🔴𝐒𝐄́𝐍𝐄́𝐆𝐀𝐋 – 𝐋𝐞 𝐠𝐚𝐳 𝐧𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞𝐥, 𝐦𝐨𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐜𝐚𝐜𝐡𝐞́ 𝐝𝐮 𝐝𝐞́𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 : 𝐞𝐦𝐩𝐥𝐨𝐢𝐬, 𝐢𝐧𝐧𝐨𝐯𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞𝐭𝐞́ : 𝖯𝖺𝗋 Ousseynou Souaré :𝖨𝗇𝗀𝖾́𝗇𝗂𝖾𝗎𝗋 𝖯𝖾́𝗍𝗋𝗈𝗅𝗂𝖾𝗋 – 𝖥𝗈𝗋𝗍𝖾𝗌𝖺 𝖨𝗇𝗍𝖾𝗋𝗇𝖺𝗍𝗂𝗈𝗇𝖺𝗅 ： À l’heure où le Sénégal entre de plain-pied dans l’ère gazière, une question s’impose : comment transformer cette richesse naturelle en un vrai levier de progrès pour tous ? Loin de se limiter à l’exportation ou à la production d’électricité, le gaz peut être le socle d’un développement économique, social et environnemental inédit. À condition de jouer les bonnes cartes. 𝟏. 𝐃𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐢𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐞́𝐜𝐨𝐥𝐞𝐬 : Chaque mètre cube de gaz extrait, chaque navire exporté, c’est potentiellement un hôpital, une école ou une route financée. Les revenus publics issus des projets gaziers — redevances, impôts, parts de production — doivent irriguer les secteurs essentiels. Pour cela, il faut un cadre fiscal transparent, des contrats équilibrés et une gouvernance rigoureuse. La manne gazière peut devenir le moteur d’un État stratège. 𝟐. 𝐃𝐞𝐬 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐦𝐞́𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐮𝐫 𝐝’𝐮𝐧 𝐬𝐞𝐮𝐥 𝐠𝐢𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭: Forage, transport, traitement, sécurité, logistique, commercialisation… l’exploitation du gaz génère une palette impressionnante de compétences. Des ingénieurs de plateforme aux techniciens de maintenance, des soudeurs offshore aux responsables QHSE, les besoins sont immenses. Et autour de ces métiers, tout un écosystème local se développe : formation, PME, centres de compétences. C’est l’occasion de bâtir une véritable filière industrielle sénégalaise. 𝟑. 𝐄𝐭 𝐬𝐢 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐜𝐡𝐞𝐭𝐬 𝐝𝐞𝐯𝐞𝐧𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐞́𝐬𝐨𝐫𝐬 ? Ce qu’on appelait hier des « impuretés » — CO₂, H₂S, condensats, eau de formation — devient aujourd’hui un nouveau gisement de valeur. Le CO₂ se transforme en gaz industriel, le H₂S en soufre pour l’agriculture, les condensats en carburants légers. Mieux encore, certaines techniques permettent de réinjecter le gaz pour booster la production ou limiter les émissions. Une logique d’innovation circulaire à fort potentiel économique et écologique. 𝟒. 𝐓𝐫𝐨𝐢𝐬 𝐜𝐥𝐞́𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧 𝐢𝐦𝐩𝐚𝐜𝐭 𝐝𝐮𝐫𝐚𝐛𝐥𝐞 : Pour que cette promesse devienne réalité, trois conditions s’imposent : • Une réglementation claire et évolutive ; • Des partenariats équilibrés, où l’expertise locale est valorisée ; • Et surtout, des investissements massifs dans l’éducation et la formation, pour que les talents sénégalais soient aux commandes. Le gaz, ce n’est pas seulement une ressource : c’est une opportunité. De croissance. De souveraineté. D’innovation. Encore faut-il oser la saisir avec méthode, vision et audace. À retrouver dans LE BRIEF, le magazine de ceux qui pensent l’Afrique de l’énergie autrement