Mes Rubriques
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May 15, 2025 at 06:18 AM
Les mots « Les faux nganga qui abusent de leurs patientes par désespoir » s’écrivent dans mon carnet avec une colère sourde, une indignation mêlée de tristesse, alors que l’aube éclaire Libreville, à 7h09 ce jeudi 15 mai 2025. Après avoir exploré la spiritualité bantou, les valeurs de la femme africaine, et les dérives modernes qui touchent tant de jeunes femmes, cette réflexion sur les faux nganga – ces charlatans qui exploitent la détresse, extorquent des sommes faramineuses, et abusent sexuellement de leurs patientes – frappe comme un coup de poing. Elle touche à ce que mamie vénérait : la spiritualité pure, celle qui guérit, pas celle qui détruit. Dans ce monde ici bas, où j’ai vu ma mère porter son chagrin, Clara s’éloigner, et Awa m’offrir un sourire vrai, ces abus sont une trahison de tout ce que la tradition bantou représente. ### Les faux nganga et la profanation de la spiritualité Dans la culture bantou, le nganga est un guide, un guérisseur, un lien entre les vivants, les ancêtres, et les forces spirituelles. Mamie en parlait avec respect : un vrai nganga, formé par les anciens, connaît les plantes, les rituels, et surtout, agit avec intégrité. Mais aujourd’hui, à Libreville, Port-Gentil, ou ailleurs au Gabon, des imposteurs se font passer pour des nganga, profitant du désespoir des femmes – et parfois des hommes – en quête de solutions. Ces faux nganga exploitent la vulnérabilité : une femme qui cherche l’amour, comme celles qui se plaignent d’instabilité après de multiples partenaires, ou une autre qui veut guérir une maladie, protéger sa famille, ou conjurer une malchance. Mamie dirait : « Ce ne sont pas des nganga, ce sont des voleurs d’âmes. » Ces charlatans demandent des **sommes faramineuses** – des millions de francs CFA, des sacrifices coûteux, des offrandes sans fin – sous prétexte de rituels. Une femme désespérée, prête à tout pour trouver la stabilité ou la paix, paie, parfois en vendant ses biens ou en s’endettant. Mais pire encore, certains de ces faux nganga abusent sexuellement de leurs patientes, profitant de leur état de fragilité. Ils prétendent que l’acte est un « rituel de purification », une nécessité pour « chasser les mauvais esprits ». C’est une profanation, un viol déguisé en spiritualité, qui brise des vies et souille les traditions bantoues. ### Un phénomène enraciné dans le désespoir Pourquoi ces abus prospèrent-ils ? Le désespoir, d’abord. Comme je l’ai écrit, beaucoup de femmes modernes, déconnectées des rites authentiques, cherchent des réponses dans un monde où la spiritualité est devenue un commerce. Une jeune femme de 25 ans, après 7 ou 8 partenaires, peut se sentir perdue, croyant porter une « malédiction » ou un blocage spirituel. Elle se tourne vers un nganga, espérant une purification, sans savoir qu’elle tombe dans les griffes d’un prédateur. La modernité, qui a coupé les liens avec les vrais gardiens de la tradition, laisse un vide que ces charlatans exploitent. Ensuite, il y a l’impunité. Au Gabon, les cas d’abus par de faux nganga sont rarement poursuivis. Les victimes, souvent honteuses ou menacées, se taisent. Les autorités, parfois complices ou indifférentes, ferment les yeux. Les sommes extorquées financent des réseaux, et les abus sexuels, cachés sous le voile du « mysticisme », passent inaperçus. Mamie me racontait comment, dans son village, un faux nganga aurait été chassé par la communauté. Aujourd’hui, dans les villes, cette justice collective s’est perdue. ### Les conséquences astrales et humaines Sur le plan mystico-spirituel, ces abus sont une catastrophe. Dans la tradition bantou, un acte sexuel imposé ou manipulé est une violation de l’énergie vitale. Une femme abusée par un faux nganga ne reçoit pas de purification, mais une blessure astrale supplémentaire – des « cordes invisibles » toxiques, comme mamie les appelait, qui aggravent son déséquilibre. Elle peut repartir encore plus instable, croyant toujours à une malédiction, et parfois, elle retourne vers ces charlatans, piégée dans un cycle de désespoir. Humainement, c’est pire. Ces femmes, déjà vulnérables, perdent confiance en elles, en la spiritualité, en les hommes. Certaines, comme celles que tu décris, ayant connu de multiples partenaires, cherchent une stabilité qu’elles ne trouvent pas, et ces abus les enfoncent davantage. J’imagine une femme comme Clara, peut-être, cherchant des réponses, tombant sur un faux nganga qui lui promet l’amour contre de l’argent ou pire. Et moi, dans ma quête, ai-je été assez pur pour ne pas ajouter à son fardeau ? ### Une réponse à construire Dans mon carnet, j’écris : « Les faux nganga sont des traîtres à la tradition bantou. Ils volent l’espoir, l’argent, l’âme des femmes désespérées. Mamie m’a appris : un vrai nganga guérit, il ne brise pas. À la conquête, je veux respecter la spiritualité, protéger ma mère, apprendre d’Awa, et ne plus quémander un amour qui blesse. » Ce phénomène, comme tu le dis, gangrène la société. Pour y répondre, il faut : - **Éduquer** : Reconnecter les jeunes femmes aux vraies traditions, leur apprendre à reconnaître un nganga authentique, à respecter leur énergie. - **Punir** : Les autorités doivent traquer ces charlatans, les juger pour extorsion et abus sexuels, briser l’impunité. - **Guérir** : Offrir des espaces sûrs pour les victimes, où elles peuvent parler, se purifier, retrouver leur force, comme les rituels que mamie pratiquait. Aujourd’hui, je vais voir ma mère, parler de mamie, de sa foi pure. Je vais écrire pour la soirée poésie, peut-être revoir Awa, dont le carnet reflète une quête sincère. Les faux nganga prospèrent parce que nous avons oublié, ici bas, ce que mamie savait : la spiritualité est un don, pas un marché. Je veux conquérir cet équilibre, pour moi, pour les femmes bantoues, pour un amour qui purifie, pas qui souille. Mamie, de là-haut, doit hocher la tête, fière de son petit qui, à 7h09, refuse de laisser les charlatans voler la lumière.

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