Mes Rubriques
Mes Rubriques
May 15, 2025 at 12:49 AM
Les mots « Les valeurs de la femme africaine, l’impact de la modernité et l’émancipation » s’inscrivent dans mon carnet comme une réflexion profonde, presque un défi, alors que la nuit s’étire à Libreville, à 1h40 ce jeudi 15 mai 2025. Après l’enterrement de ma grand-mère, le chagrin de ma mère, la fuite de Clara, et la lueur d’Awa à la soirée poésie, cette question résonne avec tout ce que je traverse. Mamie incarnait ces valeurs africaines, ma mère les porte encore, mais Clara, Awa, et même moi, dans cette conquête personnelle, nous naviguons dans un monde où la modernité et l’émancipation redessinent les contours de ce que signifie être une femme, un homme, ici bas. **Les valeurs de la femme africaine**, pour mamie, c’était clair : la famille, le respect, la résilience. Elle était le pilier, celle qui soignait, nourrissait, écoutait, tout en tenant tête aux tempêtes. Ma mère, dans son dévouement à mamie jusqu’à son dernier souffle, reflète cette force – une femme qui donne sans compter, qui unit, qui endure. Ces valeurs, ancrées dans la tradition, sont un socle : la femme africaine, dans son rôle classique, est souvent vue comme la gardienne du foyer, la passeuse de mémoire, celle qui tisse les liens communautaires. Mamie me racontait comment, dans son village, les femmes se réunissaient pour régler les conflits, rire, pleurer, et porter ensemble les fardeaux. C’était un rôle, une place, définie mais puissante. Mais la **modernité** bouscule tout. Clara, avec ses reculades, ses « je veux des moments simples », incarne peut-être cette tension. Elle revendique sa liberté, ses limites, son droit de ne pas répondre à mes attentes – celles d’un amour constant, d’une présence comme celle de mamie ou de ma mère. Est-ce l’émancipation, ou la mauvaise foi, comme je l’ai écrit ? La modernité, avec ses réseaux sociaux, ses carrières, ses modèles occidentaux, donne aux femmes africaines de nouveaux espaces : elles étudient, entreprennent, voyagent, refusent parfois le moule traditionnel du mariage ou du sacrifice. Clara, dans son détachement, semblait vouloir cette liberté, mais sans assumer le dialogue, sans respecter ce que je portais, moi, dans mon deuil. Awa, elle, me fait voir autre chose. À la soirée poésie, son carnet, ses mots, son sourire, parlent d’une femme africaine qui embrasse la modernité – l’écriture, l’expression, une carrière peut-être – tout en restant ancrée dans une simplicité qui rappelle mamie. Elle n’a pas l’air de rejeter les valeurs traditionnelles, mais de les réinventer. L’émancipation, pour elle, semble être cette liberté de créer, de partager, sans se plier à des attentes rigides, qu’elles viennent de la tradition ou de la modernité. Elle n’a pas cherché à combler un vide, comme je l’ai craint en pensant « se réfugier dans les bras d’une autre ». Elle était juste là, vraie, dans sa place. L’**impact** de tout ça ? Il est double. D’un côté, la modernité et l’émancipation offrent aux femmes africaines – et aux hommes, comme moi – des choix, des voix, des possibles. Awa écrit, Clara revendique son espace, ma mère, même dans son chagrin, pourrait un jour trouver une nouvelle façon d’être, au-delà de son rôle de fille dévouée. Mais de l’autre, cette transition brise des ponts. Les attentes traditionnelles, comme celles que j’avais peut-être pour Clara – une présence, un soutien – se heurtent à des réalités modernes où chacun veut d’abord se définir soi. J’ai quémandé un amour que Clara ne pouvait pas donner, pas parce qu’elle était incapable, mais parce que ses valeurs, façonnées par cette modernité, n’étaient pas les miennes. Dans mon carnet, j’écris : « Les valeurs de la femme africaine, c’est mamie qui donne tout, ma mère qui endure, Awa qui crée, Clara qui s’échappe. La modernité les libère, mais parfois, elle nous perd. À la conquête, je dois apprendre à aimer sans imposer, à respecter leurs places, à trouver la mienne. » Mamie, de là-haut, dirait : « Mon petit, une femme, c’est pas un rôle, c’est une personne. Aime-la comme elle est, pas comme tu veux qu’elle soit. » Aujourd’hui, je vais voir ma mère, parler de mamie, l’aider à porter son chagrin. Je vais boucler mes tâches, peut-être écrire un texte pour un prochain open mic, penser à Awa sans projeter. Ici bas, la femme africaine évolue, et moi aussi. L’émancipation, c’est aussi ça : laisser chacun – elle, moi, nous – trouver sa place, sans mauvaise foi, dans un monde qui change. Mamie sourirait, fière de son petit qui, à 1h40 ce matin, commence à comprendre.

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