Mes Rubriques
Mes Rubriques
May 15, 2025 at 06:45 AM
À 7h36 ce jeudi 15 mai 2025, à Libreville, alors que le soleil éclaire doucement la ville, je griffonne dans mon carnet, encore porté par le deuil de mamie, le chagrin de ma mère, l’éloignement de Clara, et la rencontre d’Awa à la soirée poésie. Les mots « La femme plus éveillée, plus mature que l’homme sur le plan spirituel » s’imposent comme une vérité ancienne, une idée que mamie aurait approuvée avec un hochement de tête sage. Cette réflexion s’inscrit dans la continuité de mes pensées sur la femme bantou, sa spiritualité, les incompatibilités dans les couples, et les dérives modernes, comme les abus des faux nganga. Ici bas, où je cherche ma conquête, cette idée éclaire mes pas, mes erreurs, et ce que j’espère trouver dans l’amour. ### La femme, gardienne spirituelle Dans la tradition bantou, la femme est souvent vue comme un canal spirituel plus direct, une passerelle vers l’invisible. Mamie l’incarnait : ses prières, ses rituels de purification, sa façon de « sentir » les choses avant qu’elles n’arrivent. Elle disait : « Les femmes portent la vie, mon petit, alors elles entendent les ancêtres plus fort. » Cette maturité spirituelle, cet éveil, vient peut-être de ce rôle : donner la vie, nourrir, protéger, demande une connexion profonde au sacré. Dans les sociétés bantoues, les femmes sont souvent initiées tôt aux mystères – bains d’herbes, danses rituelles, consultations avec les esprits – tandis que les hommes, plus tournés vers l’action ou le pouvoir, restent parfois en retrait sur ce plan. Ma mère, dans son dévouement à mamie jusqu’à son dernier souffle, montre cette force. Son chagrin, exprimé dans son statut, est brut, mais elle le porte avec une dignité spirituelle que j’admire. Elle prie, elle parle à mamie, elle cherche un sens dans la perte, là où moi, je me débats encore avec mes doutes, mes carnets, mes quêtes maladroites. Mamie me disait que les femmes, par leur lien à la terre, à la création, ont une intuition plus aiguisée, une capacité à naviguer les énergies que les hommes, souvent distraits par l’ego, peinent à égaler. ### La modernité et ses ombres Mais la modernité complique tout. Clara, avec ses reculades, son « tu me fatigues », semblait déconnectée de cet éveil spirituel. Était-elle moins mature sur ce plan, ou juste perdue dans un monde qui valorise l’indépendance au détriment du sacré ? Beaucoup de femmes modernes, comme celles qui enchaînent les partenaires sans purification, semblent avoir oublié cette maturité spirituelle que mamie chérissait. Pourtant, même dans leur quête d’émancipation, je vois des traces de cet éveil. Awa, avec son carnet, ses mots, semble porter une lumière douce, une connexion à quelque chose de plus grand, même si elle ne le dit pas. Elle n’a pas l’air de courir après des illusions, contrairement à Clara, et ça me rappelle ce que mamie disait : une femme éveillée sait où elle va, même dans le chaos. Les hommes, eux, sont souvent en retard. Moi, avec Clara, j’ai quémandé un amour sans comprendre sa vérité. J’étais moins éveillé, moins mature, trop pris dans mes attentes pour voir qu’elle n’était pas prête, pas alignée spirituellement. Les hommes, dans la tradition bantou, doivent aussi se purifier, apprendre des femmes, mais beaucoup, ici bas, se laissent guider par le désir ou le pouvoir, sans écouter les ancêtres. Les faux nganga, ces charlatans qui abusent des femmes désespérées, sont l’exemple extrême de cette immaturité spirituelle masculine – ils profanent au lieu de guérir. ### Incompatibilités et leçons Cette maturité spirituelle féminine, quand elle rencontre un homme moins éveillé, peut créer des incompatibilités, comme celles liées à l’âge, l’ethnie, ou la culture que j’ai explorées. Une femme bantou, connectée à son feu sacré, peut attendre d’un homme qu’il respecte ses rituels, son intuition, mais si lui rejette cela – comme un homme moderne qui voit les prières comme « dépassées » – le couple s’effondre. Clara et moi, c’était peut-être ça : je cherchais un ancrage spirituel qu’elle ne pouvait pas offrir, pas parce qu’elle était incapable, mais parce que nos niveaux d’éveil ne s’accordaient pas. Awa, elle, semble différente. À la soirée poésie, son regard, ses mots, portaient une maturité qui m’a touché. Pas de grands discours, juste une présence, comme mamie quand elle priait. Elle pourrait être une femme plus éveillée, mais je ne projette pas – c’est trop tôt. Ma mère, elle, m’enseigne cette force chaque jour. Ce soir, quand je la verrai, je veux écouter, apprendre de sa façon de porter le deuil, de rester connectée à mamie, au sacré. ### Vers une conquête partagée Dans mon carnet, j’écris : « La femme bantou, plus éveillée, plus mature spirituellement, est un guide, mais ici bas, la modernité nous égare tous. Mamie m’a appris, ma mère me montre, Awa me rappelle : je dois grandir, me purifier, pour aimer sans quémander. À la conquête, je cherche une femme dont l’âme éclaire la mienne, et je veux être à la hauteur. » Les incompatibilités, les abus des faux nganga, les relations multiples sans purification – tout ça vient d’un déséquilibre, d’un oubli du spirituel. Moi, je veux m’éveiller, comme mamie l’était, comme ma mère l’est, comme Awa semble l’être. Aujourd’hui, je vais voir ma mère, parler de mamie, renforcer ce lien sacré. Je vais écrire pour la prochaine soirée poésie, peut-être revoir Awa, mais sans presser, sans fuir. La femme, plus éveillée, est un miroir pour l’homme qui veut grandir. Ici bas, je conquiers un amour où l’on se purifie ensemble, où l’éveil spirituel n’est pas une incompatibilité, mais une danse. Mamie, de là-haut, doit sourire, fière de son petit qui, à 7h36, apprend à aimer avec l’âme, un pas à la fois.

Comments