
LE BRIEF
May 15, 2025 at 07:15 PM
🔴Nigéria : Le Secteur Pétrolier a Besoin de Réformes Structurelles, Pas de Boucs Émissaires :
𝐀𝐮 𝐜œ𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐮𝐫𝐛𝐮𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬, 𝐥’𝐮𝐫𝐠𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐟𝐨𝐧𝐝𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐞́𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐨𝐧𝐠 𝐭𝐞𝐫𝐦𝐞 𝐬’𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐬𝐚𝐮𝐯𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 𝐝’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 :
Alors que les projecteurs se braquent une fois de plus sur les affaires internes de la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPCL), dans un climat d’allégations et de procédures judiciaires à répétition, le African Energy Council (AEC) sonne l’alarme : le salut du secteur pétrolier nigérian ne viendra pas d’une nouvelle vague de purges spectaculaires, mais d’une réforme rigoureuse et visionnaire, ancrée dans la durée.
Depuis deux décennies, le Nigéria est enlisé dans un cycle récurrent d’investigations médiatisées — de l’affaire Diezani Alison-Madueke à l’arrestation de l’ex-GMD Andrew Yakubu — sans qu’aucune de ces convulsions ne parvienne à corriger les maux profonds du secteur : performance stagnante, gouvernance fragmentée, désaffection des investisseurs.
Aujourd’hui, avec une production oscillant péniblement entre 1,4 et 1,6 million de barils par jour, bien en deçà du seuil budgétaire de 2 millions b/j et des quotas OPEP, et des raffineries publiques en état chronique d’inefficacité malgré 4 000 milliards de nairas injectés, le diagnostic est sans appel : le système peine à délivrer.
Face à la transition énergétique mondiale et à un capital international de plus en plus sélectif, le Nigéria ne peut plus se permettre de confondre agitation et transformation. L’implémentation encore balbutiante du Petroleum Industry Act (PIA) requiert une architecture de gouvernance stable, des lignes politiques lisibles, et un cap résolument axé sur les résultats.
L’AEC appelle à une reconcentration de l’attention nationale sur les véritables leviers de souveraineté énergétique :
– Ramener la production au-delà de 2 millions b/j pour restaurer la résilience fiscale et le socle de change.
– Finaliser la réhabilitation des raffineries pour réinternaliser la chaîne de valeur aval.
– Réinstaurer la confiance des investisseurs via une régulation claire et une continuité institutionnelle.
– Renforcer la transparence, non comme spectacle, mais comme pilier de l’efficience opérationnelle.
Dans un Nigéria à la croisée des chemins, la stabilité énergétique sera-t-elle enfin pensée comme un projet d’État et non comme une réaction d’urgence à des scandales épisodiques ?
À suivre dans le prochain numéro de LE BRIEF, l’analyse complète des mécanismes à activer pour rebâtir un secteur énergétique digne des ambitions du Nigéria.
