce n’est pas l’autre. C’est soi.
J’étais prometteuse. Belle. Courageuse.
Et il m’a prise dans son piège.
Il m’a fait rêver. Il m’a fait croire que la vie appartenait aux amoureux.
Puis il m’a trahie.
Il a aimé d’autres filles.
Il a ri de moi devant ses amis.
Il m’a effacée de ses soirées, de ses photos, de son monde.
Mais je n’ai pas abandonné. Parce que ce n’est pas parce qu’on est brisée qu’on est faible.
Chaque cicatrice devient une preuve de survie.
Chaque douleur, une arme.
*Hier soir, j’ai suivi l’homme que j’ai un jour rêvé épouser.*
Dans mon rêve, nous étions à cheval, galopant sur les roches « galè » de Petit-Goâve.
Mais dans la réalité, j’ai reçu une invitation étrange. Venue d’un numéro inconnu.
Pas de nom. Pas de visage.
Pour moi, c’était lui.
Lui, encore une fois. Comme avant.
Je me suis dit : _Peut-être qu’il veut réparer_ . _Peut-être qu’il comprend enfin qu’il m’a trop fait souffrir_ .
Alors je suis entrée dans cette maison abandonnée, transformée en club moderne.
Je suivais les flèches dessinées sur les murs.
J’étais arrivée en avance. 22h15. La rencontre était prévue pour 23h.
Des silhouettes masquées passaient devant moi.
J’ai eu peur, mais j’ai tenu bon. Parce que je suis comme ça : je vais jusqu’au bout.
À 23h10, quelqu’un est entré. Il a refermé doucement la porte.
Puis une musique s’est déclenchée. Une chanson douce, intime.
J’ai cru entendre _L’encre de tes yeux de Francis Cabrel_ . Je me suis laissée porter.
Mais non. C’était _Dlo Je, de Dèf Fondamental_ .
Un morceau chargé de souvenirs. Un piège de mélodie.
J’ai avancé jusqu’au fond. Jusqu’au bar qui encerclait une piscine.
Je m’attendais à une surprise.
Et il était là.
Mon homme.
En caleçon rouge, rouge comme le sang, rouge comme la trahison.
Ils étaient plusieurs garçons dans l’eau. Je reconnaissais leurs voix.
J’ai respiré profondément.
Je me suis dit que j’étais en sécurité.
J’ai même souri en voyant mon petit frère, _Mejor._
Mais ce sourire… c’est lui qui allait m’achever.
*Je les ai vus s’embrasser.*
Mon homme.
Et mon frère.
D’abord une puff soufflée dans la bouche.
Puis leurs langues.
Leurs corps.
Ils ont fait l’amour. Devant moi.
Ils étaient sept.
Tous masqués.
Mais tous familiers.
Des amis. Des frères. Des traîtres.
Et moi, figée.
C’est à cet instant que j’ai compris. Il ne m’aimait pas.
Il voulait atteindre mon frère.
Me posséder pour mieux l’approcher.
Et mon frère…
Quelle est sa part dans cette histoire ?
Est-ce lui qui m’a tendu ce piège ?
Qui m’a invitée ?
Qui savait depuis le début ?
Je suis restée là.
Le cœur en morceaux.
La gorge pleine de cris.
L’âme vidée.
*Comment survivre dans un monde où même ceux qui prétendent t’aimer veulent te briser ?*
Je sors en silence. Je rentre chez moi.
Je ne veux pas les déranger. Je ne veux plus rien déranger.
Peut-être que c’est moi qui n’ai pas eu de chance.
Ou peut-être, que c’est à moi de changer ma vie.
Pour enfin goûter, un jour, le goût du bonheur.

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