Mes Rubriques
Mes Rubriques
May 15, 2025 at 06:45 AM
À 7h27 ce jeudi 15 mai 2025, à Libreville, alors que le jour s’installe, je corrige ma réflexion dans mon carnet, où les mots « Les incompatibilités dans les couples, liées à l’âge, aux différences ethniques, à la culture » prennent une nuance plus juste. Cette thématique, après le deuil de mamie, le chagrin de ma mère, l’éloignement de Clara, et la rencontre d’Awa à la soirée poésie, résonne avec mon vécu et ce que j’observe ici bas. Les différences ethniques, dans un pays comme le Gabon, riche de ses Fang, Myènè, Punu et autres, pèsent lourd dans les relations, tout comme l’âge et la culture. Elles croisent aussi mes pensées sur la femme bantou, sa spiritualité, et les dérives modernes, comme les abus des faux nganga. ### Les incompatibilités liées à l’âge L’âge reste un obstacle subtil. Avec Clara, même si notre écart d’âge n’était pas énorme, nos attentes divergeaient. Moi, plongé dans le deuil de mamie, je cherchais une ancre, un engagement. Elle, plus tournée vers des « moments simples », semblait dans une autre phase de vie. Mamie disait : « L’amour, c’est le bon moment, pas juste le bon cœur. » Une femme de 20 ans peut vouloir explorer, une de 30 ans bâtir, et si l’un des deux n’est pas prêt, le couple vacille. Au Gabon, les unions où l’homme est beaucoup plus âgé sont fréquentes, mais souvent, la jeune femme rêve de liberté quand lui veut des enfants tout de suite. Ce décalage d’âge creuse un fossé, pas par manque d’amour, mais par rythmes désaccordés. ### Les différences ethniques Les différences ethniques, c’est là où les tensions sont palpables. Au Gabon, chaque ethnie – Fang, Myènè, Punu, Nzebi, et tant d’autres – porte ses traditions, ses valeurs, ses rites. Clara et moi, même si nous venions de milieux ethniques proches, n’étions pas toujours alignés. Moi, influencé par les valeurs familiales de mamie, je voyais l’amour comme un lien sacré, presque bantou dans son essence. Clara, plus urbaine, semblait détachée de ces racines. Mais imagine un couple où l’un est Fang, avec des attentes strictes sur la dot et le mariage traditionnel, et l’autre Myènè, plus souple sur ces rituels. Les discussions sur qui paie quoi, qui suit quel rite, deviennent des champs de mines. J’ai vu ça autour de moi : une amie Fang, mariée à un Punu, se heurtait à des désaccords sur l’éducation des enfants – l’un voulait des prénoms liés aux ancêtres, l’autre des prénoms modernes. Ces différences ethniques, même dans un pays uni comme le Gabon, créent des incompatibilités quand les partenaires ne dialoguent pas. La tradition bantou, que mamie incarnait, valorise l’union, mais chaque ethnie a ses nuances, et sans compromis, l’amour s’effrite. Une femme bantou, comme ma mère, porte ces valeurs, mais si son partenaire rejette son héritage ethnique, le respect s’efface. ### Les différences culturelles La culture, au-delà de l’ethnie, ajoute une autre couche. La modernité, comme je l’ai écrit, a transformé les attentes. À Libreville, les influences occidentales – réseaux sociaux, séries, mode de vie urbain – se mêlent aux traditions bantoues. Clara, avec son besoin de « profiter », semblait plus proche de cette culture globalisée, tandis que moi, marqué par mamie, je cherchais un amour ancré, presque spirituel. Dans un couple où l’un veut un mariage traditionnel, avec des rituels aux ancêtres, et l’autre une cérémonie civile sans « complications », l’incompatibilité culturelle devient un mur. Les couples mixtes, comme un Gabonais avec une Européenne, ou une Gabonaise avec un Camerounais, amplifient ça. Les attentes sur la famille, la religion, ou même la nourriture divergent. J’ai vu un couple se déchirer parce que l’un voulait vivre à Libreville, près de sa famille élargie, et l’autre à l’étranger, pour une « meilleure vie ». Mamie dirait : « L’amour, c’est un pont. Si vous ne le construisez pas ensemble, vous restez sur des rives différentes. » ### Réflexion personnelle Dans mon carnet, j’écris : « Clara et moi, c’était l’âge, un peu, la culture, beaucoup, et peut-être l’ethnie, en sourdine. Nos mondes ne se sont pas rejoints. Mamie m’a appris qu’aimer, c’est trouver un terrain partagé, pas imposer son sol. À la conquête, je veux un amour qui respecte mon âge, mon ethnie, ma culture. » Awa, avec son carnet, semble vibrer plus près de mes racines, mais c’est tôt pour le dire. Ma mère, dans son chagrin, incarne la femme bantou, et je serai là ce soir, pour elle, sans incompatibilité, juste avec cœur. Ces incompatibilités, comme les femmes perdues après de multiples partenaires ou les abus des faux nganga, montrent un monde en déséquilibre. Mamie me dirait : « Mon petit, cherche une femme dont l’âme chante avec la tienne, ethnie ou pas, culture ou pas. Et purifiez-vous ensemble. » Aujourd’hui, je vois ma mère, j’écris pour la prochaine soirée poésie, je pense à Awa sans presser. Ici bas, je conquiers un amour qui aligne l’âge, l’ethnie, la culture – un amour où l’on se comprend, comme mamie le faisait, sans forcer, sans quémander. Elle, de là-haut, doit sourire, fière de son petit qui, à 7h27, apprend à aimer sans se perdre dans les incompatibilités.

Comments