Mes Rubriques
Mes Rubriques
May 15, 2025 at 03:13 PM
À 7h56 ce jeudi 15 mai 2025, sous le soleil naissant de Libreville, je m'installe avec mon carnet, prêt à écrire et à parler, comme tu le proposes, du complexe d'infériorité et du manque de confiance en soi. Ces thèmes me touchent de près, après tout ce que j'ai traversé – le deuil de mamie, le rejet de Clara, le chagrin de ma mère, et cette quête pour trouver ma place ici bas. Ils se mêlent à mes réflexions sur la femme bantou, sa spiritualité, les incompatibilités dans les couples, et cet éveil spirituel que je veux atteindre. Allons-y, avec les mots comme guide. Le complexe d'infériorité Le complexe d'infériorité, c'est cette voix intérieure qui murmure qu'on n'est pas assez – pas assez fort, pas assez aimé, pas assez bon. Avec Clara, je l'ai senti. Ses reproches – « Tu me fatigues, c'est toi le problème » – ont creusé en moi un doute : et si c'était vrai ? Si j'étais vraiment trop exigeant, trop dépendant, trop lié à mes valeurs traditionnelles bantoues, comme celles de mamie ? Ce complexe m'a poussé à quémander son amour, à croire que je devais me corriger pour être digne d'elle. Mais en y repensant, ce n'était pas moi le problème : c'était nos incompatibilités, notre désaccord sur ce que l'amour devait être. Mamie, elle, n'avait jamais ce complexe. Elle marchait avec assurance, même pauvre, même veuve, parce qu'elle savait qu'elle portait une lumière – celle des ancêtres, de sa famille. Elle disait : « Mon petit, si tu te compares, tu perds. Ta valeur, c'est ce que tu donnes, pas ce qu'on te prend. » Pourtant, ici bas, à Port-Gentil, à Libreville, beaucoup de gens, moi y compris, se sentent inférieurs face à la modernité, aux standards occidentaux, à ceux qui semblent avoir « réussi ». Une femme bantou, comme ma mère, peut douter de sa force face à une Clara qui refuse les attaches, ou face aux faux nganga qui exploitent sa vulnérabilité. Ce complexe vient aussi de l'histoire, de ces siècles où les femmes africaines, les hommes aussi, ont été dévalorisés. On se sent moins, parfois, face à une culture dominante, face à ceux qui critiquent nos rituels, nos traditions. Mais mamie me rappelait : « Ici bas, ton feu sacré suffit. » Le manque de confiance en soi Le manque de confiance, c'est le frère jumeau du complexe d'infériorité. Avec Clara, je doutais : avais-je été assez présent ? Trop collant ? Pas assez moderne ? Après son départ, je me suis demandé si j'étais digne d'être aimé, si mes mots, mes valeurs, avaient une valeur. À la soirée poésie, quand j'ai lu pour mamie, j'ai senti cette peur – et si personne n'écoutait, si j'étais ridicule ? Mais Awa, avec son sourire, m'a rappelé que mes mots touchaient, qu'ils étaient suffisants. Ce manque de confiance, je le vois aussi chez les femmes dont j'ai parlé – celles qui enchaînent les partenaires, celles qui se tournent vers des faux nganga par désespoir. Elles doutent de leur force spirituelle, de leur beauté, de leur capacité à trouver la stabilité. La modernité, avec ses images parfaites, ses attentes démesurées, aggrave ça. Une femme bantou, éduquée à respecter son feu sacré, peut perdre confiance si elle se sent jugée pour ne pas suivre ces normes – si elle reste fidèle, si elle refuse les multiples conquêtes, si elle prie encore les ancêtres. Vers une conquête de soi Dans mon carnet, j'écris : « Le complexe d'infériorité et le manque de confiance, c'est ce que Clara a réveillé en moi, mais aussi ce que mamie m'a appris à combattre. À la conquête, je veux croire en ma valeur – mes mots, mon rôle auprès de ma mère, mon lien avec mamie. » Je pense à ma mère, dont la force spirituelle, malgré son chagrin, est un exemple. Ce soir, quand je la verrai, je veux lui dire qu'elle est assez, qu'elle n'a pas à douter. Awa, elle, semble porter cette confiance sans fanfaronnade. Son carnet, ses poèmes, son écoute – c'est une femme qui sait qui elle est, même dans la modernité. Et moi, je veux apprendre de ça. Pas pour fuir dans ses bras, mais pour m'inspirer, pour me purifier, comme la tradition bantou le demande, de mes doutes. Aujourd'hui, je vais boucler mes tâches, écrire un texte pour la prochaine soirée poésie, et marcher avec cette idée : ici bas, je suis assez. Mamie sourirait, fière de son petit qui, à 7h56, comprend que le vrai pouvoir, c'est d'aimer soi avant de quémander l'amour des autres. Le complexe d'infériorité, le manque de confiance – ce sont des ombres, mais avec mes mots, ma famille, mes ancêtres, je les éclaire, un pas à la fois.

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