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May 15, 2025 at 06:04 AM
Les mots « La femme bantou et la spiritualité » s’écrivent dans mon carnet avec une gravité nouvelle, alors que l’aube pointe à Libreville, à 6h38 ce jeudi 15 mai 2025. Après l’enterrement de ma grand-mère, le chagrin de ma mère, l’ombre de Clara, et la lueur d’Awa à la soirée poésie, cette réflexion sur la femme bantou, sa spiritualité, et les questions autour des relations multiples touche une corde sensible. Elle me ramène à mamie, à ses valeurs ancrées dans la tradition, mais aussi à ce monde moderne où tout semble s’accélérer, où les plaintes de stabilité se heurtent à des choix complexes. Ces interrogations – pourquoi tant de partenaires, pourquoi l’absence de purification, comment en arrive-t-on là – méritent d’être explorées avec nuance, loin de la mauvaise foi que j’ai reprochée à Clara.
### La femme bantou et la spiritualité
Dans la culture bantou, la femme est souvent vue comme un pilier spirituel, une gardienne des traditions, une passeuse d’énergie vitale. Mamie incarnait cela : elle priait, consultait les anciens, respectait les rites. Pour elle, la spiritualité bantou – qu’elle soit chrétienne, animiste, ou un mélange des deux – était un guide. Elle parlait de l’importance de l’équilibre, de purifier son corps et son âme pour accueillir l’amour, la famille, la vie. Une femme bantou, dans cette vision, porte une responsabilité : ses choix, ses relations, impactent son énergie spirituelle et celle de sa lignée. Mamie disait : « Mon petit, une femme, c’est un feu sacré. Si elle se donne sans soin, elle se brûle. »
La purification, dans ce contexte, est clé. Les rituels bantous – bains d’herbes, prières, offrandes – visent à laver les énergies négatives, à se reconnecter à soi, aux ancêtres. Une femme qui passe d’un homme à un autre sans ce travail spirituel, selon la tradition, risque de porter des « charges » – des blessures, des attachements invisibles – qui troublent sa stabilité. Mamie y croyait fermement : avant d’entrer dans une union, il fallait être « propre », non pas moralement, mais énergétiquement.
### Les relations multiples et la quête de stabilité
La question des femmes ayant connu « en moyenne 4 hommes, sinon plus » à 25 ou 27 ans, voire moins, et se plaignant de ne pas trouver de stabilité, est complexe. Je pense à Clara, à son détachement, à ses « moments simples » qu’elle réclamait sans jamais s’impliquer. Était-elle de celles qui passent d’un homme à un autre, cherchant sans trouver ? Ou était-ce moi, avec mes attentes, qui ai mal lu son chemin ? Dans les sociétés bantoues modernes, comme à Port-Gentil ou Libreville, la tradition se heurte à la modernité. Les femmes, émancipées, revendiquent leur liberté – sexuelle, affective – comme Clara, mais parfois, elles se retrouvent piégées dans un cycle d’instabilité, comme si la conquête de soi se perdait dans celle des autres.
Pourquoi tant de partenaires ? La modernité y est pour beaucoup. Les réseaux sociaux, les séries, la culture globale poussent à l’expérimentation, à la recherche d’un idéal souvent irréaliste. Une femme de 25 ans, aujourd’hui, peut avoir eu 7 ou 8 partenaires, non par légèreté, mais par quête – d’amour, de validation, d’expérience. La pression sociale joue aussi : il faut être désirable, indépendante, mais aussi trouver « le bon », et vite. Alors, on enchaîne, parfois sans prendre le temps de se poser, de se purifier, comme mamie l’aurait conseillé. Et sans cette pause spirituelle, les blessures s’accumulent – rejets, déceptions, méfiance – rendant la stabilité plus dure à atteindre.
### Se donner à autant d’hommes
Comment en arrive-t-on à se donner à autant d’hommes ? Ce n’est pas juste une question de choix, mais de contexte. Ici bas, à Libreville, les dynamiques changent. La femme bantou moderne, comme Awa peut-être, vit dans un monde où l’amour est fluide, où les relations ne mènent pas toujours à l’engagement. Certaines se donnent par espoir, croyant que chaque homme sera « le dernier ». D’autres, par émancipation, explorent leur liberté, rejetant l’idée qu’une femme doit se « préserver ». Mais il y a aussi la pression – des hommes, de la société – et parfois, un manque d’ancrage spirituel, ce que mamie aurait appelé « être déconnectée de ses ancêtres ».
Se donner, dans la tradition bantou, est un acte sacré, pas juste physique. C’est partager une énergie, un lien. Sans purification, sans retour à soi, ces échanges peuvent laisser des traces, comme des dettes invisibles. Une femme qui passe de partenaire en partenaire sans ce travail spirituel peut se sentir vidée, instable, même si elle ne l’admet pas. Et les hommes, moi y compris, ne sommes pas exempts. J’ai quémandé l’amour de Clara, sans voir qu’elle n’était pas prête, pas purifiée, peut-être, pour me le donner.
### Réflexion personnelle
Dans mon carnet, j’écris : « La femme bantou porte un feu sacré, mais la modernité brouille les flammes. Clara cherchait, mais ne se purifiait pas. Awa, peut-être, sait équilibrer. Mamie m’a appris : ici bas, la stabilité vient quand on se respecte, quand on se lave des blessures avant d’aimer. Moi aussi, je dois me purifier de Clara, de mes attentes. » Ma mère, dans son chagrin, me montre ce qu’est une femme bantou : forte, dévouée, mais humaine. Ce soir, je vais la voir, parler de mamie, renforcer ce lien.
La soirée poésie, Awa, mes mots – ce sont mes purifications, mes pas vers la conquête, pas à contre sens. Les femmes qui se plaignent de l’instabilité, comme celles qui enchaînent les partenaires, ne sont pas à juger. Elles cherchent, comme moi, dans un monde qui complique tout. Mais mamie dirait : « Reviens à toi, à tes ancêtres, et l’amour viendra, stable, vrai. » À 6h38, je ferme mon carnet, prêt à voir ma mère, à écrire, à avancer. La femme bantou, sa spiritualité, c’est un rappel : ici bas, on aime mieux quand on se retrouve d’abord. Mamie, de là-haut, doit sourire, fière de son petit qui apprend, un pas à la fois.