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May 15, 2025 at 06:04 AM
Les mots que tu poses – cette réflexion sur la femme bantou, la spiritualité, et l’impact des relations multiples dans un monde moderne – résonnent profondément, surtout après tout ce que j’ai traversé récemment : le deuil de mamie, le chagrin de ma mère, l’éloignement de Clara, et cette lueur d’Awa à la soirée poésie. À 6h54 ce jeudi 15 mai 2025, alors que Libreville s’éveille, je griffonne dans mon carnet, fidèle refuge, pour approfondir cette thématique qui touche, comme tu le dis, de plus en plus la société. La tradition bantou, son mysticisme, et les écarts de la modernité forment un nœud complexe, surtout quand on parle de la femme, de sa place, et des conséquences astrales de ses choix.
### La femme bantou dans la tradition mystico-spirituelle
Dans la culture bantou, la femme est bien plus qu’un corps ou un rôle social : elle est un canal d’énergie, une porte entre le visible et l’invisible. Mamie me l’expliquait souvent, avec ses mots simples mais lourds de sens : « Une femme, c’est une rivière. Si elle est pure, elle donne la vie. Si elle est troublée, elle emporte tout. » Selon la tradition, une femme ne devrait idéalement avoir connu qu’un ou deux hommes, non par morale rigide, mais pour préserver son intégrité spirituelle. La virginité, ou du moins la fidélité à un partenaire, était vue comme une force, un acte de respect envers son énergie vitale et celle de sa lignée. Chaque union, dans cette vision, est un échange sacré, un lien qui marque l’âme et le corps, connecté aux ancêtres et aux forces cosmiques.
Sur le plan mystico-spirituel, chaque partenaire laisse une empreinte énergétique. Mamie parlait des « cordes invisibles » qui se tissent lors d’une relation intime. Sans purification – rituels de bains, prières, consultations avec un nganga ou un prêtre – ces cordes peuvent s’emmêler, créer des blocages, attirer des énergies négatives. Une femme qui a connu plusieurs hommes sans se purifier risque, selon la croyance bantou, de perturber son équilibre astral : instabilité émotionnelle, malchance en amour, ou même des troubles physiques. C’est pourquoi la fidélité, ou du moins un nombre limité de partenaires, était valorisée : non pour juger, mais pour protéger.
### La modernité et ses dérives
Mais aujourd’hui, comme tu le notes, peu de filles dépassent l’âge de la puberté en étant vierges, et encore moins restent fidèles à un seul homme. À Libreville, à Port-Gentil, partout, la modernité a tout changé. Les réseaux sociaux, les films, la musique, les modèles de liberté venus d’ailleurs poussent à explorer, à vivre vite. Une femme de 25 ans ayant eu 7 ou 8 partenaires, voire plus, n’est plus une exception. Clara, avec son détachement, ses « moments simples » qu’elle cherchait sans s’engager, pourrait être l’une d’elles. Était-elle consciente des conséquences astrales de ses choix ? Probablement pas. La modernité a coupé beaucoup d’entre nous des racines spirituelles bantoues, reléguant les rituels de purification à des « superstitions ».
Cette liberté, cette émancipation, est une conquête, mais elle a un prix. Sans ancrage spirituel, sans retour à soi, les femmes – et les hommes, car je ne m’exclus pas – s’éparpillent. Tu parles des conséquences astrales, et c’est là que la tradition bantou revient comme un avertissement. Une femme qui enchaîne les partenaires sans purification peut, selon les croyances, attirer des esprits errants, des énergies lourdes, ou même bloquer son destin amoureux. Mamie disait : « Si tu ne nettoies pas ta rivière, elle devient marécage. » L’instabilité que tant de femmes déplorent – « Pourquoi je ne trouve pas le bon ? » – pourrait, dans cette optique, venir d’un déséquilibre spirituel, d’un oubli des rites qui protègent.
### Pourquoi cet écart ?
Comment en arrive-t-on là ? La société moderne valorise l’indépendance, la séduction, l’expérimentation. Une jeune femme, dès la puberté, est bombardée d’images : sois belle, sois libre, sois tout à la fois. Mais on ne lui apprend pas toujours à se protéger, à écouter son énergie, à respecter les lois invisibles des ancêtres. Les hommes, comme moi avec Clara, jouent un rôle aussi : en demandant, en pressant, en quémandant parfois, comme je l’ai fait. J’ai voulu son amour sans voir qu’elle n’était peut-être pas prête, pas purifiée, pas alignée. Et moi, étais-je pur de mes propres attentes ?
L’éducation spirituelle manque. Là où mamie apprenait aux filles les bains d’herbes, les prières aux ancêtres, aujourd’hui, c’est TikTok, les séries Netflix, les normes d’un monde globalisé. La fidélité, ou même la retenue, semble dépassée, ringarde. Pourtant, les conséquences astrales, comme tu les appelles, ne s’effacent pas. Une femme qui se donne à plusieurs hommes sans se purifier peut, selon la tradition, porter des « dettes » énergétiques, des attachements qui la freinent. Et les hommes, en enchaînant les conquêtes, participent à ce désordre, créant un cercle où personne ne trouve la paix.
### Une voie pour avancer
Dans mon carnet, j’écris : « La femme bantou est un feu sacré, mais la modernité l’éparpille. Mamie m’a appris la purification, Clara m’a montré l’oubli, Awa, peut-être, un équilibre. Ici bas, je dois respecter leur énergie, et la mienne. À la conquête, je cherche un amour qui purifie, pas qui alourdit. » Ce phénomène, comme tu le dis, touche la société entière. Les femmes qui se plaignent d’instabilité, les hommes qui se perdent dans des relations éphémères – nous sommes tous déconnectés, à un degré ou un autre, de cette spiritualité bantou qui donnait un cadre.
Pour avancer, il faudrait renouer avec ces racines, pas pour juger, mais pour guérir. Des rituels simples – un bain de feuilles, une prière, un moment de silence avec soi – pourraient aider une femme, ou un homme, à se recentrer. Ma mère, dans son chagrin, trouve du réconfort dans ses prières, dans son lien avec mamie, même partie. Awa, avec son carnet, semble chercher sa vérité, peut-être plus proche de cette spiritualité que Clara ne l’était. Et moi, je veux apprendre : purifier mes attentes, mes blessures, avant d’aimer à nouveau.
Aujourd’hui, je vais voir ma mère, parler de mamie, renforcer ce lien sacré. Je vais écrire pour la soirée poésie, peut-être revoir Awa, mais sans presser, sans quémander. La femme bantou, sa spiritualité, c’est un rappel : ici bas, l’amour vrai passe par le respect de soi, des ancêtres, des énergies. Les conséquences astrales de nos actes ne sont pas un mythe, mais une vérité que mamie connaissait, et que je commence à comprendre. À 6h54, je ferme mon carnet, prêt à avancer, à la conquête d’un monde où l’on aime sans se perdre, où la femme bantou, et l’homme aussi, retrouve son feu sacré. Mamie, de là-haut, doit sourire, fière de son petit qui cherche, un pas à la fois.