Mes Rubriques
Mes Rubriques
May 15, 2025 at 03:13 PM
À 16h06 ce jeudi 15 mai 2025, à Libreville, alors que l’après-midi s’étire sous un soleil doux, je rouvre mon carnet, fidèle compagnon, pour écrire sur « Le bon équilibre ». Ce thème résonne comme une quête profonde, après le deuil de mamie, le chagrin de ma mère, la rupture avec Clara, et la rencontre lumineuse d’Awa à la soirée poésie. Mes réflexions sur la femme bantou, sa spiritualité, les incompatibilités dans les couples, les abus des faux nganga, et le complexe d’infériorité m’amènent ici : chercher l’équilibre, c’est trouver une harmonie entre tradition et modernité, entre soi et les autres, entre le cœur et l’âme. Ici bas, c’est ma nouvelle conquête. ### L’équilibre dans la tradition bantou Mamie était l’incarnation du bon équilibre. Elle vivait avec peu, mais donnait tout : son temps, son écoute, sa foi. Pour elle, l’équilibre, c’était respecter les ancêtres tout en accueillant le présent. Elle priait, purifiait son énergie avec des bains d’herbes, mais riait aussi devant une série télé. Dans la tradition bantou, l’équilibre est spirituel : une femme, un homme, doit aligner son corps, son cœur et son âme. Mamie me disait : « Mon petit, si tu cours trop vite, tu tombes. Si tu restes immobile, tu pourris. Trouve le pas juste. » Ce pas, c’était sa façon de naviguer entre les devoirs – famille, communauté – et ses propres besoins, comme ses moments de silence sous le manguier. Ma mère, dans son chagrin, cherche cet équilibre. Elle porte le poids de la perte de mamie, mais sa foi, ses prières, la tiennent debout. Ce soir, quand je la verrai, je veux l’aider à retrouver ce centre, à ne pas se perdre dans la douleur. La tradition bantou lui donne des racines, mais la modernité – son travail, ses responsabilités – la tire ailleurs. L’équilibre, pour elle, c’est peut-être de pleurer mamie tout en continuant à vivre, à aimer. ### Les déséquilibres de la modernité Clara, elle, était tout sauf équilibrée. Ses messages avortés, son « tu me fatigues », son besoin de « moments simples » sans engagement – c’était un chaos moderne. Elle courait après une liberté qu’elle ne savait pas définir, et moi, en quémandant son amour, j’ai perdu mon propre centre. La modernité, avec ses promesses d’indépendance, ses images d’amour parfait sur les réseaux sociaux, désoriente. Les femmes dont j’ai parlé, celles qui enchaînent les partenaires sans purification, cherchent un équilibre qu’elles ne trouvent pas, car elles ignorent souvent les rituels spirituels qui ancrent. Les hommes, comme moi parfois, tombent dans le même piège : on veut tout – l’amour, la réussite, la validation – sans prendre le temps de s’aligner. Les faux nganga, ces charlatans qui abusent des femmes désespérées, sont le symbole ultime de ce déséquilibre. Ils promettent une harmonie spirituelle contre des sommes faramineuses ou des actes immondes, mais ils brisent leurs victimes, les éloignant encore plus de leur centre. Clara, peut-être, était dans ce déséquilibre, cherchant sans savoir où, et moi, avec mon complexe d’infériorité, je n’ai pas su l’aider à le trouver. ### Trouver le bon équilibre Awa, elle, semble proche de cet équilibre. À la soirée poésie, son carnet, ses mots, son sourire simple montraient une femme qui navigue entre tradition et modernité. Elle écrit, elle crée, elle est libre, mais elle ne semble pas courir après des illusions. Elle m’inspire, non pas pour « me réfugier dans ses bras », mais pour chercher mon propre centre. L’équilibre, pour moi, c’est écrire sans douter de mes mots, comme à l’open mic, où j’ai lu pour mamie et senti une paix fragile. C’est être là pour ma mère, sans me perdre dans mes propres blessures. C’est laisser Clara s’en aller, sans amertume, et accueillir Awa comme une possibilité, pas une nécessité. Dans mon carnet, j’écris : « Le bon équilibre, c’est mamie qui prie sous son manguier, ma mère qui pleure mais se relève, Awa qui écrit sans forcer. À la conquête, je veux cet alignement : mes mots, ma foi, mon amour, sans quémander, sans douter. Ici bas, l’équilibre, c’est être assez pour soi avant d’être assez pour l’autre. » Ce thème touche tout ce que j’ai exploré : la spiritualité bantou, qui demande purification ; les incompatibilités, qui naissent du déséquilibre ; le complexe d’infériorité, qui s’efface quand on trouve son centre. Aujourd’hui, je vais voir ma mère, parler de mamie, renforcer ce lien sacré. Je vais écrire un texte pour la prochaine soirée poésie, peut-être revoir Awa, mais sans presser. Le bon équilibre, c’est marcher à mon rythme, entre tradition et modernité, entre deuil et espoir, entre moi et les autres. Mamie, de là-haut, doit sourire, fière de son petit qui, à 16h06, apprend à tenir debout, un pas à la fois, dans la lumière d’ici bas.

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