🔴𝐂𝐨𝐧𝐟𝐥𝐢𝐭 𝐅𝐢𝐬𝐜𝐚𝐥 :𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐥’𝐎𝐫 𝐍𝐨𝐢𝐫 𝐃𝐞𝐯𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐒𝐮𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐃𝐢𝐬𝐜𝐨𝐫𝐝𝐞 : 𝐋𝐞 𝐒𝐞́𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐥 𝐅𝐚𝐜𝐞 𝐚𝐮 𝐏𝐨𝐢𝐝𝐬 𝐉𝐮𝐫𝐢𝐝𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐖𝐨𝐨𝐝𝐬𝐢𝐝𝐞 : 𝐒𝐞́𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐥 : 𝐔𝐧𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞 𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐞́𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐫𝐞𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐧𝐢𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐞́𝐪𝐮𝐢𝐥𝐢𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐧𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭 𝐞́𝐧𝐞𝐫𝐠𝐞́𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 : Ce qui se joue aujourd’hui entre Woodside Energy et l’État sénégalais dépasse largement les chiffres d’un redressement fiscal. C’est la nature même des relations entre multinationales et États producteurs africains qui est mise à l’épreuve dans une arène juridique mondiale. Le 30 mai dernier, la compagnie pétrolière australienne a officiellement saisi le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), institution phare de la Banque mondiale, contre le Sénégal. Officiellement, l’affaire prend racine dans un différend fiscal né en 2024, lorsque Woodside avait dénoncé une évaluation qu’elle jugeait infondée. Mais au-delà de cette friction apparente, c’est la gouvernance des ressources énergétiques, l’interprétation des contrats et la capacité des États à imposer leurs règles sans perdre l’appétit des investisseurs qui sont en jeu. Le projet Sangomar, premier développement pétrolier offshore du Sénégal, représente un actif stratégique pour les deux parties. Avec 82 % de participation, Woodside mène les opérations, tandis que Petrosen, bras étatique sénégalais, n’en contrôle que 18 %. Ce déséquilibre, longtemps accepté au nom de la technicité et des investissements étrangers, devient aujourd’hui source de tension, à l’heure où le pays cherche à renégocier ses souverainetés économiques et fiscales. Plus qu’un contentieux, cette action pourrait être interprétée comme une tentative de fixation des limites fiscales que les États africains peuvent imposer aux géants de l’énergie. Un précédent qui pourrait influer sur la rédaction des futurs accords pétroliers en Afrique, dans un contexte de montée des exigences sociales et écologiques sur le continent. La question n’est donc plus seulement juridique ou fiscale. Elle est éminemment politique et géoéconomique : le Sénégal saura-t-il imposer une gouvernance équitable de ses ressources sans compromettre sa crédibilité auprès des grandes puissances énergétiques ? 🔎 Tous les développements exclusifs de cette affaire seront à suivre dans le prochain numéro du LE BRIEF.