LE BRIEF
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May 30, 2025 at 12:41 PM
🔴 LE BRIEF | 𝐔𝐆𝐀𝐍𝐃𝐀 : 𝐋𝐞 𝐏𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐁𝐚𝐫𝐢𝐥 𝐑𝐞𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞́ 𝐚̀ 𝟐𝟎𝟐𝟔 – 𝐔𝐧𝐞 𝐒𝐚𝐠𝐚 𝐇𝐲𝐝𝐫𝐨𝐜𝐚𝐫𝐛𝐮𝐫𝐞 𝐞𝐧 𝐒𝐮𝐬𝐩𝐞𝐧𝐬 : Dans l’antre géologique de l’Albertine Graben, la promesse d’or noir ougandais vacille une fois encore sur l’autel des incertitudes. La chronologie industrielle du pays se distend, repoussant l’horizon du « First Oil » à juin 2026, comme l’a solennellement déclaré Frank Mugisha, émissaire du Ministère de l’Énergie, à l’occasion du 3e Colloque Annuel de la Société Civile à Kampala. Ce nouvel ajournement, loin d’être anecdotique, s’inscrit dans une trame récurrente d’aléas logistiques, juridiques et financiers ayant émaillé la trajectoire pétrolière ougandaise depuis près de deux décennies. En 2023, le gouvernement ambitionnait encore un premier baril en juin 2025, mais l’optimisme officiel s’est heurté à la matérialité des retards : infrastructures lacunaires, contentieux règlementaires, et lenteur du chantier du pipeline transrégional EACOP. Les projets phares – Kingfisher et Tilenga – pilotés respectivement par le géant chinois CNOOC et le titan français TotalEnergies, n’affichent qu’un taux d’achèvement d’environ 60 %. Plus de 100 puits ont certes été forés à date, mais la cadence opérationnelle demeure tributaire d’un enchevêtrement d’obstacles, amplifié par la précarité des accords finaux autour du méga-raffinerie d’Hoima. Cette dernière, scellée avec le conglomérat émirati Alpha MBM Investments en mars 2025, ambitionne une capacité de 60.000 barils par jour. Dans les couloirs feutrés des institutions, l’exécutif ougandais, sous la férule du Ministre Ruth Nankabirwa, invoque le besoin impérieux de peaufiner le corpus légal et règlementaire, gage d’une gouvernance efficiente et d’une gestion éthique des rentes pétrolières. Pourtant, sur le terrain, la lassitude est palpable. Dr Arthur Bainomugisha, éminent directeur de l’ACODE, a cristallisé cette exaspération publique : « La population est lasse des perpétuelles promesses différées. » Le pari est donc double : d’une part, activer la production brute d’ici mi-2026, quitte à exporter intégralement le pétrole via l’EACOP en attendant le raffinement local ; d’autre part, consolider une architecture industrielle et règlementaire robuste pour que cette manne hydrocarbure serve de levier durable à l’économie nationale. La rhétorique gouvernementale est ferme : « Cette date ne changera plus. » Mais derrière l’optimisme affiché, les analystes entrevoient les écueils d’une gouvernance encore perfectible. Le spectre d’une économie rentière sans industrialisation effective plane, tandis que la balance commerciale du pays reste asservie aux importations énergétiques. La question nodale persiste : l’Ouganda parviendra-t-il à transformer cette promesse fossile en prospérité inclusive, ou restera-t-elle prisonnière d’un mirage extractiviste, symptomatique des paradoxes africains contemporains ?
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