MBONGUI-KANDZA LIBERTÉ VÉRITÉ 242
June 5, 2025 at 12:20 PM
Au 5 juin 2025,
Deux dates,
A deux destins, dans mon existence.
Le 5 juin 1944 et le 5 juin 1997.
Le 5 juin 1944, je nais à Mabirou, en République du Congo. La construction de la vie et l'avenir se sont ouverts à moi.
Cinquante trois ans plus tard, le 5 juin 1997, M. Pascal Lissouba, Président de la République du Congo, survient le déclenchement, à Brazzaville, des hostilités, entre les militaires de la Force Publique et les milices du Président Denis Sassou Nguesso. Au cours des affrontements, sont littéralement détruits les biens meubles et immeuble du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice que j'étais à l'époque. S'en suit, pour moi et d'autres figures du pouvoir du Président Pascal Lissouba, pour des raisons de sécurité, la route de l'exil en France où Mave, mon épouse et Didi O, mon fils de 15 ans, trouvent la mort. Un épisode dont j'ai beaucoup souffert et qui a brisé mes rêves.
Ainsi le 5 juin 1944 et le 5 juin 1997 symbolisent deux dates antinomiques dans le cours de ma vie. Le contraste entre elles souligne l'espérance qui s'est créée en moi à ma naissance et la douleur ainsi que la colère que j'ai ressenties, lors des affrontements militaires de Brazzaville qui ont causé des milliers de victimes dont de très nombreuses qui s'en sont allées n'ont jamais eu de sépultures.
.. Cependant, ce contraste met en lumière la résilience et la détermination qui m'ont permis, par la suite, dans la dignité, le travail, le courage, la liberté et le bon sens, de continuer d'espérer à un avenir meilleur. Toujours, au plan politique, attaché aux valeurs de la République, à l'UPADS, mon parti et à La Ligue pour la Culture de la Modernité, Association de la société civile, fondée de concert avec quelques amis. Aimant, par ailleurs, intensément mon pays, le Congo, à propos duquel, je voudrai qu'il parvienne à une alternative nouvelle, en passant par l'étape de la tenue des états généraux de la nation qui devront aboutir à un compromis politique dont les termes seront à définir pour ouvrir la voie à une élection présidentielle aux normes de transparence, de liberté et de démocratie garanties.
Les états généraux de la nation seraient une occasion unique de rassembler toutes ses forces vives pour refonder le pays sur de nouvelles bases et trouver des solutions collectives à ses maux. Ce qui pourrait contribuer à réduire les tensions et les divisions, nettement visibles au Congo, d'autant qu'elles sont aggravées par les inégalités sociales, la pauvreté, la forte accumulation des biens de la classe au pouvoir et l'extravagance de ceux qui exhibent insolemment des attributs de richesse. Ce à quoi s'ajoute la non indemnisation par des pouvoirs publics des destructions des biens et autres sinistres survenus au pays par le fait des violences politiques et autres catastrophes dont l'Etat est rendu responsable.
Ce 5 juin 2025, deux postures. Par rapport au 5 juin 1944, mes pensées sont tournées vers tous les membres de la Grande Famille Ouabari. Également, en direction des personnes qui me sont chères, parents, autres proches et amis qui m'ont quitté, m'ayant accompagné dans ma vie.
S'agissant du 5 juin 1997, puisse le Président Denis Sassou Nguesso, faire preuve de générosité, de grandeur et de hauteur en accordant la totale liberté aux prisonniers Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, deux de ses concurrents à l'élection présidentielle de mars 2016, ainsi qu'au Ministre Benoît Koukebene qui purge un exil forcé en France, depuis les lendemains du 15 octobre 1997.
Reste qu'au regard de toutes les considérations, bonnes ou mauvaises, qui gravitent autour des démarches républicaines nobles, comme les états généraux de la nation, les concertations et dialogues, sans exclusive, les compromis politiques, toujours pas bien acceptés par les tenants du pouvoir de Brazzaville, par pur égoïsme et instinct de conservation des privilèges, seule demeure déterminante, dans ces cas, la décision constructive, dans l'intérêt supérieur de la nation, du Président Denis Sassou Nguesso, lui-même, symbole et incarnation de l'expression de l'unité et de la cohésion nationales.
Paris 5 juin 2025
Ouabari Mariotti
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